Eh bien, vous aimez les TAG très chers ? J’en ai publié un en début d’année, croyez-moi, le Bar aux Lettres est encore tout retourné de ce succès ! Un autre risque d’ailleurs d’arriver en 2020, on verra bien.
Je vous souhaite à tous et à toutes de bien vous reposer et de prendre le temps en ces temps nébuleux.
Ce trimestre on a eu : un travail ! Mais beaucoup de fatigue qui confirme, comme chaque année, que je suis loin d’être un animal hivernal.
CHALLENGES
Ω CHALLENGE : Voix d’autrices
Bilan maigrichon, mais ferais-je pire qu’en 2019 ?
Pour l’Amour de Dieu, Marie ! De Jade Sarson, un ode LGBT+ à l’amour
3 femmes, 3 plumes, 3 expertes en art, Catherine Chevillot et Sara Marson et Sophie Bowness ont collaboré pour un merveilleux catalogue d’exposition au sujet de la merveilleuse artiste Barbara Hepworth.
Les Heures rouges de Leni Zumas, un roman d’anticipation qui ne vaut pas le détour.
Le livre des Morts extraordinaires de Cécilia Ruiz, doux et tendre malgré son thème avec de belles illustrations et une pointe d’humour.
La fin de l’Homme rouge de Svetlana Alexievitch, une plume, un projet fort, une oeuvre magistrale, à mettre entre toutes les mains !
De la mort sans exagérer de Wislawa Szymborska, recueil de poème puissant et fantastique.
Ω CHALLENGE : Romans Graphiques
Se passe dans un pays en dehors de l’Europe : Full Stop de Frédéric Debomy, Emmanuel Prost, au sujet du génocide des Tutsi au Rwanda. Poignant comme on pourrait s’y attendre, mais avec un ton à la fois journalistique, factuel et pourtant tendre. J’apprécie les RG historiques pour ce qu’ils ont d’accessibles que les livres d’Histoire n’ont pas.
Personnage LGBTQ : Pour l’amour de Dieu, Marie ! de Jade Sarson, si j’ai été déçue par cet ouvrage, c’est parce que j’en attendais beaucoup (trop). Il n’en demeure pas moins un bel ode à l’amour, et surtout, à la liberté, loin des carcans imposés par la société.
En noir et blanc : Dracula par Bess, mais quel chef d’oeuvre ! Quelle révélation ! Magnifique, subtile, immersif, prenant, adaptation de Bram Stoker dans les règles de l’art mais aussi avec une patte et un talent certains.
Ω CHALLENGE : Mois de l’Europe de l’Est de Eva, Patrice et Goran
Croatie : Le piège Walt Disney de Zoran Feric, recueil de nouvelles qui font réfléchir sur notre société capitaliste.
Biélorussie : La Fin de l’homme rouge de Svetlana Alexievitch, percutant et important.
Pologne : l’incroyable poésie de Wislawa Szymborska avec De la mort sans exagérer.
Ω CHALLENGE : Madame Lit des Prix Nobel
1957 : La Peste de Camus, en marche vers la réconciliation.
1996 : De la mort sans exagérer de Wislawa Szymborska.
2008 : Désert de Jean Marie Gustave Le Clézio, une découverte appréciée mais pas un coup de coeur.
2015 : La Fin de l’homme rouge de Svetlana Alexievitch.
2017 : Quand nous étions orphelins de Kazuo Ishiguro, pour repolonger avec plaisir dans la lecture de l’auteur d’Auprès de toi toujours.
Ω CHALLENGE : Le pavé du mois
Le Pavé de Mars : le merveilleux et excellentissime La Fin de l’Homme rouge de Svetlana Alexievitch.

EXPOSITIONS

Ω SUCY-EN-BRIE. Temps mêlés, carte blanche à Marion Daniel, avec Félicia Atkinson, Damien Caccia, Éléonore Cheneau, Camille Juthier, Guillaume Landron, Gabrielle Le Bayon, l’Orangerie, jusqu’au 16 février.
J’aurais aimé pouvoir vous donner l’occasion d’y aller, mais l’exposition n’a duré qu’un mois, l’Orangerie est un super lieu d’exposition « un écrin de l’art contemporain » comme dirait la ville… Mais de toute évidence difficilement accessible. Très belle exposition, notamment l’oeuvre centrale dans la scénographie, réalisée par Camille Juthier, est une poétique et d’une forte sensation particulièrement agréable. Les œuvres diverses sont finalement toutes très agréable à voir, à écouter, avec un beau travail de recherche et une belle maîtrise : évoquant le difficile sujet du temps qui passe, de comment montrer et de comment penser le temps.
Ω PARIS. Le rêveur de la Forêt, Musée Zadkine, jusqu’au 23 février.
Mais quelle exposition ! Elle vous transporte, vous fait rêver, vous transforme en farfadet et en elfe. De l’immersion sonore réussie et intrigante, vous devenez habitant de la forêt, arpentant ce musée, lui-même construit autour d’un parc, quoi de mieux pour illustré le thème ? Vraiment loin du block-buster de Cartier au sujet des arbres et qui m’avait beaucoup déçu, le Musée Zadkine a réussi à prendre un contrepied de la mode en appelant à la beauté au spirituel, à l’univers mystique et sacré de la forêt. Sublime.

Ω PARIS. Rachel Rose, Lafayette Anticipations, jusqu’au 10 mai.
Rachel Rose c’est… Fabuleux. Je ne connaissais absolument pas cette artiste qui a modulé l’espace de manière extraordinaire. La marque de fabrique de Lafayette Anticipations, c’est d’avoir un espace entièrement modulable : tu veux ouvrir le sol ? Rajouter des murs ? Vas-y, c’est l’artiste qui décide ! Je crois, pour l’instant, ne pas avoir manqué les expositions de cette fondation ; et je suis chaque fois éberluée de la diversité que son architecture permet. D’habitude, les artistes se tournaient vers des espaces relativement ouverts, mais Rachel Rose a souhaité un espace confiné, un labyrinthe, un terrier de lapin entièrement blanc. L’exposition, comme un conte, magnifique, mais comportant une multitude de vidéos, explore les manières de concevoir le temps qui sépare la naissance et la mort. D’un départ d’œufs en verre soufflé, avec des dessins qui n’étaient pas destinés à être animé, en passant par une adaptation vidéo de Caliban et la Sorcière, la chute se fait dans l’immensité de l’Espace. Nous sommes si peu de choses, nous savons si peu. Très beau, très poétique, à voir.

Ω LA DÉFENSE. Visite de la collection, Société Générale, toute l’année.
Si la Société Générale n’a pas de lieu dédié pour son exposition, c’est pour le plus grand bonheur des collaborateurs ! Dans les impressionnantes tours, près de l’Arche de la Défense, se loge les œuvres d’art. Sculpture, peinture, photographie, les artistes contemporains s’enchaînent dans les bureaux, mélange de grands artistes et d’émergents. Il suffit de s’inscrire sur le site internet pour pouvoir visiter les expositions temporaires (deux par an) qui, en réalité, célèbrent un nouvel accrochage. Le lieu où le public est accueilli est finalement tellement beau et impressionnant qu’on passe à côté des œuvres, de plus, il n’est pas représentatif des espaces de travail. La visite est menée par des médiateurs culturels professionnels, ils ont donc chacun un style qui leur est bien propre, un discours et une visite unique. Intéressant mais pas renversant, expérience à faire car gratuite

SPECTACLES

Ω Oncle Vania, d’Anton Tchekhov, par Stéphane Braunschweig, Odéon, jusqu’au 26 janvier.
Mise en scène très sobre, tout en Russe pour une immersion totale. Il n’y avait pas besoin de grand chose d’autre le texte d’Oncle Vania étant déjà poignant et criant de vérité. La mise en scène a été choisie pour appuyer sur l’urgence climatique, dont on parle de toute évidence depuis si longtemps, mais qui ne trouve aucune oreille attentive.

Ω Les Contes d’Hoffmann, de Jacques Offenbach, Opéra de Paris Bastille, jusqu’au 14 février.
J’ai envie de hurler mon amour pour l’Opéra !!! Le saviez-vous ? La majorité de mes collègues, pourtant issus du milieu artistique, n’y ont jamais mis les pieds. Mais c’est quelque chose qui me fascinent, ces lieux immenses, les plafond qui résonnent, la salle gigantesque… Un orchestre, une mise en scène sublime tout en osmose avec les chants et les jeux d’acteurs. C’est vraiment fascinant, un plaisir sans fin. On pense que 4 heures vissé à une chaise c’est long pas du tout, le temps s’envole avec la mélodie et les voix, c’est beau et merveilleux à la fois. J’ai eu les chansons pendant deux longues semaine dans la tête. Mais je ne sais pas quoi vous dire à part la magnificence de la scénographie et des costumes et des voix… Tous vos sens sont en actions et en transe tellement c’est beau. L’histoire, en elle-même, n’est pas très longue ou très difficile à suivre. C’est même plutôt accessible, je ne parle pas du prix bien évidemment, mais le contenu est facile à appréhender. L’opéra s’ouvre d’ailleurs sur un ode au vin et à la bière sur un air très entraînant digne d’un Disney (mais en mieux.) Mon amour pour cet opéra était déjà acheté : j’avais dévoré les Contes Fantastiques d’Hoffmann au lycée. Un opéra comme un hommage à son imagination fiévreuse, quoi rêver de mieux ?

Ω Close, de Big Drama, Lieu Secret, jusqu’en avril pour l’instant, des dates sont sensibles d’être ajouter ou une nouvelle session créée.
MAIS QUELLE ARNAQUE ! MAIS QUE C’EST NUL.
Pardon, il fallait que je le dise. Nous voilà dans du théâtre immersif : Big Drama loue un ancien hôtel particulier et cherche à faire croire que nous sommes dans une maison close. Le public va et vient comme bon lui semble, en écoutant aux portes, zieutant par les fenêtres et suivant les personnages. On est très bien accueilli, c’est très bien expliqué, et on vous dit bien de choisir une personne à suivre car sinon c’est pas évident de fureté et voleter entre plusieurs. En effet, après la scène du quiproquo, les personnages s’éparpillent et chacun en va de sa scénette, choisissez bien car le personnage qui me semblait passionnant avait une histoire de merde. Pour le dénouement, tout le monde se retrouve et là : on a l’impression qu’on a vu une seule scène d’une pièce qui contenait deux actes et 8 scènes. Bref, on a l’impression que c’est de l’économie de moyens. C’est cher payé, surtout que derrière faut aligner les billets pour avoir un verre et… des bretzels… Je déconseille absolument ! Soit disant, ce théâtre immersif est de qualité car les acteurs parlent aux spectateurs, oui… Et non… Zéro, rien, aucune improvisation, limite s’il ne faudrait point répondre. De plus, on peut très bien passer la soirée entière sans voir un personnage qui apparaît, sorti de nulle part, à la fin, sans qu’on ne sache ni qui ni quoi qu’est. C’est ce qui m’est arrivé lors du dénouement, et ce n’est pas agréable, comme si j’étais totale)ment passé à côté de l’histoire. J’ai vraiment eu l’impression de me faire avoir de A à Z, la soirée continue autour de verres : j’avais le ventre vide et l’impression de faire une soirée en appart’ comme au lycée ! Rien ne va !!!

Ω La ménagerie de verre, de Tennesse Williams par Ivo van Hove, Odeon, jusqu’au 26 avril.
Je vous avais déjà présenté Electre et Oreste par Ivo van Hove, et si j’avais adoré la mise en scène, je n’avais pas aimé le jeu des acteurs. Nous voici à l’inverse total ! Les acteurs (dont Isabelle Huppert fait partie) ont été sensationnels. Mais la mise en scène a voulue être simple tout en ayant la forte patte du scénographe… On tombe donc sur quelque chose d’un peu clopin, clopan… Les acteurs relégués à deux seuls coins de la pièces et oubliant d’occuper tout le coin scénique… Si vous décidez d’y aller SURTOUT NE VOUS PLACEZ PAS A DROITE vous n’y verrai rien.
LUDOTHÈQUE

Ω DC DECK-BUILDING GAME, chez Crypotozoïk.
Jeu qui est une excellente introduction à ce type de jeu, peut-être les extensions permettent-elles d’approfondir. C’est un deck-builder, c’est à dire un jeu dont le but est d’avoir le meilleur « deck », la meilleure collection de cartes. Certaines ont des malus, des bonus, certaines représentent des héros, d’autres des objets, des actions, etc qui permettent d’être jouées et qui possèdent des effet. Le jeu de ce type le plus connu est MAGIC. Nous sommes donc loin de la complexité de ce dernier et du foisonnement d’arcanes, mais justement, pour peu qu’on aime l’univers DC, ou les supers-héros en général, c’est un jeu agréable. Vous le savez sans doute, je ne suis pourtant pas friande de ces blockbusters, et bien que je préférerais un autre univers, j’aime beaucoup ce jeu, c’est pourquoi je vous en parle et j’aimerais éveiller votre curiosité. Bien que ce ne soit pas un chef d’oeuvre visuel le jeu est vraiment prenant, bien équilibré, à deux ou à plus. C’est un très bon moment, pas tout à fait un jeu d’apéro : il nécessite quand même de la concentration mais il est rapidement compris et dynamique. C’est vraiment un jeu très agréable pour se lancer dans le deck-building.

PRESSE

Ω Réseaux Sociaux
J’ai installé Twitter alors, sans doute était-ce une mauvaise idée, mais ce réseau permet de constituer tout de même une revue de presse aussi bonne que déprimante. Je ne vais pas faire les top tweets du trimestre, hein. Mais comme vous avez pu le remarquer dans ce bilan trimestriel, je n’ai pas eu grand temps pour les activités culturelles pas faute d’envie mais de nombreuses missions me sont tombées dessus. Je me suis donc plutôt contenter de ce nouveau flux pour découvrir le monde, n’ayant pas le temps de me plonger dans la presse écrite et payante. Bien que « quand c’est gratuit c’est toi le produit » (ça vaut pour la presse) c’était mieux que rien mais ça n’est pas très bon pour mes nerfs.
Pourquoi je n’ai pas installé Instagram qui a plus de succès et qui a une forte communauté livresque comme le rappelle Allez vous faire lire. Ce que je préfère à Twitter ce sont les mots, la lecture (ok en 280 caractères ou les threads) ce sont surtout les partages d’articles divers et variés – et c’est là que les gens finissent par se hurler dessus, certes. En réalité, j’en ai un peu marre de l’économie de parole et du culte de la communication : Instagram c’est une belle image, alors qu’honnêtement j’en ai rien à faire de prendre une photo de la couverture de mon livre au soleil avec un cactus à côté : déjà parce que la moindre plante meurt à mon contact, et ensuite parce que passer dix minutes à mettre en scène puis poser des filtres sur une photo même numérique je n’appelle pas ça de l’instantanéité. Et puis je pense, surtout, qu’Instagram ne correspond pas à mon type d’utilisation du blog ou de la lecture. Ça ne m’intéresse pas des avis de trois lignes, j’ai besoin de vraie matière au sujet des lectures qui m’intéressent. Et ces lectures qui m’intéressent, elles sont déjà suffisamment rare sur wordpress sans en rajouter avec Instagram où est suivi et retransmis ce à quoi tu ressembles. J’ai fait l’essai avec Facebook, le Bar aux Lettres a eu son compte pendant quelques années, à la fin j’avais 17 abonnés. Bref, tout ça pour dire, je ne suis pas très com’ ni très réseaux.
#lire un #livre c’est arrêter le temps. C’est enchaîner les mots et les phrases sans s’arrêter, sans « scroller ». Ce n’est pas, entre chaque paragraphe, voir la mention « posté y a x min, x h » C’est laisser le temps filer, nous emporter comme nous appartenir.
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Ω Ethiopiques/Nuit, Le Bateau, numéro 17, 2020.
Le Bateau est un magazine d’art sur le corps et les sexualités. Il mêle BDs, collages, nouvelles, poèmes… La pornographie n’est jamais très loin mais les articles sur l’art sont vraiment intéressants, avec une vision très différente de ce qu’on a l’habitude de voir car flirtant avec une sexualité carrément assumée et assurément déviante. Les œuvres, littéraires ou graphiques, peuvent être très dérangeantes comme étonnamment excitantes. Dans ce numéro, vous trouverez une interview d’AJ Dirtsein qui a ouverte une galerie d’art à Toulouse, qui mêle l’art à ésotérisme. J’ai découvert Joseph Farrel dont l’oeuvre met totalement mal à l’aise, mais Christophe Bier exprime très bien tout ce qu’il y a derrière ces corps féminins mutilés. Enfin, du Bateau, on en ressort pas indemne, entre sexy et effroi, c’est une revue qui questionne notre rapport au corps et à l’art, particulièrement intéressant, un beau projet, totalement indépendant et sans pub ! A soutenir.

Ω Un art peut en cacher un autre, Artension, numéro 160, mars-avril 2020.
Artension est un magazine que j’aime beaucoup et qui se veut indépendant. Chaque numéro est toujours très riche, même un peu vertigineux. Les artistes sont, bien évidemment, mis à l’honneur avec une analyse courte mais poussée de leur travail. Les artistes présentés ne sont pas les incontournables du milieu, au contraire, le magazine est un tremplin pour la création émergente, et quel plaisir ! Des interviews de galeristes et de collectionneurs se succèdent également dans les numéros, pour avoir une bien meilleure vision du monde de l’art dans son ensemble. Il y a même des comptes rendus de conférences et de lectures au sujet de l’art bien évidemment mais qui sont tout à fait nécessaire pour compléter le bouillon de culture qu’est ce magazine. Ce mois-ci, ils ont mis les feux de leurs projecteurs sur les foires d’art contemporaines, il est vrai qu’elles fleurissent au printemps ! Bien que la plus connue soit la FIAC d’automne. Comme vous l’imaginez, nombre d’entre elles ont dû être annulée, et, alors que je croyais donc ce numéro un peu… Tombé à l’eau ! Je me suis pourtant aperçue que les journalistes d’Artension n’étaient pas des vendus ! Les articles sont de vrais articles et pas seulement des publicitaires, leur dossier sur les foires d’art contemporain retraçaient leur histoire, leur évolution et faisait un état des lieux de ces événements. Aujourd’hui, les foires sont incontournables et les artistes comme les galeries en dépendent, pourtant, ce ne fut pas toujours le cas, et c’est là qu’Artension nous livre des rouages de cet aspect du marché de l’art.
En plus, dans ce magazine, vous trouverez parfois des grandes plumes telle que Paul Ardenne dont je vous ai déjà parlé. Et un très bel agenda d’exposition qui ne se centre pas sur les parisiens : et ça ça fait du bien.

Ω Enfin, on dirait que le temps, ça me travaille en ce moment
Il y a quelque chose d’étrange à voir les choses mourir, tomber en désuétude. Une maison, une vie, un objet. « Nous truffions beaucoup, c’est un art dans la famille. » « Ah bon ? comment fait-on ? Combien avez-vous de chiens ? Combien de terrain ? » Le chien est mourant, ce n’est même pas celui qui truffait vraiment, celui-là est mort il y a longtemps. Le domaine n’est plus visité ; traversé par de fugaces braconniers. Plus personne ne le surveille. Les jambes, à vif, de la grand-mère ne peuvent plus parcourir les champs comme lorsqu’elle était enfant, jusqu’à la source en contrebas, pour remonter les cruches pesantes d’eau. C’est un drôle de moment où tout s’abime, rien n’est figé dans le temps, au contraire, il fait son œuvre, lentement, méthodiquement, il fait mourir. Tranquillement, c’est quelque chose qu’on ne voit pas tout de suite, à l’œil nu. La balancelle, que seul le vent meut, a pour coussin une bâche remplie d’une flaque d’eau sale, croupie, habitée d’insectes noyés et de feuilles qui furent rousses. Bien sûr, les fleurs bourgeonnent et fleurissent, les arbres récupèrent immuablement leurs feuilles mais la balançoire est rouillée depuis longtemps. La nature engloutie tout, participe à l’œuvre du temps. Les gens rapetissent et se voûtent, malgré l’herbe qui redevient plus verte au printemps. La table, sur laquelle est posé l’ordinateur à obsolescence programmée, rouille elle aussi, un peu plus discrètement peut-être : elle est parfois utilisée. C’est une drôle de période, d’observer ce qu’on croyait figé, illusion d’un « rien ne changera jamais » tout meurt dans la plus grande discrétion ; il ne restera plus même d’observateur.
Ω Idée pour confinés : Paris Librairies
Chers lecteurs et lectrices, toutes les librairies parisiennes ont fermé suite aux mesures sanitaires prises pour faire barrage à l’épidémie de Coronavirus, avant l’annonce du confinement. Comme beaucoup d’autres lieux de sociabilité, d’échange, de découverte, les librairies vont nous manquer… entre autres choses.
Ce qui reste dans ces circonstances, c’est du temps de lecture, l’occasion de de lire des classiques jusqu’ici mis de côté, de lire enfin le dernier paru encore en attente sur la pile près du lit.
Pour toute fringale de lecture, en dehors de ce que vous avez à disposition chez vous, le site http://www.parislibrairies.fr propose la VENTE DE LIVRES NUMÉRIQUES, avec la possibilité d’attribuer la vente à l’une des librairies du réseau.
Vous continuez de défendre les librairies, la chaîne du livre, et vous avez encore un océan de livres disponibles à télécharger.
L’association souhaite à toutes et tous du courage pour les prochains jours, nous prenons notre mal en patience mais gardons en tête la perspective réjouissante de vous retrouver bientôt !
LIEUX
Ω PARIS (07). CAFFE TOSCANO.
Un vrai restaurant italien, pas une pizzeria déguisée. Spécialisée en d’excellentes pâtes.
Ω PARIS (13). FELICITA.
Entre Pizza et bar lounge dans une grand hangar refait à neuf. Intérêt limité si ce n’est esthétique… Pièce à instagramer.

Et vous, quel est le bilan de ce début 2020, mouvementé n’est-ce pas ?
Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, la nouvelle mise à jour WordPress est très pénible. Les articles ne s’enregistrent plus et plantent, je dois faire une manipulation via un autre onglet et relancer mon blog, rafraîchir des pages et tout pour que la nouvelle mise à jour accepte de procéder à la planification. Pareil, impossible de charger mes notifications en cliquant sur la bulle de texte en haut à droite.
Rhaa c’est de pire en pire ! Ce matin je n’arrive même plus à laisser de commentaires sans me reconnecter 10 fois… Alors que d’habitude y avait jamais de déconnexions. Dites-moi que je ne suis pas la seule et que vous avez des solutions d’utilisation de cette nouvelle version ?
Allez, bonus confinement, et pour ceux qui auront lu cet article jusqu’au bout :
Mona Chollet rappelle que « Chez soi » paru chez Zones Editions est lisible gratuitement ici : https://editions-zones.fr/lyber?chez-soi
Les éditions Zulma publient une nouvelle par jour dans une initiative nommée « Une nouvelle pour échapper aux nouvelles », lecture en ligne ici : https://mailchi.mp/37cad424ece2/lesmurs?fbclid=IwAR0DeOeh1Seoj27CvuWU0ihyTOewfnj3is0pw7bTph1AJ9KKGO4ugPcRMIc
Bravo 🙂
Merci !
Je suis un peu déçue j’avais une looooongue liste d’expositions à aller voir pour vous en parler ! Se sera partie remise 🙂
Je trouve ton bilan culturel très chouette même si tu aurais aimé faire plus 🙂
J’ai eu peu d’occasions d’aller à l’opéra, mais je partage ta fascination pour le lieu, l’atmosphère… Si un jour, j’en ai de nouveau l’opportunité, je n’hésiterai pas à y retourner.
Quant à ton rapport aux réseaux sociaux et à Instagram, je m’y retrouve beaucoup..
Je te souhaite un beau mois d’avril et d’autres sorties culturelles enrichissantes quant cette saleté de virus nous aura lâché la grappe.
Merci !
Oui, vivement que la vie culturelle reprenne ! Surtout que je travaille dedans, alors j’aurais bien besoin de retrouver des sous hihi ! Il faut guetter l’opéra, ils ont conscience de l’élitisme alors ils font souvent des prix intéressants à certaines occasions.
Ca me fait plaisir de lire que tu partages mon avis quant aux RS c’est vraiment une relation trsè ambivalente qu’on a avec ces choses là, finalement hyper intégrées à notre quotidien et au monde entier.
Pour l’Opéra, j’avoue ne pas souvent y penser, ce qui est fort dommage…
C’est vrai que c’est particulier, on a pas forcément le réflexe.
Que d’informations intéressantes ! Après lecture, j’ai l’impression d’une vie trépidante et riche en événements alors que le confinement à tout reporté. Merci pour ce tour d’horizon d’une époque lointaine 😁
Merci ! on peut toujours trouvé des infos en ligne ou feuilleter un catalogue d’expo pour s’immerger… C’est vrai que c’est décevant avec les confinement tout a été annulé, les lecteurs tentés ne pourront pas aller voir en vrai… C’est l’avantage du trimestriel, ça me permet de faire quelque chose de plus dense, j’aime assez ce format finalement. Mais oui c’est un peu poussiéreux du coup pour ce qui remonte à janvier !
Un magnifique bilan! Bravo! Le mien est bien maigre compte tenu de la situation. Je dois développer des compétences pour enseigner en ligne. Je dois dire que ça occupe de passer d’un enseignement traditionnel à un virtuel!
J’ai pas mal de potes profs (de la maternelle à la seconde) et j’avoue que je les admire beaucoup. Ça demande une capacité d’adaptation incroyable, puis capter les élèves différemment alors qu’en général ce n’est déjà pas évident… C’est vrai que n’étant pas même en télétravail j’ai désormais beaucoup de temps, mais un bilan trimestriel me laisse justement le temps de plus argumenter et nourrir tout ça !