Borgo Vecchio – Calaciura

Ce roman m’a fait furieusement pensé, dans l’ambiance, dans le lieu et dans les personnages, à la nouvelle « Les Pauvres Gens« , titre emprunté à Dostoïevski dans le recueil Robe de papier des éditions Souffle-Court. Ça m’a d’ailleurs inspiré pour vous concocter une surprise très prochainement !

Giosuè Calaciura, Borgo Vecchio, éditions Noir sur blanc, 2019, 160 pages. 

9782882505842-a4b77Nous sommes propulsée sur une ville portuaire d’Italie, un quartier pauvre et semblant enfermé dans le temps. L’écriture est poétique, mais le texte à un goût de revu, et pas seulement à cause de la nouvelle suscité, les termes ont été abordés encore et encore, et, si ce n’est pas toujours critiquable, le livre apporte peu de choses, ou ai-je déjà trop lu de cette littérature là. Quoi qu’il en soit le livre a été primé.

Nous suivons les moments de vies de deux enfants, qui poussent les portes de l’adolescences. Les thématiques sont celles de la survivance, de la pauvreté, de la grande violence, de la pauvreté.
Peut-être l’aspect huit-clos, cette impression d’enfermement alors même qu’il nous semble être dans un quartier beau, patrimonial, typique de l’Italie… Nous voilà face à une forme de réalité immuable et profondément triste. Extrêmement bien écrit, certaines phrases sont de réelles « punchlines« , une certaine latence et une certaines angoisse s’accordent bien. Ainsi, on se laisse rapidement porté. Le libraire m’avait confié « ça a quelque chose du conte. » J’ai dû bien attendre la fin pour voir ce conte (qui pourtant n’a aucune morale) pour comprendre ce qu’il m’avait dit. En effet, la violence est telle qu’il était difficile de raccrocher tout cela à un conte, bien qu’on sache que la Petite Sirène et le Petit Chaperon Rouge sont loin de leurs versions des années 90.

Je ne suis pas convaincue de conseiller à tour de bras comme le libraire, qui est tout à fait professionnel et adorable, mais avec qui je diverge sur ce point.

J’ai cependant beaucoup admiré la récupération du catholicisme dans ce livre, la croyance appliquée à la prostituée ou aux alcooliques violents. La volonté exagérée de vivre sous les serments de la bible avec les complexités de la vie réelle. C’est très bien montrée de voir ces deux niveaux et comment les habitants du quartier s’en accommodent, comment la croyance est vécue selon les histoires personnelles. Avec la merveilleuse écriture c’est un thème particulièrement bien abordé, qui rappelle d’ailleurs fiévreusement le travail d’Emma Grobois, artiste contemporaine, primée par le Centre national des arts plastiques en 2017 pour son travail Ceux qui nous regardent – images et culte intime.

3 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Goran dit :

    J’attends avec impatience la surprise 🙂

    1. J’espère que tu ne seras pas trop déçu ! Je me tente un truc bien « blogosphere »

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