Je ne sais pas si vous vous souvenez (ici), j’avais classé la pièce de théâtre Le Dépeupleur avec Serge Merlin en FLOP. Bon, je pense que j’ai été un peu dure car j’y ai pensé, et repensé depuis… Alors j’ai décidé de le lire, avec quelques compléments, histoire de prendre cette oeuvre bien singulière à bras le corps.
Samuel Beckett, Le Dépeupleur, Les Editions de Minuit, Paris, 1970, 58 pages.
Antoinette Weber-Caflisch, Chacun son dépeupleur, Sur Samuel Beckett, Editions de Minuit, Collection « Paradoxe », Paris, 1995, 96 pages.
Francesca Serra, https://ledepeupleur.wordpress.com

Le Dépeupleur est un texte difficile, monologue de près de 60 pages, cyclique, il présente un monde sans temps, ni lieu et déshumanisé dont on perd rapidement le fil, dans un flou inquiétant.
Antoinette Weber-Caflisch nous éclaire sur ce livre, mais questionne plus le langage que le fond, ce qui est fort dommage. Elle fini par digresser et conclure sur une métaphore concernant l’Histoire de l’Art. Voyant un lien entre les postures des personnages et les êtres pitoyables des tableaux de Dante.
C’est finalement Francesca Serra qui, à mon sens, ira le plus loin. Transposant cette non-humanité au nazisme, et qui poussera à fond la parallèle avec notre monde.
Chez les deux femmes persiste un motif linguistique pour expliquer les causes, choses et cheminements, ce qui me gène car je ne suis pas linguiste, et j’espérais explorer plus encore ce monde beckettien et sa mentalité.

Le Dépeupleur est un livre étrange où nous observons une population survivre dans unespace confiné et dépourvu d’échappatoire. Le narrateur – inconnu, comme une voix dans votre esprit- décrit de manière quasi-zoologique ce qui se passe dans cet espace. Beaucoup de questionnements donc, mais beaucoup d’intérêt.
Enfin bon, cette oeuvre m’est tout de même moins obscure, ne serait-ce que grâce à ma lecture personnelle. Et c’est vrai, que si je n’avais pas accroché à la pièce, elle m’aura fait beaucoup réfléchir, et plus encore la lecture (média auquel je suis plus sensible.) Donc je vous invite à découvrir ce (très) très court livre, car j’aimerais vos avis.
Je ne connaissais pas : ça a l’air passionnant ! (au moins, ça donne du grain à moudre). Je vais tenter de le lire en début d’année et peut-être que ça me mettra en jambes pour une n-ième tentative avec Molloy. Merci pour la découverte !
Ah super ! Je suis ravie de te faire découvrir quelque chose. C’est une pièce qui me semble très intéressante.