Photogénie de l’exposition

Encore un ouvrage sur la critique d’art. Si passionnant et si bien écrit, si accessible aussi, il est lu en moins de 2h !

Photogénie de l’exposition, sous la direction de Remi Parcollet, Manuelle Editions, 2018, 139 pages.

photogenie-de-l-expositionEst-ce que l’art contemporain n’est pas déjà du patrimoine ? Est-ce que dans l’Histoire de l’Art ne rentrerait-il pas une Histoire des Expositions ? Ce sont une once des questionnements qui habitent cette fabuleuse étude. Si vous pensez que c’est encore un bouquin élitiste, incompréhensible, détrompez-vous. Et vous savez pourquoi ? Voilà pourquoi : est-ce que vous aussi vous avez vu plus d’œuvres, plus d’expo, en photos qu’en vrai ?

Ouais, hein ? Bah moi aussi.

Ce livre questionne alors ce qu’est l’image qui reste, puisque, l’exposition ou les performances, contrairement aux œuvres pérennes, ont besoin de témoignages visuels pour exister, pour résister au temps. C’est alors que des milliards de questions se posent, les questions d’archives, de patrimoine, de conservation, de droit… Photographe et artiste réalisateur de l’oeuvre doivent-ils tous être rémunérés pour cette même image ?
Pour vous renseigner sur le droit aux images d’artistes vous pouvez consulté le site de l’ADAGP : elle protège le droit d’image des artistes selon diverses normes le prix peut varier : l’image est-elle en couverture par exemple, côtoie-t-elle d’autres images ?

Une thèse très intéressante est évoquée selon laquelle cette « survivance » de l’exposition par le biais d’images s’apparenterait presque aux fantômes, aux revenants. Ils ne sont plus là mais leurs artefacts, leur souvenir restent.

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Pourquoi un livre sur l’exposition ? Presque au détriment des œuvres ? Car la machine exposition est invisibilisée aux yeux du public : il ne se doute jamais de toutes les personnes, de toute la logistique, la machinerie qui en sont à l’origine. L’idée, certes, et puis le reste. L’idée principalement, est intéressante. On peut prendre le cas du MAC VAL, par exemple, où son commissaire d’exposition principal, Frank Lamy, réutilise des œuvres en leur faisant traverser diverses expositions, diverses thématiques. Œuvres récurrentes comme autant de clins d’œil, mais surtout un intérêt sincère et réel pour la polysémie des œuvres. L’étude de l’exposition prend alors tout son sens.

Un livre majeur, et pas réservé à qui s’intéresse à l’art contemporain.

5 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Goran dit :

    Je notes, car cela m’intéresse aussi…

    1. Ah ! Je n’en attendais pas moins ! C’est un livre fascinant qui pose des questions très intéressantes.

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