Stefan Zweig est un auteur immensément reconnu, son écriture belle et sensible, ses thèmes quasi-philosophiques enchantent critiques et badaud. Allez savoir pourquoi, je m’en suis toujours méfiée comme la peste, je pense qu’il devait y avoir une raison à la genèse de cette méfiance. Allez savoir.
Stefan Zweig, Lettre d’une inconnue, « La Cosmopolite », editions Stock, 2009, 120 pages.
On m’a mis ce livre dans les mains en me disant « avec tout ce que tu as lu, tu es passée à côté de Zweig ?! Quelle honte ! Celui là il se lit en deux heures, facile. »
Heureusement, pas plus, car je n’aurais sans doute pas continué. Et oui, j’ai détesté mon premier Zweig.
En début de lecture, je me suis arrêtée en me disant « mais bon sang, qu’est ce que je lis ? » et je m’en suis retournée à la préface d’Elsa Zylberstein. Préface, qui, si elle remet les choses dans leur contexte, m’a bien confirmé ce que je craignais.
Sous couvert de dépeindre une « analyse du sentiment amoureux et de ses ravages, en nous offrant un cri déchirant d’une profonde humanité. Ici nulle confusion des sentiments : la passion est absolue, sans concession, si pure qu’elle touche au sublime« , comme l’annonce l’éditeur sur son site, Stefan Zweig s’aime.
Le gars s’est quand même écrit un ode à lui-même, 120 pages d’amour de soi, qui en déborde. Lettre d’une inconnue est l’histoire d’une pauvre fille, très jolie, qui l’idolâtre lui, son seul amour, malgré que les hommes les plus riches la convoite. L’avatar fantasmé de Zweig, quant à lui, ne se la remémore jamais.
Incroyable de s’aimer et de se lustrer le poil à ce point. Riche, beau, cultivé, elle meurt d’amour pour lui toute sa vie (on y croit, on a tous été amoureux à 13 ans, on s’en est remis.) Non mais réellement IL FANTASME l’amour qu’on lui porte et son dédain. Cette lecture m’aura beaucoup gênée.
Je conclurais sur le fait que dès les premières lignes on comprend très bien la chute, mais je pense que l’intérêt réside dans la passion fascinée, autrement dit plus haut lustrage de poil, et non dans une quelconque surprise finale.
A l’aide !
Et vous, votre expérience avec Zweig ?
barauxlettres.wordpress.com 
Lu il y a très longtemps. J’ai gardé un beau souvenir de ce livre. On ne peut que ressentir de la tristesse pour l’amoureuse.
Je suis totalement passée à côté de ce livre car il est vrai que je n’en ai entendu que du bien !
Je n’ai pas encore lu cet écrivain mais alors ça ne sera pas ce premier roman que je lirai de lui. J’ai Clarissa dans ma Pal en espérant que je ne sois pas aussi déçue que toi. Je suis désolée que ça ait été une aussi mauvaise expérience de lecture.
Oh non, dommage !!! Tu veux quand même essayer un autre titre ? Je te conseille les nouvelles 🙂
J’en ai lu un autre ! Que je vais chroniquer mais je pense que je suis passée à côté.
Bonjour,
Enfin un avis partagé !!! J’ai commencé par adorer Zweig lorsque j’étais ado (c’est vrai qu’il décrit bien les sentiments humains) et puis malaise quand on l’a encensé récemment (un anniversaire ?). Le mec, il s’est certes suicidé, aussi parce que troublé par les horreurs nazis, mais il avait 65 ans (y’a beaucoup d’hommes qui dépriment sec à cet âge d’andropause) et surtout, il a entraîné dans son sillage mortuaire une jeune femme d’une vingtaine d’années (pas le moindre du monde touchée par la ménopause pour le coup), sa « compagne » des dernières années. Alors, altruiste ? On repassera!
🙂
Ah contente de voir que tu n’as pas aimé aussi ! Ce récit m’a glacé de sang, cela manque effroyablement d’apathie. Oui, il décrit bien les sentiments humains, mais il en oublie ceux des autres…. Il m’a fait l’impression de s’ensencer, de se montrer comme il fantasme qu’on le voit…