Roman étrange, Russe naturalisé français, mais peut-être connaissez vous le sulfureux Dimitri Bornikov ?
Dimitri Bornikov, Repas de morts, Allia, Paris, 2011, 188 pages.
C’est un roman long à lire malgré si peu de pages. Il faut dire que l’auteur a réinventé la ponctuation (vraiment.) Si au début on y entre comme un train dans un tunnel, à force, ça fatigue, on perd le fil, faut s’habituer à ce rythme haché. Essoufflé. Et c’est plus difficile que prévu.
Je ne sais pas encore si j’ai aimé, malgré mon engouement premier. C’est vulgaire et tumultueux. On est perdu dans les pensées de l’auteur (ou du narrateur ? Est-ce biographique ? Disons autofiction ?) et ses idées ne sont pas très nettes. Est-il totalement défoncé ? Est-ce l’effet voulu, cette insaisissable impression ?
En tout cas, voilà, je tente de décrire un OVNI total. C’est assez gore, il ne recul pas pour nous montrer du sang, ou des choses baissements humaines. Le narrateur nous trâce sa vie de manière très crue, si bien qu’on s’y perd en chronologie : il joue avec les associations d’idées, bien que le récit semble garder une cohérence temporelle. Parfois, on se demande s’il ne raconte pas des faits qui se sont produits avant lui, l’Histoire de son père ? Une histoire familiale ? On ne sait que trop, on saisi des premiers amours, la guerre, l’hôpital, sa grand mère… Une certaine peur de mourir, ou serait-ce l’inverse ? La peur de ne pas rejoindre assez vite ceux partis trop tôt ?
Dans toute cette vie qui semble pauvre et sale, on a du mal à comprendre comment il a réussi à sortir de son gourbi pour aller à Paris. On ne suit pas vraiment ce qu’il se passe, on suit le parcours brumeux, sans ce questionner, pas le temps, le rythme haché du roman nous presse.
Lorsqu’on le termine, on n’est pas sûr de l’avoir compris, c’est moins que sortir d’un rêve, plutôt ressortir d’un instant sous acide. Et ce narrateur, personnage principal dont on vient d’accompagner la vie, reste une ombre noire. Comme toutes les ombres qui l’entourent, ses morts, ses fantômes, ses souvenirs, et avec lesquels on a voyagé et à qui il semble rendre un certain hommage, seulement en écrivant ce livre, et racontant leurs histoires communes.
C’est un peu comme si on avait pris le Styx, en fait.
Voilà, passée cette petite envolée lyrique, j’ai la tristesse de vous annoncer que je ne sais pas grand chose de plus de ce roman. C’est certes une histoire de vie, un peu décousue, mais qui se tient, mais que l’écriture novatrice ne facilite pas.
J’en ai donc cherché un peu plus sur l’auteur, je vous invite à en faire de même, son univers à l’air follement intéressant, même si, un peu insaisissable, totalement désespéré et désincarné.
C’est naturellement, les éditions Allia qui parleront du livre mieux que moi.
D’ailleurs, je faisais une comparaison avec le Styx : Dimitri Bornikov a justement écrit un roman intitulé Face au Styx. Allez hop, sur ma liste !
Et vous connaissiez vous ?
Etes vous tenté par cette nouvelle forme d’écriture, syntaxique, rythmique, etc ?
Je ne connais pas du tout mais je trouve intéressant le fait que cette lecture t’ai envoyé cherché des réponses ailleurs que dans le livre.
Oui, je ne connaissais absolument pas non plus, pourtant de grands journaux on consacré des articles à ses livres. Très étrange.
Mais je pense que c’est une découverte à faire intéressante.
Étrange, je n’ai pas reçu la notification de cet article… Moi j’aime bien cette maison d’édition, alors je vais peut-être essayer malgré tes doutes…
Je pense qu’il devrait te plaire !
C’est celui dont je t’avais parlé.
Oui les notifications sont un peu aléatoire on dirait…