Ce roman graphique a été très apprécié par le public et a même gagné des prix. C’est certain qu’il est de grande qualité mais je ne partage pas l’engouement général.
AJ Dungo, In Waves, Casterman, 2019, 366 pages.
L’auteur propose une autobiographie associée à un cours d’Histoire. Il relate son idylle avec sa petite-amie, atteinte d’un très grave cancer, et en relatant cela il fait un parallèle avec la passion qu’ils partagent : le surf.
In waves : par vague, est le meilleur titre possible entre célébration de l’océan, amour inconditionnel de l’eau, et mouvement sentimentaux dans la poitrine.
Personnellement je n’ai pas été sensible au graphisme, ça c’est les goûts et les couleurs et cela est tout de même d’une grande qualité alors je n’ai absolument pas été gênée dans ma lecture. Et j’ai même pris plaisir à m’accoutumer à la patte graphique car il y a une réelle recherche au sujet de la couleur.
Une des principales choses qui m’a gêné c’est la préface, au lieu de décortiquer le livre – certes nous ne sommes pas à la Pléïade ou dans une édition pour Terminale mais ça ne fait jamais de mal d’avoir quelque chose d’intéressant – une prose en poésie qui explique juste que c’est le meilleur livre du siècle et qu’il faut l’aimer c’est pas possible autrement. Argumentaire : zéro, profondeur : zéro. A la limite, c’est une lettre qu’un pote t’envoie, mais ce n’est absolument pas professionnel !
Ensuite, ensuite… Bien évidemment j’ai été émue lorsque la compagne du narrateur meurt (je ne spoil pas c’est tout de suite annoncé), j’ai été touchée par son combat contre la maladie, vraiment c’est un beau livre au sujet du cancer. Mais alors, et attention, ce n’est que mon avis… Mais vraiment, on dirait qu’il s’est servi de ce sujet sensible et universel, celui de la perte d’un proche après une agonie plus ou moins longue avec les va-et-vient (in waves) de la maladie, pour parler de surf.
Ok, ils partageaient cette passion, mais la moitié du bouquin c’est un cours d’Histoire sur le surf avec la biographie de ses figures iconiques. Je n’ai rien contre le surf, mais je m’en fous. Et vraiment, j’avais l’impression de lire et de regarder un tour de prestidigitation : il agite la main, la corde sensible, la maladie, pour en fait te parler et te faire aimer le surf son vrai sujet.
Franchement émouvant, très poétique, mais je ne sais pas pourquoi, j’ai tout de même ressenti une grande méfiance.
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