Le Poème pornographe – Turner

MAJ 2020 : Le Poème pornographe est le tout premier article publié sur le Bar aux Lettres, je m’en rappelle comme un coup de cœur absolu. Livre pornographie, sentimental, au sujet de la jeunesse dorée, je ne savais que penser, je jugeais qu’il était un peu de tout ça.

Michaël Tuner, Le poème pornographe, Gallimard, 2005, 512 pages

 Sous forme d’interview, quelqu’un fait raconter au narrateur le comment du pourquoi il en est arrivé à faire des films pornographiques. Cela semble lui venir de son plus jeune âge.

« Quel âge avez-vous la première fois que vous avez vu un film porno ?« 

A base de questions telles que celle-ci, comme des fils conducteurs, nous allons explorer la vie de cet homme. Depuis le collège, nous allons visiter ses premières amourettes et toutes sa progression.

Les grandes questions qui habitent le lecteurs sont : mais qui pose ces questions ? Pourquoi ? Et maintenant ?

La pornographie, pour un poème pornographe est assez peu présente. L’écriture est un peu à la mode de l’Étranger, je n’irai pas jusqu’à le comparer à Camus, je vous rassure. Mais la prose est plutôt détachée. Bien sûr, le narrateur a des sentiments, des angoisses… Mais il narre à posteriori, il analyse ses actes, ses sentiments de l’époque. Ce qui donne cette impression lointaine. Ce qui, pour en revenir à la pornographie, nous donne des scènes de sexes telles quelles, très brutes. Elles sont brèves, le plus souvent, utiles (à l’histoire, oui, oui), toujours réfléchies puisqu’analysées plus tard. Mais voilà, il n’y a pas des tonnes de chaires, ça reste très bref, un peu trop strict, peut-être. La pornographie est le sujet, la raison du roman, mais pas sa réalisation. Là est tout l’intérêt et l’ambiguïté de ce livre.

L’interview nous montre que la vie de narrateur semble articulée autour de la pornographie. Or, elle apparait régulièrement dans le livre, sans être insistante. Comme pour signifier, il y a du sexe dans la vie. Point. Et dans le cas de ce livre, sexe utile !

Finalement, l’interview reste discrète. La narration est de forme basique. L’interrogatoire ne semble être là que pour semer le doute dans le lecteur ou pour fourvoyer le narrateur. Parfois, l’interview sert seulement à relancer la conversation, le récit. Mais ça ne gène pas.

Il faut se méfier du début qui pourrait rebuter. C’est vrai qu’on est un peu catapulté… On ne comprends pas trop. C’est présenté comme un script de film. Mais une fois la lecture enclenchée, on ne peut se séparer du livre.

« Seize ans. Mon premier porno. »

Voilà les premières phrases et ça annonce merveilleusement la couleur.
En bref, j’ai adoré, un coup de cœur e plus total. Sexe, drugs & rock’n’roll, tenu en haleine par les ficelles de l’histoires et la floue raison de cet interrogatoire.

7 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Je ne connaissais pas, merci pour cette découverte.

    1. lskymc dit :

      Mais avec plaisir !
      Cela te tente-t-il ?

  2. xl dit :

    je le note en pense bête, et viens t’en parler si je le dégote

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