Entretien avec un Auteur – Julien Noël

C’est un livre un peu particulier que je vais donc présenter avant de m’entretenir avec l’auteur, Julien Noël.

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C’est un livre un peu particulier car c’est un livre-jeu. Publié aux éditions Aux 3D qui « investi[ssent] dans les nouvelles technologies. [Ils lancent] une gamme de livres-jeux. Conçus comme des produits numériques, ceux-ci sont jouables sur ordinateur, tablette, liseuse et smartphone. »
Ainsi, livre-jeu entre un jeux vidéos RPG (comme l’excellent Until Dawn) et un jeu de rôle sur plateau (un peu comme le très célèbre Donjon et Dragon). En préparant l’interview est sorti le très attendu épisode de Black Mirror : Bandersnatch. Alors que, peut-être, ce livre-jeu vous parlera plus qu’il y a quelques mois, puisque, sans le savoir, vous vous êtes tous un peu mis au RPG / JDR !
Back to 90’ pour moi qui me rappelait les livres jeux « dont vous êtes le héros », mais cette fois adapté au numérique, et vraiment très bien réalisé. Dans cette même idée j’avais joué à Vodka et conséquences, qui était beaucoup plus loufoque, humoristique… Et pas sérieux.

Un livre-jeu, est-ce censé être sérieux ? Quand c’est aussi bien écrit et aussi immersif qu’A la cour du roi des rats, je le crois !
Dès la toute première page, le décor est planté, avec succès. Décor classique de troquet : artefacts connus, sorcières, gros chat, tenancier bourru… C’est un vrai jeu de rôle, un régal. Surtout avec une nouvelle (Le Démon dans l’Escalier) comme mise en bouche, comme réellement, un didacticiel avant d’entrer au cœur de l’histoire. Et ça, c’est fabuleux. Mieux vaut tout de même y jouer avec un petit mémo à côté.
Par exemple, selon vos actions, vous verrez apparaître ce type de message : « vous obtenez la blessure griffure » ou encore « vous obtenez l’artefact médaillon. » (Je caricature pour éviter le spoil)
Il y a cette réelle part de RPG qui, même si je ne pratique plus, est très immersif et vraiment plaisant, parce que c’est très réussi.
Cependant, le mémo, malgré la dématérialisation du jeu reste nécessaire : il vaut mieux se souvenir à quel chapitre on a été envoyé, sinon retour à la case départ ! (et ça, ça peut rendre fou) Je dis ça, parce que je ne suis pas très douée en RPG, et je l’ai à nouveau prouvé !

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Si cela est le seul bémol, je pense que l’histoire est superbement menée, déjà l’ambiance ésotérique est formidable, mais en plus lorsque vous tombez sur certaines indications vous en êtes très étonné, je reprends mon exemple :
« Si vous avez obtenu la blessure griffure, allez page x.
Cependant, si vous avez obtenu l’artefact médaillon, allez page y. »
Pourquoi est-ce spécialement bien fait ? Parce que plus vous avancé dans le jeu, plus vous vous rendez compte que vous avez modelez votre propre histoire. Et surtout, lorsque vous tombez sur les indications différentes des vôtres, vous vous demandez : « mais comment on aurait pu obtenir ce truc-là ? » Tant les rencontres, les péripéties peuvent être totalement modifiées d’un moment à l’autre, sur un simple choix de partir à gauche ou à droite, ou de ce que vous avez mangé le midi.

SYNOPSIS DES DEUX AVENTURES

Ces aventures prennent place de nos jours, dans une ville réputée tranquille. Comme
partout, les sorciers y sont nombreux, dans l’ombre, et vaquent à leurs affaires sans
trop se préoccuper des sans-magie qui les entourent.
Vous incarnez un gaillard tombé un peu par hasard dans ce milieu, où il vivote au plus bas de l’échelle sociale. Vous n’êtes guère connu encore que pour des trafics sans gloire et, désœuvré, vous passez vos soirées dans des tripots sordides, à boire des coups dans l’espoir d’y nouer des contacts utiles.
Un soir, enfin, Patte-de-Bouc, le plus terrible sorcier que vous connaissiez, vous aborde : il a des missions à vous confier. Votre rêve de monter les échelons de la pègre magicienne est peut-être en passe de se réaliser… à condition que vous sachiez
éviter les périls qui vous attendent sur la route !

Pour venir à bout du Démon dans l’escalier, il vous faudra mener un exorcisme
particulièrement musclé. Vous pourrez compter sur l’aide du Malais, un envoûteur de première classe doublé d’un vrai pervers, mais ses services risquent bien de vous
coûter cher… La police, inconsciente que votre mission est d’utilité publique, ne
manquera pas non plus de vous mettre des bâtons dans les roues.

Avant d’enfin arriver À la cour du roi des rats, vous devrez mener une longue
enquête, à la fois dans de ténébreux souterrains et au sein d’une école où vous êtes
infiltré. Cette mission vous fera rencontrer son lot de personnages hauts en couleur :
une femme-serpent, un mystérieux ecclésiastique aux manières de hibou, des casse-cou affiliés au Club des Gentlemans bretteurs… Prenez garde, car tous ne nourrissent pas forcément les meilleures intentions à votre égard !

N.B. : puisque nous avons à cœur d’investir dans l’avenir, ces aventures ont été
rédigées selon l’orthographe rectifiée de 1990.

– Merci infiniment, Julien Noël, de m’accorder cette interview. Je pense que les lecteurs du Bar aux Lettres sont peu habitués à ce genre d’ouvrage. Le projet a été lancé par des passionnés des jeux de société, secteur qui se démocratise. Pouvez-vous donc présenter la maison d’édition ?

Bonjour ! C’est en effet une maison assez peu commune, puisque mon livre a été publié par un café-ludothèque. Mais, après tout, des libraires ou des galeristes sont bien éditeurs, en à-côté… Le fondateur d’Aux 3D n’est autre que le maître du jeu avec lequel je faisais des campagnes de Donjons & Dragons, à l’Université. À l’époque, je gravitais beaucoup dans ces cercles : je faisais du jeu de rôle grandeur nature, beaucoup de jeu de rôle sur table… Le board game café sort tout droit de ce creuset. C’est donc un projet porté par une bande de copains et, moi-même, j’ai travaillé plus de deux ans derrière son comptoir.

– Vous-même, pensez-vous, que le jeu de société se démocratise ? Pourquoi et comment ?

Je ne dirais pas qu’il se démocratise, mais qu’il se popularise. Il évolue en effet dans toutes les directions. Certes, il y a un regain d’intérêt pour les « family games » — et on voit heureusement des nouveautés éclipser les éternels Monopoly et Cluedo — mais l’évolution ne se fait pas dans cette unique direction, comme en témoignent également des parutions très pointues, qui s’adressent avant tout aux amateurs éclairés.

Selon moi, les raisons de cette vogue sont multiples. D’une part, il y a un intérêt général pour les pédagogies douces : le jeu de société est prôné aujourd’hui comme un outil d’apprentissage, tout particulièrement apte à inculquer des « savoir-être » comme le fair-play, la patience, la coopération… D’autre part, je pense qu’il existe actuellement des synergies positives entre ce milieu et l’industrie du jeu vidéo, avec laquelle il partage un public. On ne compte plus les jeux qui explorent les deux formats : Dofus/Krosmaster, Blood Bowl, Doom, Magic : L’Assemblée, etc. Une nouvelle tendance consiste aussi à créer des jeux de plateau qui se jouent avec l’appui d’une application pour smartphone : la série Unlock!, Les Demeures de l’Épouvante, Loup Garou pour une nuit, etc.

C’est donc une combinaison de facteurs qui remet aujourd’hui le jeu de société sur l’avant de la scène culturelle.

– Lisiez-vous ou jouiez-vous à ce genre de livre-jeu quand vous étiez enfant ?

Oui, mais sans non plus être un aficionado. Adolescent, je lisais avant tout des romans classiques. J’ai joué à quelques « livres dont vous êtes le héros », en particulier à la série Loup solitaire, mais je n’étais pas un collectionneur.

– Pour vous, le livre-jeu est-il un projet de longue date ou cela s’est-il déclenché avec les éditions Aux 3D ?

Cela a commencé un peu plus tôt. J’y suis venu en partie par envie de pratiquer une écriture moderne, qui appartienne réellement au XXIe siècle, et en partie car ce genre me permet de palier certaines de mes faiblesses, en tant qu’écrivain. Avant de me consacrer au livre-jeu, j’avais écrit énormément de nouvelles, mais mes tentatives de romans s’étaient systématiquement soldées par des échecs. Mon éternel problème était la gestion du rythme : j’ai un style assez verbeux, je recours beaucoup à la description, à la voix passive… Avec le livre-jeu, ces problèmes se posent moins car sa structure en suite de segments et l’obligation de ménager des embranchements me forcent davantage à articuler des actions brèves.

Dès lors, j’écris ces livres à la fois pour eux-mêmes et comme un apprentissage de l’écriture dynamique. J’ai rédigé mon premier en 2015, sur base d’une nouvelle que je ne parvenais plus à poursuivre. Le passage à la seconde personne, qui place artificiellement le lecteur dans l’histoire, m’a complètement débloqué. J’ai d’abord publié aux éditions Walrus, qui ont malheureusement fermé l’été dernier. Dès lors, la série a été reprise par Aux 3D, dont l’équipe nourrissait depuis longtemps le projet de se lancer dans l’édition. Une version papier du Démon dans l’escalier devrait en outre paraître aux éditions Posidonia, dans la collection « Le Vrai Chemin » (une campagne de financement participatif est en cours, dans cette optique).

– Quelles sont les différences entre l’écriture d’un livre-jeu et l’écriture d’un livre « classique » ?

Peut-être plus encore que l’écriture d’un livre linéaire, l’écriture d’un livre-jeu ne s’improvise pas ! Il faut prévoir d’emblée plusieurs séquences de lecture possibles, multiplier les culs-de-sac mais permettre également au lecteur de retrouver l’intrigue principale par des chemins de traverse, pour éviter de le frustrer inutilement… La voix de la narration diffère aussi, car un livre-jeu s’écrit généralement en « vous ». Il s’agit de bien doser la substance de ce protagoniste : on ne peut lui donner d’identité précise, puisqu’il est chaque lecteur du livre, mais il ne faut pas non plus en faire une coquille vide !

D’un livre-jeu à un autre, on observe une petite latitude, en cette matière. Ce sont donc des choix qu’il faut poser avant de commencer à écrire : veut-on privilégier l’ancrage du protagoniste dans l’histoire, ou le faire coïncider au maximum avec le joueur ? Pour ma part, mon personnage principal n’a pas de nom et j’évite de le décrire physiquement. J’essaie d’en faire un archétype de ma génération : un peu paumé professionnellement, en manque de repères, plutôt indécis et indolent. L’avantage, c’est que cela ménage une belle marge de progression, au cours de la série, mais il ne faut pas non plus en faire une caricature de bon à rien…

Malheureusement, il est virtuellement impossible de faire en sorte que chaque lecteur se reconnaisse dans le héros. Par exemple, j’aurais bien voulu adopter une écriture neutre, du point de vue du genre, mais n’y suis pas parvenu. (De manière générale, j’ai beaucoup de difficultés à écrire des personnages féminins, et regrette beaucoup leur relative absence de mes livres.)

– D’ailleurs, pour vous l’écriture est une passion de longue date ou un déclic ? Racontez.

Ma passion pour l’imaginaire est bien antérieure à mes velléités d’auteur. Dans un premier temps, c’est la fiction qui m’intéressait, plus que l’écriture. Adolescent, je voulais plutôt être auteur de bandes dessinées… Puis, les choses se sont faites naturellement : j’ai développé des facilités avec la langue et me suis orienté vers des études de Lettres, encouragé par mes professeurs. Ça allait de soi.

Aujourd’hui, j’ai avec l’écriture la relation d’un artisan à son outil : c’est une longue complicité, une habitude qui m’a façonné. Je suis conscient que c’est mon plus grand atout, mais j’évite de fétichiser ce rapport. Je ne sacralise pas l’écriture, je ne lui voue pas un culte quotidien et hausse parfois les sourcils devant l’exaltation d’autres auteurs.

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– Combien de temps pour écrire ce livre ? Quel est votre rythme de travail : plutôt régulier ou soumis aux affres de l’inspiration ?

Le Démon dans l’escalier est un peu particulier car j’avais une base déjà écrite (le projet avorté de nouvelle dont il est tiré). J’ai donc bouclé cette première partie du livre en deux semaines environ, sous l’emprise d’une inspiration soudaine et alors que j’étais au chômage. À la cour du roi des rats s’inscrit dans un processus plus normal : plusieurs années de réflexion préalable (mes premières notes relatives à ce récit sont datées de novembre 2013) concrétisées par quatre mois d’écriture plutôt assidue, puis quelques semaines de relecture et de corrections.

De manière à ne pas emmêler les différents fils de l’intrigue, j’essaie d’écrire le plus régulièrement possible, sitôt que j’ai entamé la rédaction d’un livre. Je me fixe l’objectif de mille mots par jour mais, pour peu que je touche mon manuscrit, je suis déjà satisfait. L’important n’est pas d’écrire tambour battant, mais d’écrire sans pause qui me ferait perdre la trame de l’aventure.

– Je suppose que pour ce genre de livre, un plan très détaillé et rigoureux est de mise, quelle est votre méthodologie ?

En effet, j’ai besoin d’aborder avec beaucoup de rigueur la rédaction de ces livres. C’est en partie dû à mon caractère et en partie une exigence du genre. D’abord, je multiplie les notes : je fais des listes d’idées, j’essaie de les combiner en une succession d’épreuves. Parfois, je trace le parcours du personnage sur un plan, vu que ces aventures prennent place dans une ville véritable…

Lorsque mon intrigue est à peu près arrêtée, je la résume sur cinq ou six pages pour être sûr de la conserver, car il m’arrive de laisser longtemps mûrir une histoire avant de la rédiger. J’essaie de garder des traces de chaque avancée : j’écris dans les marges de mon résumé, j’y colle des post-it… Il m’est aussi arrivé de synthétiser l’intrigue sur un panneau en liège, en y épinglant des bouts de papier, de manière à pouvoir facilement intercaler des épisodes.

J’ai testé des programmes d’écriture non-séquentielle comme Twine, mais j’ai une nette préférence pour le papier, à ce stade du travail.

– L’histoire prend place dans notre société contemporaine, vous alternez avec des références médiévalistes : sorciers, alphabet des druides, talismans, etc, mais aussi avec des clins d’œil contemporains : fight clubs, zombis… Ce mélange-là est très réussi, est-ce votre propre univers cet amalgame entre culture du passé et du présent ?

On peut dire que c’est mon univers, oui. C’est quelque chose qui s’est fait progressivement. J’ai toujours été attiré par les histoires de sorcellerie mais, dans un premier temps, elles étaient complètement décontextualisées. J’ai écrit beaucoup de nouvelles de cette sorte, vers mes vingt ans. Mes inspirations étaient le fantastique de Théophile Gautier et une certaine idée que je me faisais du réalisme magique, à travers mes lectures de l’époque.

C’est la découverte de l’École belge de l’étrange, et en particulier de Jean Ray, qui m’a donné envie de donner de la substance à tout cela. Progressivement, mes goûts de lecteur ont basculé de l’onirisme au polar. J’ai donc cherché une atmosphère plus contemporaine, volontiers sombre ou sordide. Mon passage chez Walrus — qui a fait un travail formidable pour relégitimer la littérature dite « pulp » — m’a aidé à assumer le côté déjanté de mes textes, avec leurs éléments absurdes, leurs références à la culture populaire…

– Y a-t-il aussi la volonté de plonger le lecteur dans ses propres repères pour qu’il s’immerge mieux dans le jeu ?

Absolument. Certains lecteurs belges sauront parfaitement s’orienter dans ces aventures, car tous les lieux décrits sont réels. Et même sans connaitre les rues ou les édifices mis en scène, leur mention donne forcément une impression de réel. C’est ce qu’on appelle la technique du « name dropping », dont je crains parfois d’abuser…

Les références historiques ont exactement la même fonction : même lorsqu’il s’agit d’anecdotes locales, inconnues de la majorité de mes lecteurs, leur mention donne de la profondeur au récit et facilite l’immersion du joueur.

– Toutes ces connaissances sur l’alchimie, les alphabets, les artefacts, etc. est-ce votre culture ou avez-vous vraiment eu une démarche de recherche, comment avez-vous procédé ?

C’est bel et bien ma culture, car je suis attiré par l’ésotérisme depuis l’adolescence. Cela s’est d’abord fait très naïvement, avec un gout pour la transgression, dans une démarche pseudo-spirituelle encouragée par des lectures New Age… Longtemps, cela a constitué un va-et-vient : des démarches sérieuses en ce sens, puis leur mise en scène dans des poèmes ou des nouvelles.

Ma phase s’est ensuite clôturée, mais le mouvement a persisté. Cette fois, je passais de la fiction à l’essai : tantôt je voulais insérer ce bagage dans des récits, tantôt je cherchais à le disséquer, je rêvais d’être le prochain Roland Villeneuve… Je me trouve toujours dans une posture similaire car, en parallèle des livres-jeux où j’utilise toutes ces références, je continue de les interroger dans des articles critiques. Tout particulièrement, je m’intéresse à leur exploitation dans l’art et dans la littérature.

Au fil des années, j’ai rassemblé beaucoup de documentation sur le sujet : j’ai même une petite bibliothèque spécialisée. Lors de mes lectures, je prends des notes sitôt que je rencontre un fait susceptible d’être intégré à une histoire…

– Il y a un fort attachement à la ville, l’architecture, les lieux dans votre ouvrage, pourquoi ?

Parce que j’aime marcher, je pense. Je suis un promeneur invétéré, j’adore ça : que ce soit en ville ou à la campagne, j’avale des kilomètres, juste pour m’enfermer avec mes pensées et regarder le paysage autour de moi. Je n’écoute jamais de musique, même pas quand je sors courir. J’aime particulièrement marcher dans le noir, surtout en ville car cela me permet d’éviter les foules. C’est pour cela, je crois, que l’action de mes livres est souvent nocturne…

Les écologistes profonds américains ont énoncé un concept qui m’intéresse : celui de « sense of place ». C’est un concept théorique qui interroge notre rapport au milieu naturel, mais il s’agit aussi d’une éthique, d’une manière de s’ancrer dans un paysage, d’en devenir le gardien. On s’inscrit alors dans une démarche qui relève presque du totémisme et implique une vision du monde horizontale, sans rapport hiérarchique entre l’humain et le non-humain, où nature et culture concourent à une identité cohérente du lieu. J’essaie d’être attentif à cela. Je me plais à déceler des exemples d’une telle philosophie pratique dans la littérature et, dans mes promenades aussi, tout ce qui concerne l’esprit d’un lieu m’intéresse particulièrement : la topographie naturelle sous-jacente, qui se laisse deviner même dans les villes centenaires, les lieux-dits, le folklore…

C’est aussi ce qui m’intéresse dans l’architecture : il y a des bâtiments qui témoignent du caractère d’un lieu ou de ses habitants. C’est quelque chose qui reste décelable, même à travers les siècles. Dès lors, je m’intéresse au petit patrimoine religieux, aux niches votives… J’aime aussi explorer les coteaux, les venelles : toutes ces portions d’une ville jugées peu praticables et qu’on a dès lors laissé vieillir plus en paix.

– Quels sont vos futurs projets ? Un autre livre-jeu ou un livre « simple » ou le développement d’un jeu de plateau ?

Je suis en train d’écrire la suite d’À la cour du roi des rats, dans laquelle je m’attache à clore l’arc narratif de la dame verte. Mon projet est de développer une véritable série sur la base de cet univers.

D’autre part, je suis occupé à lancer une activité de scénariste freelance. Au cours de l’automne, j’ai eu l’occasion de travailler sur des « serious games » à destination du monde de l’entreprise. C’est toujours de l’écriture non-séquentielle, quoique les enjeux poursuivis sont fort différents. Cette expérience très positive m’a donné envie d’explorer davantage les possibilités qui s’offrent aujourd’hui aux auteurs disposés à sortir de leur zone de confort.

– Merci infiniment, Julien.

8 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Un super article et une interview très intéressante ! La littérature et la pratique de la lecture tend à certains changements et c’est particulièrement stimulant !

    1. Merci infiniment pour ton commentaire enthousiaste !
      C’est vrai que Julien Noël est une personne intéressante avec une vraie plume. On peut dire qu’il s’est vraiment prêté au jeu et a beaucoup développé, ses réponses sont passionnantes.

  2. papiersmaches dit :

    Tres bon article je trouve ce jeu super ! Les intrigues sont tops ! Merci pour cette découverte!

    1. Oui c’est vraiment une super expérience et le prix est abordable ! Pour l’article il faut remercier l’auteur et ses réponses pertinentes !

      1. papiersmaches dit :

        Un grand merci à lui alors lol. Oui c’est ce que j’ai vu ça crève pas les bourses

      2. Une raison de plus pour le lire ! D’ailleurs doit on dire le lire ou y jouer ? Ahah

      3. papiersmaches dit :

        Humm très bonne question un peu des deux je dirais

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