C’est cadeau, voici une critique (comprendre un article) qui critique un livre de critique qui critique la critique.
Vous remarquerez que j’essaie de me tenir à une certaine nouveauté de la critique artistique contemporaine, en essayant de livre des ouvrages qui ont seulement quelques mois. Le dernier Starhawk devrait d’ailleurs bientôt arriver dans ma PAL 😀
Postcritique, sous la direction de Laurent de Sutter, PUF, avril 2019, 296 pages.
C’est donc une belle mise en abîme que ce livre. Laurent de Sutter a réuni une armée de penseurs pour se montrer critiques de leur activité favorite. Critique universitaire, mais aussi négatives, ils interrogent le culte de la pensée, en littérature, en art, en droit aussi… Un droit appliqué à la culture. Mais qu’est ce que la culture ? Est-ce une thèse que seules 10 personnes ont lu, est-ce télérama, est-ce nous la blogo ? Qu’est ce que les rageux dans tout cela ? Des questions passionnantes de société culturelle.
Emanuele Coccia, est particulièrement attentif et acerbe envers le monde publicitaire. Il envisage la pub, le marketing, comme autant de doctrines. La pub définie la norme, elle définie le monde et la culture. Les créations s’alignent sur la culture. Bref, la pub et le marketing dictent la pensée, en cela, ils représentent des dogmes : des critiques faîtes à ce qui ne leur ressemble pas.
C’est un article particulièrement intéressant qui décortique les beaux jours du marketing, ce qu’il vend n’est plus de la qualité ou de la technologie, c’est une idéologie : c’est se sentir bien. C’est ce qu’on appelle le lifestyle.
Mon autre coup de cœur, plus absolu celui-ci, va à Marion Zilio, commissaire d’exposition et critique d’art dont je vais suivre de prêt les travaux. L’article qu’elle propose ici, tout le monde devrait le lire. Pas uniquement les penseurs, pas uniquement les universitaires ou les étudiants en art. Son article est d’une intelligence et d’une désarmante franchise. Elle décortique le monde de l’art contemporain avec beaucoup d’esprit : elle met le doigt sur ce que tout le monde voit mais ne réalise pas, elle met des mots sur un malaise.
C’est une analyse lucide, écrit très simplement – contrairement à d’autres articles de ce livres un peu trop verbeux et nébuleux. C’est une analyse exceptionnelle de l’art d’aujourd’hui, bouleversé par les réseaux sociaux, totalement à repenser, un article fondamental.
Ah j’adore le sujet c’est passionnant !
Oui ! J’ai développé au sujet de mes articles préférés mais c’est vraiment un ouvrage pertinent et accessible qui permet de questionner notre manière de penser.
Et Annie Lebrun……?
Très intéressante aussi ! Mais elle n’a pas participé à ce livre-ci sauf erreur de ma part !
Ha je ne sais si elle a participé, mais pour l’avotr entendu elle et son aigreur, elle et son amertume d’avoir vécu et d’être passée à peu près toute sa vie à côté de tout, j’ai découvert chez Annie Lebrun, une critique d’art des plus caustiques…
Ahah ! Il est vrai que la critique de la critique est particulière : ne serait-ce pas se critiquer soi-même après tout ?
Au risque de moisir en vase clos….