On va encore parler de guerre pas joisse du tout. Je suis navrée !
Voici une autobiographie, ou plutôt, une biographie qu’un fils a fait de son père, totalement fabuleuse. Un livre qui nous fait une lecture supplémentaire pour le Challenge des Littératures Slaves, et acheté au Salon du Livre 2018 !
Robert Viel, Christophor Glotoff, L’homme du Baïkal, nouvelle édition, Le Murmure, 2014.
D’abord, parlons un peu de l’édition, j’avais déjà lu Délicieux Supplices chez eux, veuillez suivre le lien pour retrouver l’article où j’en parle. Cependant, voici une collection qui n’a rien à voir, alimentée de visuels d’archives. Il est intéressant de voir que l’auteur parle mal le français, et, malgré le soin porté à la publication beaucoup de coquilles ont subsistées (volontairement ?) par exemple, bon nombre de « nous allés » au lieu de « nous sommes allés. » Je me demande si c’est de leur fait car on est tout de suite prévenu que l’écriture du narrateur n’est pas bonne en français.
Le narrateur, changera de noms au cours de son existence, et il est remarquable par son instinct de survie extrêmement développé. Toute cette histoire, cette vie, est incroyable, au réel sens du terme.
Fils de fermier, il sera jeté hors de chez lui à 14 ans et enchaînera les petits boulots et les combines, sa chance aidant. Autour de lui, il voit le communisme appauvrir les paysans, qui aimaient le Tsar, et il s’en désole. Il n’aura presque jamais de nouvelle de sa famille, et, en fermant le livre, on se demande ce qui est arrivé à ces braves gens.
Il participe à la seconde guerre mondiale, d’abord côté russe, puis, pour survivre, allemand. Il se vengera en rejoignant la Résistance française et pour éviter de retourner en Russie, s’enrôlera dans l’armée américaine lors du nettoyage des derniers nazis…
Véritablement incroyable, je viens de vous faire un résumé assez juste, un spoil écriront certains. Mais on est loin de l’horreur décrite par l’auteur.
Il n’y a plus bons ni mauvais, que des hommes pris dans la guerre qui luttent, par tous leurs moyens, pour leur survie. Dans tous ces pays, le danger est partout et la mort le frôle de nombreuses fois, sa survie ne tient souvent qu’à sa chance et, le reste du temps, à son instinct sur-développé.
C’est un livre dur, tragique, tant les épreuves de la guerre sont inimaginable et pourtant, c’est d’hommes dont il s’agit. Le réel intérêt de ce livre réside donc dans la vérité très horrible dévoilée. Que reste-il de l’humain dans la guerre ?
On peut lire encore l’Histoire, des faits politiques réels appliqués à la population et leurs conséquences. Un témoignage à lire absolument.
A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
Peut-être pour le côté humain justement, l’éditeur a voulu laissé le texte de l’auteur quand même francophone tel quel ?
Oui c’est ce que j’ai pensé.
Je pense qu’il a choisi un équilibre ainsi.