Fréhel – Louis

En admiratrice de Fréhel, j’avais tout de suite repéré ce roman graphique. Chanteuse d’un Paris réaliste, c’est pourtant de Piaf qu’on se souvient le mieux, même si l’une et l’autre n’ont rien à s’envier. Elle aussi on l’appelait « la môme », sans doute, à l’époque, à cette aube du XXe, c’est comme ça qu’on désignait une p’tite gamine qui n’avait pas peur des adultes ou de dire ce qu’elle avait à dire.

Johann G. Louis, Fréhel, Nada, 2018, 288 pages (non paginées.)

couv-frehel-bd-480x720Fréhel… Une vie au moins aussi tragique que ses chansons, des musiques qui vous ensorcellent, qui vous transportent, avec elle, dans les bistrots. Pourtant, elle a râlé après ces maudits disques, qui, pour elle, n’avaient pas d’intérêt. Je pense qu’elle était loin d’imaginer qu’ils lui offraient l’éternité. Mais parait-il que sa voix était bien plus enchanteresse en vrai…

Elle est pourtant la première chanteuse a avoir eu ses chansons gravées sur disque. Elle a été acclamée dans tout Paris et en Russie, avec cette BD, on traverse aussi les sombres histoires de la guerre…
Elle avait un cœur en or, mais une soif de liberté intarissable, qu’aucun amant n’a su gérer. Elle avait besoin d’une porte de sortie, d’évasion, comme si elle se sentait, pour toujours, appartenir à la rue et aux bistrots.
Alcoolique, droguée, sa voix n’a jamais fanée.

C’est un très beau livre, l’aquarelle apporte douceur et lumière sur des sujets souvent difficiles. En écrivant l’article, j’ai découvert que le talentueux Johann G. Louis est un amoureux de Paname, et c’est vrai que c’est peut-être une passion qu’il partage avec Fréhel qui transpire dans ces pages. Il a dessiné un Paris simple, sans jamais en faire trop, un Paris de Faubourgs et de Parigots, un Paris qui malgré sa simplicité nous ramène à ce que c’était, ou du moins à ce qu’on pense que cela été.

 

On adore les anecdotes qui passent en coup de vent sans alourdir l’Histoire : comme Colette, assise à la terrasse d’un café qui aurait fait apparaître Fréhel dans un roman, sous un autre nom, un autre personnage. On croise des grands noms du Moulin Rouge, des cabarets de l’époque…

Ah ! Quel beau livre !

3 commentaires Ajouter un commentaire

  1. ibonoco dit :

    C’est une belle découverte

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