Les années 20 – Chalamov

Pour finir le cycle, totalement improvisé, au sujet des années 20 russes, et quelles années ! En effet, par hasard et à la suite, ont été lu Octobre 17 et Les Gens Pauvres, Nous allons nous pencher sur le livre conseillé dans le cadre du Challenge des Littératures Slaves par une des participantes.

Varlam Chalamov, Les années vingt, Verdier poche, 1997, 186 pages.

Edition et collection présentée au Salon du livre russe, ce livre conseillé pour son immersion chez les artistes et les penseurs de cette décennie, je me suis facilement laissée convaincre. En effet, quoi de mieux que de passer par l’art pour comprendre un temps ?

Pourtant, l’article sera court, j’ai été assez peu finalement convaincue. L’auteur part du fait, et c’est son droit le plus naturel, qu’on est très très au courant de tout ça. Les premières pages s’ouvrent sur le chamboulement politique, c’est le bazar : les fuites, les documents immolés…
J’ai été surprise car je ne m’attendais pas à cet aspect politique, moi qui partais à la rencontre de l’art.

Mais, en effet, le roman évolue vite pour expliquer et faire des ponts avec l’intelligencia. Je n’ai peut-être aucune culture générale – du moins, pas assez. Mais j’ai trouvé : beaucoup de name dropping, une tartine et beaucoup de confiture, et finalement je n’ai pas vu tant de profondeur intellectuelle et artistique.
Pas que l’auteur ne soit pas intellectuel ! Je ne remets pas ça en doute, mais je pense que le sujet aurait mérité d’être pris plus en profondeur (quitte à rajouter quelques paragraphes de bases) car on a l’impression de survoler beaucoup de choses, c’est certes une mine d’or et de noms, mais cela reste assez insaisissable. Difficile de se fixer quand il y a trop de lacunes, qui sont sans doute de mon fait.

Chalamov, lui-même grand penseur, a été malmené par le Stalinisme et la Révolution toute sa vie, la littérature russe n’est pas connue pour son épanchement, mais malgré ce livre de l’intérieur il est dommage de ne faire que survoler cette époque et la crise vécue par l’auteur.