Challenge ABC 2016, Pages : 200 (5341+ 200 = 5541) / 5 000. Lettre : S. 15/26.
Le problème avec Les Mots c’est que c’est un peu l’écriture de l’égo pour l’égo.
Pourtant, certains d’entre vous savent peut-être que je suis une grosse admiratrice de Sartre. J’adore ce que je ressens quand je lis Sartre, comme s’il avait déjà écrit ce que je pense très exactement au sujet de la Lecture ou de la religion.
Il se prête des réflexions très profondes, et n’hésite pas à faire remarquer son intelligence, sa pertinence, ses singularités qui ont fait un des plus grands penseurs du XXe. Si, justement, dans Les Mots il n’exploite que sa tendre enfance (faux souvenirs parfois ?), garçon renfermé loin des autres mais au milieu des livres, il se construit une identité de toute pièce. Il se croit en grande représentation, et, tel l’oracle, il a pleinement conscience de la pérennité qu’aura sa pensée, sa personne et son art.
Il est là une œuvre intéressante, difficile à lire et exaspérante par son égocentrisme, et pourtant, il a raison. Il sait à qui il s’adresse lorsqu’il écrit, il est conscient de la moindre réussite qu’il aura plus tard.
Déroutant et désespérant.
L’édition que j’ai était celle de la Pléiade, je me suis donc documentée avec un grand plaisir : j’ai lu l’autre version existante de cette autobiographie nommée Jean Sans Terre. Ce titre incarne toute une réflexion sur le sentiment d’appartenance : puisque Sartre n’a jamais vécu « chez lui », n’a jamais posséder de meuble, avant l’internat et l’armée il vivait chez son beau-père, chez ses grands-parents. Il pense donc que cela a été décisif pour lui : ce désintérêt de la possession.
De plus, que, comme mon édition nous le permet, on voit sur ses brouillons retranscrit ici que ce sujet d’écriture était récurrent. Presque pour finir : c’était un bonheur que de pouvoir étudier toutes les réécritures et les variantes de ses notes et des Mots, d’autant plus que Sartre essaie de nous expliquer, et de s’expliquer à lu-même, sa construction.
Je suis très déçue par l’édition de la Pléiade : elle n’a pas jugé utile de présenter la première esquisse du quatrième tome des Chemins de la Liberté (que j’adore), que Sartre n’acheva jamais.
Il faudrait que je me penche un peu plus sur Sartre =)
En philosophie : je te conseille l’Existentialisme est un humanisme.
Pour avoir une idée rapide de ses tics littéraires : Le Mur.
Bon, je n’ai pas encore lu toute sa bibliographie… Mais personnellement, en roman, j’ai adoré les Chemins de la Liberté, surtout le premier tome, du coup, je te le conseille vivement 🙂
Ah merci de tous tes conseils =) Je prend note !
Avec plaisir ! C’est un auteur que j’aime beaucoup 🙂 Je crois que j’ai un article sur « Le Mur » sur mon blog, tu veux que je te le retrouve pour te faire une idée ?
Je vois cela =) Si tu pouvais me le retrouver ce serai super merci !
Ah ben tiens, y en a plein : https://barauxlettres.wordpress.com/2015/04/10/lectures-sartriennes/
https://barauxlettres.wordpress.com/2014/03/25/les-mains-sales/
(ah et étrangement, je déteste Huit Clos). Cependant, ne t’inquiète pas, je prépare une grosse MAJ pour le mois prochain, le blog devrait être plus simple et plus beau 🙂
On peut dire que tu me tente beaucoup avec tes articles ! =) Merci ! Je n’ai jamais lu Huit clos, bien que j’en ai étudié des extrait en philo et que je sais ce qui s’y passe. Il m’intrigue aussi d’ailleurs. En tout cas je sens que je vais avoir pleins de choses à lire et ça, c’est le bonheur =) Hâte de voir tout cela alors !
Ahah super ! Il me tarde de voir ce que tu en pensera 🙂