Soeurs en écologie – Erm

Livre écoféministe tout en poésie. Tout comme l’article précédent, on oscille entre prose et vers. Mais encore plus entre récit et recherche !

Pascale d’Erm, Sœurs en écologie, Editions La Mer Salée, 2017, 184 pages.

soeurs_en_ecologie_couvMalgré le thème, l’écoféminisme, j’ai été assez peu emballée. En effet, si le lecteur a déjà lu Chollet, Starhawk et Ducellier (trio gagnant !) il en apprendra bien peu, voir pas du tout. Malgré tout, ce livre est loin d’être seulement un ramassis de références, sa force est dans le partage de vies, d’existences, de témoignages qu’on retrouve entre ces lignes. En effet, Pascale d’Erm, en toute sensibilité partage des femmes qui travaillent avec et pour la nature, pour la réintégrer dans la vie courante et notre société. La nature comme palliatif aux personnes et enfants malades ou aux seniors… Ou encore danse et nature, pour reconnecter avec soi, son esprit et son corps… Un livre vraiment très doux et porteur d’espoir.

Le problème de ce livre est vraiment dans sa mise en place, la longue introduction est ausoeurs_en_ecologie_couv2 sujet de l’Homme, animal social et politique, dont la femme est exclue, mais pour peu qu’on soit allé au lycée, elle ne nous apprend malheureusement rien.
L’écriture également, dénote. Elle rompt avec son exposé pour nous faire partager ses textes, ce qui n’est pas dérangeant mais surprenant, et c’est une belle manière de casser les codes de l’essai. Malheureusement, son écriture comporte énormément de jugement de valeur, ce qui ne fait pas pro, et ses énonciations de plans, sa manière d’écrire sont étrangement très scolaire.
Enfin, sur une corde raide, elle essai de montrer, avec les problèmes ci-dessus évoqués, que la femme a été baronnée à cause de son lien avec la nature, que les féministes des années 70 ont totalement coupé ce lien, et elles ont eu raison, mais il est temps que la femme se reconnecte avec la nature, en se réappropriant son sens.

Ainsi, bien que j’ai envie de dire que c’est un ouvrage un peu léger, je suis ravie d’avoir à nouveau lu quelque chose sur l’écoféminisme et l’actualisation de la figure de la sorcière. Ce livre n’en demeure pas moins une très bonne porte d’entrée (dans cette thématique, comme dans les essais en général car il est simple.)
Mais je laisse les derniers mots à l’autrice, dont je soutiens malgré tout la thèse, et qui, malgré ce qu’on pourrait croire en me lisant est loin de faire un livre réservé au bobos qui veulent avoir bonne conscience… Au contraire, elle possède une analyse de l’écoféminisme géopolitique très fine.

« Dissociée des foncions e reproduction et de fertilités attribuées à notre « nature » par des hommes fascinés et effrayés tout à la fois, débarrassées des tissus un peu fanés de la Grande Déesse mais revêtues de [ses artefacts] si nous le souhaitons, enrichies d’identités  multiples [on pense à Cyborg là, non ?] puisées dans les expériences de femmes engagées au service de la nature et de la vie, […] nous pouvons réunifier tous les aspects de notre être et édifier des passerelles entre la société d’aujourd’hui, et la société suivante qui coopère avec le vivant. » (p. 162)

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