Le Sortilège espagnol – Castillo

Ce livre, entre essai et autobiographie, nous livre une histoire de l’Espagne passionnelle, une histoire venue du cœur d’un homme. Mêlant Histoire, histoire personnelle mais aussi Histoire de l’art et de la littérature.

Michel del Castillo, Le sortilège espagnol, les officiants de la mort, Fayard, 1996 pour la présente édition, pour la première édition : Julliard, 1977.

C’est d’abord un livre pour lequel il m’a été particulièrement difficile d’entrer, entre autobiographie et Histoire, puis, aussi, qui m’a fait rapidement décroché parfois car je ne soutenais pas toujours la vision de l’auteur.

Cette vision que je ne soutenais pas toujours, permet un regard de biais sur l’Histoire et la Géographie, car l’auteur porte un regard avec son cœur. Natif, mais pas totalement espagnol ; il signifie dès l’introduction qu’il n’est pas un auteur espagnol francophone mais un auteur français, contrairement à ce qui est publicité en France.
Ainsi, cet auteur français, rédacteur, entre autre, au Figaro, avec une immense notoriété dans l’hexagone, célèbre ici son amour pour sa seconde patrie. Un amour compliqué pour le pays de sa mère, où il a longtemps vécu et séjourné et qui le fascine. Histoire compliquée entre l’homme et le pays, il parle de traumatismes hérités de la guerre civile.

Cependant, comme je le disais, plus on avance dans l’ouvrage, plus on peut être… Désarçonné face à l’auteur qui défend le Franquisme… Pourtant, c’est un auteur que j’affectionnais particulièrement, principalement dû au coup de cœur qu’avait été le Colleur d’Affiches, et dont la forte impression qu’il m’avait faite, est restée gravée en moi. Il faut dire que Le Sortilège espagnol a été rédigé il y a plus de quarante ans, mêlant ses souvenirs et le choc que lui a fait la mort de Franco.  Il parle ensuite de l’Anarchisme en Espagne, ce que j’ai trouvé plutôt intéressant, ayant essayé de mieux comprendre l’Anarchisme moderne.
Il nous présente une Espagne gelée dans les années 70, Castello suppose qu’elle avancera vers l’Europe, le livre n’est donc pas intemporel du tout, loin d’être pérenne, d’autant plus qu’il peint un certain tableau des jeunes femmes… Qui, je ne doute pas, ont eu sans doute du mal à s’émanciper sous Franco, mais un portrait des femmes espagnoles, lui aussi, bien désuet. En témoigne mes amies nées dans les années 90. Si ce n’est les remarquables analyses et références à Unamuno, Don Juan et Don Quichotte.
L’analyse littéraire se transforme en analyse anthropologique : en quoi Don Juan et Don Quichotte représentent la caricature espagnole, et où serait le vrai du faux, l’exagération et le réel, selon Castello ?
Propos avec un peu d’humour, un peu de légèreté après un certain malaise, ce n’est pas plus mal.

Si l’Histoire (avant le XXe) de l’Espagne est, dans ce livre, réellement fascinante, que l’analyse littéraire qui s’y entrecroise est également pertinente, le tout agréable à lire car Castello n’est pas historien et possède un certain franc-parler… On peut dire que tout ce qui touche au XXe est aujourd’hui profondément désuet et parfois même dérangeant dans les propos de l’auteur.

Voici un drôle de livre, qui, loin de m’avoir dégoûter de l’Espagne bien que je ne su pas sur quel pied danser, m’a donné une furieuse envie de prendre le prochain vol…