Quand j’ai commencé ce livre, c’était à l’aveugle, je ne sais pas à quoi je m’attaquais. Ce n’est qu’après quelques recherches sur internet que j’ai compris l’ampleur du livre que j’avais entre les mains. Depuis, on m’a assuré que c’était loin d’être le meilleur livre de l’auteur, voir loin d’être un bon livre tout court.
Edward Limonov, Le Vieux, Editions Bartillat, 2015, 343 pages.
Au début, je ne savais même pas que je lisais une autobiographie ! Aussi romancée soit-elle, appelons un chat, un chat. Et pour cause, il y a tant de mise en scène, de détails insignifiants et qui découvre une part de personnalité du narrateur qui ne soit pas la part politique, que j’ai réellement cru, pendant un instant, qu’on avait un vrai personnage. Ainsi, je m’imaginais le fantasme d’un dirigeant opposant au parti, charismatique, un peu imbus de lui-même, un peu fantasque, pervers, qui se croit lui-même grand homme, et donc, force politique, certes mais avec une certaine ironie.
Que nenni, d’ironie, il n’y en a pas ! Il assume ses déviances sexuelles, de toute évidence il jette en pâture au monde ce qu’il pense de sa compagne, et, imbus de lui-même… Bien plus que ce que je ne pensais ! Ainsi, si je me suis intéressée au système judiciaire et carcéral de la Russie actuelle, avec leurs magouilles, les deux derniers chapitres m’ont beaucoup plus ennuyés. Heureusement, ils ne pèsent pas lourd dans le livre ! Mais, tout de même, à ce moment le narrateur (et donc l’auteur) se cite lui-même, fait une sorte de pub, s’encense…
J’ai trouvé que le livre perdait de son essence dans cette autobiographie mal assumée, car il masque tout de même son nom… Bref, de l’ironie, il y en a, mais pas assez pour contrebalancée une mégalomanie peut-être légitime. Cependant, je ne considère pas l’ouvrage « à jeter » car j’y ai appris des choses. Mais peut-être aurais-je préféré découvrir un autre de ses livres.
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