Ce mois-ci, on a fait une grosse immersion dans les galeries d’art parisiennes. Une fois passer l’amabilité (ou son absence) dans certains lieux, on trouve plein de pépite intéressantes qu’on ne voit pas (encore ?) dans les musées. De quoi réellement commencer à appréhender les arts actuels.
Ah oui, accessoirement, je découvre aussi Instagram (c’est pas au point) mais je me dis que pour alimenter mes textes en visuels cela pouvait être une bonne solution puisque la légende était incluse. Je trouve ça un peu gros, mais dîtes moi ce que vous en pensez !
CHALLENGES
Challenge des Littératures slaves
C’est encore un coup de cœur pour Bortnikov avec Face au Styx, présent dans deux autres Challenges ce mois-ci.
Octobre 17 aussi prend place dans ce Challenge et un autre, roman graphique sur la révolution Russe.
Challenge Voix d’Autrices
Le désormais incontournable dernier ouvrage de Mona Chollet, à lire pour éveiller les consciences !
Et un entretien avec une autrice, atypique pour le blog car new romance ! Merci encore Stéphanie Pélerin de m’avoir accorder votre temps !
Challenge le Pavé du Mois
Face au Styx
Suivez le thème
Face au Styx
Challenge Roman Graphique
Octobre 17
J’espère que le troisième Entretien avec un Auteur vous a plu !
N’hésitez pas, si vous aussi vous voulez passer dans un entretien contactez moi via la page FB du Barauxlettres !
Nous arrivons aux expositions, attention, elles sent nombreuses ! J’ai eu la chance de pouvoir parler avec des artistes (s’ils étaient présents), de pouvoir discuter avec les galeristes lors d’une médiation où qu’ils nous parlent de la manière dont ils perçoivent leur métier. Chaque galerie étant différente, on a vraiment beaucoup appris.
J’essaierais d’être la plus brève possible pour ne pas vous perdre, mais vraiment, quand je vous conseille d’y aller : foncez ! Car cela propose une nouvelle forme, une nouvelle vision de l’art actuel qu’on ne côtoie pas dans les musées, et encore moins dans les expositions blockbusters.
C’est très difficile d’entrer dans une galerie d’art, la première fois, le mythe de la galerie de vente « viens pour acheter ou n’entre pas » n’est pas seulement un mythe (coucou Saint Paul de Vence !) mais n’est pas systématique.
EXPÔ TOP
TOULOUSE (Saint-Aubin), Voodoo Fleuri par IrisnIbs, installation performative, le 18 octobre à l’Heure du Singe.
Artiste florale, elle a fait découvrir au public son univers, et au-delà, elle leur a permis de mettre des mots et des images, sur un médium artistique encore assez peu connu. Les fleurs pour un mariage, pour s’excuser, périssables, tant d’images qui ont été en dépassées en une soirée.
La fleur nourricière, pour revenir à sa première nature, dans une composition culinaire surprenante de goût et de qualité. La fleur, forcément esthétique mais pas forcément périssable, dans des compositions florales sur le thème du Voodoo, enchevêtrement d’épines et de plumes, de fleurs et de crânes.
Une ambiance réussie, de l’art jusqu’aux branches et aux ronces qui marquent le chemin du bayou. Arts floraux et arts mystiques se répondent pour réussir cette soirée de découverte culturelle particulièrement réussie, avec une talentueuse cartomancienne.
Ainsi, expositions d’œuvres florales, mais également installation, l’événement a été un succès et a trouvé son public, d’abord surpris puis charmé.
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PARIS (03) « Révolution » de Simon Fujiwara à Lafayette Anticipation, jusqu’au 06 janvier 2019.
Je suis sortie de là avec une impression étrange. D’abord, c’est vrai qu’on ne comprend pas bien, il détourne des faits, des objets de la vies quotidiennes, il les mets en scène comme pour montrer un aspect d’eux malsain. Que seraient ces choses, ces gestes, s’ils étaient mis autrement ? Intriguant… Assez hermétique d’abord. Mais heureusement, les médiateurs sont un moteur du lieu et vous aide à l’appréhender de manière intéressante : ils ne sont pas là pour vous donner des clés mais pour vous faire réfléchir. Enfin, en évoluant dans l’exposition on fini par se sentir de plus en plus mal à l’aise par tous les détournements (gêné aussi par la richesse de l’artiste et les moyens exorbitants déployés et revendiqués qu’à nécessité l’exposition.) Exposition, justement qui se veut à questionner la société de consommation et ses travers. Enfin bon, c’est réussi, car on en ressort avec l’absolu malaise, qui, peut-être, était une volonté de l’artiste. Au moins, l’art aura fait ressentir quelque chose.
PARIS (03) François Bel, galerieartima, jusqu’au 04 novembre.
Artiste qui travaille en 3D, il propose des objets éclatés pris dans de la résine, il fait aussi des installations très minutieuses. C’est un délice ! La galeriste est à l’écoute et vous fera une sympathique médiation.
PARIS (03) Ludique de TSArte, Instituto Cultural de Mexico, jusqu’au 27 octobre.
Ah bon ? Il y a un Institut Culturel du Mexique là ? Bon, on va voir… Ce collectif artistique composé d’une femme et de deux hommes est absolument bluffant. Ils mènent une réflexion contre la singularité narcissique de l’artiste et travaillent à peindre exactement de la même façon, de gommer chaque différence dans leurs traits. BLUFFANT. Galeriste bilingue à votre disposition.
Au passage : la programmation de l’institut est fascinante. Si vous avez le temps pour quelques conférences…
PARIS (06) Bowles de Matthew Lutz-Kinoy, kamel mennour galerie, jusqu’au 06 octobre.
La nana à l’entrée est aimable comme une porte de prison et hurle dans son téléphone avec un air très important… Malgré ça l’espace est assez grand pour pouvoir y vaquer en toute liberté et l’exposition vaut le détour. Une scénographie époustouflante dans l’arrière sale, ces bowles, travail minutieux de céramique répondent aux toiles toutes en finesses. Donc certaines font une très forte impression.
PARIS (06) Musubi, Galerie Da-End, jusqu’au 10 novembre.
ALLEZ-Y, ALLEZ-Y ! C’est une galerie que j’aime déjà beaucoup : elle renverse les codes de l’exposition : comme dans un cabinet de curiosité, les visiteurs sont plongés dans le noir le plus total, seules les œuvres sont illuminées de manière sensible. Il faut le temps au regard de s’habituer. Très belle atmosphère et des expositions qui s’y prêtent. Musubi désigne en japonais le lien entre l’homme et ce qui l’entour, l’homme et la nature. La galerie a donc invité plusieurs artistes à proposer des œuvres autour de cette fabuleuse thématique. Un exposition immersive et très belle. Et une galeriste-médiatrice exceptionnelle !
PARIS (06) L’Alchimie du regard de Bruno Montpied, La Fabuloserie, jusqu’au 06 octobre.
C’est passé, mais je vais tout de même en parler (bon n’imaginez pas que la dame va être avenante et répondre à vos questions.) C’est une très bonne galerie spécialisée dans l’art brut et l’exposition est très belle avec beaucoup de références à la sorcellerie très bien exploitées.
PARIS (06) Tanguy Tolila, Galerie Samagra, jusqu’au 13 octobre.
J’avais dit que je parlerais aussi des galeristes et de leur rapport à leur métier. Ici c’est très exactement une galerie de VENTE mais un galeriste très avenant. Seulement, monsieur est vendeur. Concernant la médiation, quand on lui demande une explication « c’est joli« . Ici on n’a de notion d’art que celle de décoration. C’est assez surprenant. On ne nous a pas demandé si on était artiste, ou collectionneur, curieux, ou que sais-je ! Non « vous êtes décorateurs ? »
L’exposition est très courte mais l’artiste qui réinvesti des livres en oeuvres murales est une idée du plus bel effet (certes) mais également une bonne réflexion dans la pluridisciplinarité de l’art et du recyclage.
PARIS (06) Galerie SPARTS.
Arrivés par hasard, nous sommes tombés en plein montage de l’exposition. Le propriétaire de la galerie nous a quand même accueilli et présenté la galerie et la future exposition.
Son métier : faire découvrir de jeunes artistes. Le challenge : expositions collectives et faire s’articuler de nombreux univers entre eux. Les artistes sont internationaux, et il a bien insisté sur la différence de son métier avec celui des agents des musées, ici pas d’artistes morts, des artistes bien vivants qui lui mettent la pression pour les ventes.
Comme quoi, si on pensait que le galeriste était manager d’artistes…
PARIS (06) « Histoire de femmes » à la Galerie des yeux fertiles, jusqu’au 3 novembre.
Très belle exposition avec un médiateur cultivé et à l’écoute. Leur volonté n’est pas d’absolument montrer de jeunes artistes « de faire du jeunisme », mais de faire découvrir des artistes inconnus, qui se sont découverts sur le tard, ou tout simplement avec un parcours atypique. Ici, les femmes et l’art brut c’est super ! Très beau ! Et un vrai puit à connaissance.
PARIS (09) Natalie Shau, Cabinet des curieux, jusqu’au 03 novembre.
Le Cabinet des Curieux c’est avant tout un cabinet de curiosité avant d’être une galerie d’art. Questionnement, esthétique et étrange se mélangent dans un pêle-mêle très organisé. Fascinant et onirique l’œuvre de cette dark artist se fond dans le décor, proposant autant d’interrogations que le lieux en lui-même. Un art profond, esthétique et empli de mélancolie.
PARIS (11) Jordane Saget, Le Cabinet d’amateur, jusqu’au 14 octobre.
J’y suis allé par curiosité car le cabinet d’amateur me semblait être cabinet de curiosité… Si j’ai aimé le travail de Jordane Saget qui travaille à partir d’anciennes photographies pour réappréhender la ville, j’avais l’impression d’une course à la montre : la moitié des œuvres étaient vendues 1h après le début du vernissage !
EXPÔ FLOP
PARIS (03) Vik Muniz, XIPPAS Galerie, jusqu’au 20 octobre.
C’est déjà passé, mais vous ne ratez rien. HANDMAID est une exposition faîtes de photographies et de collages, si bien que l’image semble reproduite à l’infinie, tout en étant en forts reliefs et démantelé. Je n’ai pas aimé, mais l’impression de vertige et de perte de repère (comme quand vous sortez du véhicule en ayant le mal des transport) est présente. Pari réussi mais pas agréable.
EXPÔ FLOP
PARIS. L’Odéon, Les Démons de Dostoïevski, de Sylvain Creuzevault.
Ce fut un long moment bien pénible. Je suis navrée pour tout le travail que cette pièce a demandé mais je ne vais pas mâcher mes mots. Lorsque les acteurs ne se hurlent pas dessus, ils explique ce qu’il se passe, nous avons même reçu une « feuille anti panique » résumant les actions. C’est tout de même une bonne idée, cette petite feuille, Dostoïevski n’est pas simple. Mais au fur et à mesure de la pièce on se demande s’ils sont obligés de récapituler parce qu’on nous prend pour des idiots ou s’ils se sont rendus compte qu’ils avaient été incapables de faire quelque chose de compréhensible… Les cris et les blagues vaseuses n’aident définitivement pas. Blagues vaseuses ? Le florilège ! (exemple « Voici jésus ! Je vous le prouve ! » il renverse une bouteille d’eau sur laquelle marche le personnage. A l’aide.) une partie du public était installé sur scène, si bien qu’ils se faisaient bousculés ou draguer, cassant parfois la narration ou l’action déjà pas évidentes. Bref, une catastrophe.. Qu’est ce qui allait ? Le décor, les lumières, et leurs changements. Et il faut avouer que le 4ème mur a été démoli avec réussite et c’était central dans cette adaptation. Malheureusement mettre des acteurs en slip et en faire fumer certains sur scène n’est plus sulfureux depuis longtemps et clairement inutile. Bref une pièce qui au lieu d’être jouée est narrée avec ennui ou hurlée.
https://instagram.com/p/BolTjCVHgt0/
LIEUX Ô TOP
TOULOUSE (Jeanne d’Arc). Bambino.
On ne répètera jamais assez que c’est le meilleur restaurant italien de France. Avec un personnel qui est vraiment irréprochable.
TOULOUSE (Saint Aubain). L’Heure du Singe.
Bar à cocktails (avec ou sans alcool) très classe. Un peu dissimulé dans une petite rue, son ambiance calme et classe, les cocktails réellement élevés comme art, vous convaincront définitivement !
PARIS (06) Kodawari Ramen.
Incontournable. Un cadre immersif qui nous amène dans les bruyantes rues de Tokyo, de très bon ramens. Attention à l’attente.
PARIS (06) Le Petit Verdot.
Le personnel adorable aux petits soins, une nouvelle carte tous les jours avec arrivage du jour, de la gastronomie française.
PARIS (12) Restaurant 68.
Restaurant italien, des pizzas fabuleuses et des produits de qualité pour un prix tout à fait abordable. La spécialités : pâtes cuites dans du parmesan flambé à la grappa (avec possible ajout de bresaola pour les carnivores.) C’est de la folie ! Vins très bons également.
LIEUX Ô TOP
PARIS (15). La Table d’Hubert.
Nous avions envie d’un bon restaurant français, avec des produits frais, la table d’Hubert rempli bien cette fonction, dans un cadre traditionnel. Mais niveau service… Typiquement parisien aussi ?! Ahah
Alors, convaincus par la visite des galeries d’art ? Le faîtes-vous souvent ? Y avez-vous pensé sinon ?
je n’ai pas le réflexe galerie d’arts, mais cela donne envie!
Merci beaucoup !
J’ai souhaité faire ce top justement car je pense que c’est important d’y penser pour voir de l’art qui change 🙂