C’est une drôle de fascination que nous avons pour les choses morbides, quand on voit les heures de files d’attente, même dans le froid, pour aller observer des squelettes sous terre dans une ambiance claustrophobe : on est en droit de s’intéresser sur cet engouement.
Je ne critique pas, depuis que j’ai découvert la Cour des Miracles dans le Bossu de Notre Dame de Disney je rêvais de descendre y faire un tour, même si, entre nous, j’aurais préféré le faire en URBEX.
Sylvie Robin, Jean-Pierre Gély et Marc Viré, Au cœur des ténèbres, les Catacombes de Paris, les collections de la Ville de Paris, 2014, 78 pages.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en descendant là-dessous, c’est en fait un cours d’Histoire incroyable qu’on découvre, c’est pourquoi je me suis aussi procurée le petit catalogue pour garder toutes ces informations sous le coude. C’est un livre petit, humble, mais très beau et on y retrouve les informations passionnantes qu’on a pu découvrir dans les entrailles de Paris.
On s’interroge d’autant plus au sujet de cette fascination morbide, parce que ces carrières, dont certaines datent de l’Antiquité, exploitées jusqu’au XVIIIème siècle après de nombreuses consolidations et suivis, sont devenues automatiquement des ossuaires. Deux problématiques plutôt concomitantes ont eu lieu : il a été décidé d’arrêter d’exploiter les carrières qui faisaient de Paris un vrai gruyère prêt à s’effondrer, et il y avait une urgence sanitaire. En effet, tous les cimetières – dont des fausses communes – disséminés à travers Paris depuis Mathusalem commençaient à être dangereux pour la population.
Il y avait presque un cimetière par église, par exemple, imaginez en un en plein milieu des halles.
Ainsi, on déplace tout cela – et ce n’est pas chose aisée – à l’emplacement des anciennes carrières. Et déjà au début du XVIIIème siècle, l’ossuaire devient beau, pour le respect des morts possiblement, des piliers sont érigées ainsi que des autels… Emblématiques, ils ont construit ces murs de morts, de manière « artistique » certains cranes sont disposés de façon à former un cœur par exemple. D’emblée, les ossuaires seraient des espaces d’expositions.
Âme de musée, des recherches ont tout de suite commencée au sujet de l’origine des cadavres, certains ossements dateraient du néolithique, mais impossible de reconstruire un corps.
Des pierres gravées, telles des tombes, ornent le parcours, portant les poèmes de Lamartine, de Chateaubriand et bien d’autres…
Une expérience entre curiosité morbide et respects des morts, pour une histoire, somme toute, assez tue. Il est intéressant de voir un musée, déjà si immersif, jouer les funambule avec la mort. Quelque chose de très réussi, et parfaitement expliqué dans l’ouvrage que je me suis procurée.
Ah, pour l’anecdote, voler un crâne c’est 35 000 € d’amende, ne vous y amusez pas !
J’avoue que le morbide ne m’a jamais attirée, voire au contraire, toujours repoussée, mais rien que pour l’aspect historique, c’est une expérience qui a l’air intéressante.
Oui il y a une très belle recherche historique et c’est un lieu vraiment respectueux de la mort. Pas la peine d’être fan de morbide je pense mais c’est vrai que cela est étrange.
Cela fait plusieurs années que je veux visiter les Catacombes et je n’y suis encore jamais allée… Peut-être cette année, qui sait ?
Je te le souhaite !
Après je te conseille d’investir dans un laisser passer… La file est vraiment décourageante…
Ah, je ne savais pas qu’il y avait des laissez-passer ! C’est bon à savoir car, effectivement, pour être déjà passée devant l’entrée, c’est très décourageant…
Oui mais on me les avait offert, je ne sais pas combien ils coûtent…
Mais honnêtement même si bien apprécié, je ne pense pas que ça vaille la peine de faire autant de temps d’attente que de visite. Après, je ne suis pas une personne patiente et je trouve cette affirmation valable pour tous types de files Ahah
Ahah, c’est bon à savoir 😉
Je crois que désormais, comme dans la plupart des expositions ou musées parisiens depuis le Covid, il est conseillé de pré-choisir un horaire d’entrée sur internet (après, il faut être à l’heure!).
Pour ma part, en quarante ans, j’ai visité trois fois les catacombes de Paris, accompagné de trois personnes différentes (meuh non, jej ne les ai pas laissées dessous!). Désormais, on ressort par… la boutique-librairie, au terme d’une volée d’escaliers). C’est vrai que l’on voit des crânerez des tibias par milliers (les autres ossements sont derrière…).
PS: j’ai souri en lisant vos « fausses communes »!
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
Oui à l’époque cette réservation des catacombes surprenait mais en effet elle est maintenant loi commune ! (et peu pratique le week-end !)
Oui tout à fait, j’ai eu droit à la boutique librairie après la volée d’escalier (de quoi perdre les plus fragiles !)