Prendre Refuge – Abirached & Enard

Un nouveau Roman Graphique pour le Challenge qui les concerne. C’est un beau cadeau d’anniversaire que j’ai reçu.

Zeina Abirached, Mathias Enard, Prendre Refuge, Casterman, septembre 2018, 344 pages.

Qu’il est beau !!! Magnifique ! Chromatique simple : de noir et de blanc. De négatif en réel, des doubles pages qui offrent des tableaux époustouflants. Une simplicité dans le trait pour mieux rendre la complexité de l’image dans son ensemble : ses détails, sa composition… Bref, on l’ouvre, on est absolument charmé.

La trame également, des amours perdus dans les horreurs du monde, dans les guerres. Des amours impossibles qui tente de naître malgré les bombes, les pertes, les déracinements. Un livre complexe, poétique et tendre.

Trop poétique et tendre ?
Franchement, le scénario n’est pas top. Beaucoup de case inutiles que la simplicité du trait ne permets pas de rendre : trop de petits détails de la vie courante qui, si on les comprend bien et ne nous échappe pas, paraissent ici grossiers et forcés. Cela a pour effet de rendre ces cases vides de sens et peu esthétiques.
La voie lactée est au cœur du Roman Graphique, il est vrai que c’est quelque chose que l’on voit en France, comme en Allemagne, comme en Syrie, comme en Afghanistan, et que les astres peuvent s’interpréter de la même manière. L’aspect graphique se prête très bien à ce thème, mais on en soupe toutes les 5 pages, avec de gros sabots, on se lasse… Toute la poésie réside là, les amoureux contemplant les étoiles quelque soit le lieu ou l’époque, mais c’est forcé et le Roi Lion faisait déjà pareil.
Bon, je deviens un peu trop vindicative, mais j’ai été quelque peu déçue par un livre qui s’annonçait merveilleux avec de réelles problématiques et qui s’est concentré sur des effets graphiques poétiques et à l’eau de rose.