Mercedes Yusta est une spécialiste de l’Histoire de l’Espagne, spécialiste plus encore de la lutte antifasciste : elle étudie cette lutte et ce qu’il en reste, mais plus précisément, la lute des femmes contre la fascisme.
Accessoirement, elle est l’avant dernière aueture de mon Challenge ABC presque complet !
Ainsi, en grande historienne, elle rattache le passé au présent et étudie la rôle des femmes sur qui tant de gens ferment encore les yeux.
Mercedes Yusta, « Vierges guerrières et mères courage : le panthéon des communistes espagnoles en exil », Clio. Histoire‚ femmes et sociétés [En ligne], 30 | 2009, 30 | 2009, 99-117.
Partant du principe que les traces que nous avons de ces femmes sont toutes fantasmées, réelles, oui, mais romancées, et elles deviennent des héroïnes des Jeanne d’Arc et des mères courages, dont les grands noms amènent carrément à des cultes de la personnalité. C’est pratiquement un panthéon qui voit alors le jour, avec ses cultes, les jeunes femmes déportées sont martyrs, mystifiées et utilisées par le parti communiste. Elle prend l’exemple des 13 Rosas, jeunes filles exécutées à Madrid après la guerre, livres & films sont sortis à leur sujet. Tragique compassionnel, l’image des femmes est utilisée, récits fantasmés, publicitaires. Sociologue hors pair, Mercedes Yusta possède une très juste analyse : Leur héroïsation est caractéristique d’un processus commun aux deux camps qui s’affrontent durant la guerre civile, celui de la réappropriation et de la réécriture de l’histoire pour exclure l’ennemi de l’histoire nationale.
Le But n’est pas d’être une simple critique, mais d’étudier à quoi à servi ce flou entre réalité et fiction, ce qu’il a engendré.