Aujourd’hui, on renverse tous les codes du Bar aux Lettres ! On va parler Comédie romantique, et c’est bien la première fois. Une comédie romantique littéraire. Nous avons enfin un entretien avec une femme, pour parler de ses deux premiers livres, une suite !
J’ai rencontré Stéphanie Pèlerin alors qu’elle été en dédicace sur la Côte d’Azur cet été, la bienveillance dont elle fait preuve auprès de ses lecteurs m’a attirée et m’a amenée à lui proposer cet entretien.
Stéphanie Pélerin, (Presque) Jeune, (presque) Jolie, (de nouveau) Célibataire, collection « Diva Romance », Editions Charleston, février 2018, 192 pages.
Pour la version poche !
4e de couverture :
Quand Ivana se fait larguer comme une vieille chaussette par Baptiste, après huit ans d’amour, il ne lui reste plus que ses kilos et ses rides à compter. Pas facile de se retrouver sur le marché des célibataires à la trentaine quand, pour couronner le tout, on manque de confiance en soi. Tentant d’ignorer son chagrin, elle décide de reprendre sa vie (et son corps) en main et s’inscrit sur « Be my boy », célèbre site de rencontres. Mais si l’offre est alléchante, les produits sont souvent de second choix, voire des retours de marchandise…Heureusement, il reste les amis et le bon vin.
À travers des expériences étonnantes, Ivana doit réapprendre à s’occuper d’elle. Mais rien ne sert de courir… il suffit d’être au bon endroit, au bon moment.
Stéphanie Pélerin, (Toujours) Jeune, (toujours) Jolie, Maman (mais pas seulement), collection « Diva Romance », Editions Charleston, mai 2018, 224 pages.
4e de couverture :
Ivana file le parfait amour avec Bruno. Enfin presque… Parce que si le célibat, ce n’était pas de la tarte, la vie de couple n’est pas non plus un long fleuve tranquille. Surtout quand on est aussi maman… et belle-maman.
Toujours professeur de français, elle a écrit un roman sur ses frasques de célibataire. Et l’invitation d’un charmant présentateur radio à son émission pourrait être l’étincelle qui met le feu aux poudres…

Bonjour Stéphanie Pèlerin, merci d’avoir accepté cet entretien.
Bonjour, c’est moi qui suis flattée de votre intérêt.
– D’ailleurs, auteure ou autrice ?
Autrice, sans hésiter. C’est un mot qui a existé, il est attesté dans la langue française. Il a été supprimé par l’Académie française il y a plusieurs siècles, car les femmes n’étaient pas jugées dignes d’écrire. Il est donc important de le rétablir.
– Pour vous l’écriture est une passion de longue date ou un déclic ? Racontez.
Je n’ai pas toujours écrit, loin de là. J’ai commencé par des petits textes sur mon blog. Et j’ai commencé à écrire des choses plus longues il y a un peu plus de trois ans, pour répondre à un défi lancé par une amie.
– Ivana est professeure de français, fan de Zola, est-ce un double fictif dans le but de réaliser une vie parallèle ?
Je pense juste que, dans un premier roman, il est plus confortable de s’appuyer sur ce qu’on connaît.
– Dans le deuxième tome des aventures d’Ivana, vous vous moquez justement et dîtes faire planer volontairement le doute sur la frontière entre réalité et imaginaire. Mais n’êtes-vous pas justement aussi Lola par exemple, comme autant de réalités alternatives ?
Je voulais surtout taquiner mes lectrices. On m’a beaucoup demandé s’il y avait des choses vraies dans le tome 1. Alors j’ai voulu semer encore plus le doute. Par contre, Lola est sans doute le seul personnage qui n’a rien de moi.
– Vous mettez en scène une Ivana qui a publié son premier roman de comédie sentimentale dont la personnage principale est Maeva « plutôt jolie et sympa » mais qui souffre de la « solitude des grandes villes », comme Ivana et vous, parisiennes nostalgiques de la Côte d’Azur, est-ce une mise en abyme de l’autobiographie que vous nous faites là ?
C’est toujours pour jouer sur ce sentiment de confusion. J’aime cette idée qu’on ne peut démêler le vrai du faux. Et d’ailleurs, il est bien inscrit « roman » sur mon livre, pas autobiographie.
– Ivana explique ses méthodes d’écritures : se lever tôt le matin, « ce moment de calme entre la nuit et le jour lui apporte la paix dont elle a besoin pour écrire », est-ce votre cas ?
J’aime le calme en général. Mais il m’arrive également d’écrire dans le bruit des cafés, des lieux publics. La seule chose importante, c’est d’avoir mon ordi et du café.
– Ivana a publié ce premier roman grâce à un concours. Est-ce votre cas ? Comment vous êtes-vous lancée dans cette aventure ?
Alors moi, c’est l’inverse. Je n’ai pas gagné le concours auquel j’avais participé. Mon texte n’a d’ailleurs même pas été lu car j’avais fait une erreur de calibrage. C’est un déjeuner avec une éditrice qui m’a donné le courage de reprendre le texte sur lequel j’avais travaillé pour ce fameux concours.

– Le second tome était-il initialement prévu ?
Non, pas du tout. C’est une discussion avec un lecteur sur un salon qui m’a donné l’idée d’une suite.
– Avez-vous eu moins de temps pour écrire le deuxième ?
Non, j’ai pris le temps qu’il fallait pour écrire, et rendu le texte à mon éditrice quand il était prêt.
– Bridget Jones… Mais quelles sont vos autres inspirations ?
La vie, les gens que je croise, c’est la plus grande source d’inspiration.
– Quels sont les commentaires de vos détracteurs ?
Une personne a prétendu que je n’avais pas écrit ce livre moi-même… une autre que j’avais éditée par copinage et que j’avais forcé des blogueurs à faire de bons articles sur leurs blogs.
– Que leur répondez-vous ?
Rien, j’ai du travail et une vie à vivre.
– Beaucoup de femmes se reconnaissent en Ivana ? Les livres (notamment le premier) ont-ils aidé des femmes à se ressaisir après une rupture ? Et les hommes dans tout ça ?
J’ai eu des retours en effet de lectrices me disant que ça leur avait fait du bien, qu’elles avaient ri et déculpabilisé de plein de choses. Les hommes sont sans doute ceux qui se marrent le plus, ils aiment se mettre dans la tête des femmes.
– Le premier tome faisait une critique acerbe des rencontres Tinder, le second des vies soi-disant parfaites d’Instagram, cela vous tient à cœur de faire cette « mise en garde » ? Pourquoi ? Quel réseau/média sera votre prochaine critique ?
Non, pas Tinder, je ne sais même pas comment fonctionne cette application. Mais davantage les sites de rencontre traditionnels. Pour Instagram, dans le second, c’est une référence rapide plus qu’une critique. Si je devais pointer quelque chose dans un prochain roman, ce serait peut-être les partages de fausses informations. Mais il faudrait que ça s’y prête.
– Vous n’avez pas peur de livrer une critique du milieu scolaire : des élèves amorphes, un « système usé », pourquoi ? Comment changer cela, chacun à notre échelle ?
Je pense que notre société se contente trop de choses prémâchées. On essaie au maximum d’éviter tous les dangers, difficultés, écueils à nos enfants. Il est temps de couper les écrans et de reposer les pieds sur la terre ferme.
– Vous faites également une sensibilisation au harcèlement scolaire, il est donc nécessaire d’en parler et d’éveiller les consciences. En êtes-vous régulièrement témoin dans votre métier ?
On parle beaucoup du harcèlement en effet. Il est indispensable d’avoir l’œil ouvert. Mais c’est un sujet sensible et délicat. Il est souvent très difficile de faire les bons choix pour aider un enfant qui se fait malmener. La société est harcelante, il n’y a pas que l’école. Loin de là.
– N’y a-t-il aucun problème à utiliser votre nom réel, par rapport à Éducation nationale ou aux élèves qui vous stalkent sur internet dès la rentrée ?
Je n’ai rien écrit de répréhensible. Evidemment, ils cherchent. Mais une fois qu’ils ont trouvé, ma foi, ils reprennent une activité normale.
– Professeure, écrivaine, mais aussi bloggueuse, quel(s) livre(s) conseillez-vous pour cet automne ?
Je vais vous conseiller un très beau roman pour la jeunesse : L’instant de la fracture d’Antoine Dole.
– Une suite pour les aventures d’Ivana ? On peut avoir un indice pour patienter ?
Pour l’instant, rien n’est prévu. Qui sait un jour… sa vie de mère d’adolescents pourrait être cocasse. Mais il me faudrait une vraie histoire pour cela. Ecrire l’histoire d’amour de Lola me plairait bien également. A suivre…
– Doit-on s’attendre à vous voir vous lancer dans un (ou plusieurs!) autre projet ?
Je suis actuellement en pleine écriture d’un projet secret, écrit sous pseudo. Donc motus pour l’instant.
J’ai ensuite un roman dont j’ai écrit environ un tiers et sur lequel je vais me repencher cet hiver. Ensuite, j’ai très envie d’écrire pour les adolescents.
Mais chaque chose en son temps.
Merci infiniment Stéphanie !
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