J’ai dévoré la moité de ce livre. J’ai tout de suite été charmée par l’atmosphère qui se dégage : le monde a subit un cataclysme, et nous suivons un groupe de comédiens qui sillonne les routes. Ces itinérants, dans un monde désolé, réorganisé, amoureux de l’art, le font vivre.
Emily St.John Mandel, Station Eleven, Editions Payot & Rivages, poche, Paris, 2018, 475 pages.
J’ai adoré la plume, belle, entraînante, et sans être orgueilleuse. J’ai été happée par les dernières heures du monde tel qu’on le connait. J’ai lu avec avidité les descriptions du virus qui s’immisce, les informations inquiétantes, la panique de la ville. En contraste avec les vies de tous les jours. L’impression de vivre une fin du monde.
J’ai englouti plus d’une centaine de pages de la sorte. Et puis, je ne sais pourquoi, ça se gâte. Ça se gâte car trop vite l’histoire prend une tournure d’aventure alors qu’on n’a pas eu le temps de justement apprécier toute la tension de ce nouveau monde ; de l’art de la troupe, comme un ovni, comme une verrue sur ce monde, mais aussi comme un havre de paix. Ça reste en sous texte, mais ce n’est pas assez… Très vite on part sur quelque chose d’aventurier, de très adolescent, la déception glisse lentement entre les pages.
De nombreux retours en mémoire de la part des personnages, ou d’un point de vue de compréhension de l’Histoire, sont fait : Hollywood, les vies brisées par le show-biz, pour mettre de la distance avec le monde apocalyptique, mais c’est forcé et long. L’auteure s’attarde sur ce qui ne m’intéresse pas… Du coup, mon rythme de lecture ralenti.
Et le décevant du décevant : l’histoire est cousue de fils blancs de la largeur d’un draps, et arrive avec non pas des sabots d’éléphants, mais, soyons fou, avec des sabots de Mammouths !
Et nous voilà, malgré la si belle plume, coincé dans un récit d’aventure adolescent, d’une évidence sans suspens qui ralenti la lecture… Heureusement, parfois, l’auteur nous propose des pépites de la fragilité de ce nouveau monde, de son organisation, par des détails, par une étincelle.
Je ne sais vous le conseiller ou non, je l’ai ardemment fait avant d’arriver à la moitié du livre, à vous de voir. Je serais ravie d’avoir vos avis au sujet de ce livre.
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