La Fabrique édition a offert des livres numériques dont celui-ci. C’est intéressant de lire un livre sur l’anthropocène qui ne se concentre pas uniquement sur notre monde contemporain, mais qui tente de l’expliquer par l’Histoire.
Andreas Malm, L’anthropocène contre l’histoire, le réchauffement climatique à l’ère du capital, La Fabrique éditions, 2017, 250 pages.

L’autrice considère l’anthropocène comme une mystification de l’humain. « Au sein du règne humain, la pensée du changement climatique fondée sur l’espèce conduit à la mystification et à la paralysie politique. » C’est à dire qu’elle accuse notre vision du monde de l’anthropocène. Nous considérons ce fait, comme sorti de nulle part, très actuel, et de manière plutôt fataliste. Mais Andreas Malm remonte aux origines de l’anthropocène, qui pour elle remonte bien avant la modernité.
Ce livre propose une critique du récit de l’Anthropocène à partir de points de vue variés et esquisse d’autres manières de voir et de comprendre ce monde qui se réchauffe rapidement : comme un monde de fractures profondes entre les humains. En réalité, elle explique que l’anthropocène, ne serait-ce que dans le terme qui renvoie à une maladie de l’humanité, qui montre l’humanité en virus de la planète, est erroné. Ce n’est pas l’humain, ce sont les grandes puissances mondiales. Les pays en voie de développement n’ont rien demandé ni fait.
L’idée est intéressante mais l’écriture est étrange, faut franchement s’accrocher car c’est un peu pointu et il y a pas mal de nuances à saisir. Personnellement, la lecture m’a été laborieuse. Pourtant, à côté des phrases complexe elle emploie des expressions qui dénotent franchement « rien de nouveau sous le soleil« , « tirer le tapis des pieds« . Les écart de langage sont plutôt malheureux, cela donne une impression très étrange et déroutante.
Ce livre est une étude sur la combustion du monde, en partant de notre histoire, carrément depuis l’âge de pierre, mais se concentrant surtout sur l’ère de la vapeur et ses conséquences. Le but du livre est de mieux comprendre notre héritage technique pour pouvoir analyser nos erreurs et anticiper des solutions viables pour la planète .
« Le contemporain qui découvre [en lisant des livres d’histoire] à quel point la misère qui s’abat sur lui a dû être préparée de longue main – et l’historien doit avoir à cœur de lui montrer – acquiert une haute idée de ses propres forces. Une histoire qui l’instruit de cette façon ne l’attriste pas et lui donne plutôt des armes. » Dit Malm. Toute la différence est donc là.
Le livre s’achève sur un appel aux armes qu’elle a développé dans un livre sorti en 2020 aux mêmes éditions. L’économie passant avant la survie, elle appel aux armes pour que les écologistes, toujours pacifistes, se fassent enfin entendre, dans la lignée de luttes passées.
Ce livre, il est compliqué à lire ceci dit, déjà car le côté historique m’a un peu barbé, puis comme je l’ai déjà dit, les écarts de langage sont difficiles à suivre. Surtout que certaines notions pointues demandent quand même de sacrées connaissances en science et économie. On s’en sort tout de même, mais cela m’a paru un peu laborieux.
Le troisième chapitre m’a beaucoup plu dans son côté plus fictionnel, où elle retrace rapidement la littérature de la catastrophe naturelle, en parlant par exemple de La Tempête ou même de La Peste. Je ne savais pas qu’il existait des études sur le sujet et je trouve ça très intéressant.
Offert à ses adhérents, clients et/ou autres affiliés, car en ligne on ne trouve que l’avant-propos à lire….. Merci en tous cas.
À propos de l’anthropocène et de la référence faite à nos frères Rosbifs et à l’invention de la Vapeur, de très intéressantes émissions en 2019 sure France Culture consacrées au capitalisme. Dans cette émission et à propos des conditions de l’organisation de la vie économique et sociale il est expliqué comment à l’image de l’invention de la vapeur (nécessité d’être riche pour détenir des moyens de production hors champ démocratique) a évolué la mise en oeuvre de l’esclavage salarial comme nous le connaissons aujourd’hui. il est explique que ce sont les riches propriétaires des navires et des marchés d’esclaves britanniques qui ont senti la nécessité de faire évoluer l’esclavage pour le déployer et l’étendre à toutes les couches et classes des sociétés d’alors, n effet les besoin en main d’oeuvre avec l’invention de la vapeur nécessité des classes laborieuses soumises… D’où la transformation de l’esclavage en salariat… Une belle organisation commençait, dont on voit les résultats aujourd’hui…
« Offert à ses adhérents, clients et/ou autres affiliés » pas du tout, je ne suis rien de cela 😀 C’est un lien qui était trouvable tout bêtement en cliquant sur le lien qu’ils avaient partagé sur le net.
C’était offert mais je ne sais pas si l’offre tient toujours après le confinement.
Je viens de vérifier, les liens vers les ebook gratuits sont désormais mots : https://lafabrique.fr/offres-epub/?fbclid=IwAR05UtjlGNwDeb-kQpQm2m3a3sBPTswR4gPe16cxnFk7HdrEtlvZMH8QioY
Mais ils étaient bel et bien gratuits et disponibles pour tous ! Mais bon, le geste n’a pas survécu au virus, certes.
C’est tout à fait juste l’analyse sur le capitalisme et l’esclavage salarial ! Notre société est bien triste…
Merci beaucoup, je découvre l’intégralité de votre réponse, dommage pour le lien décédé du fait du virus, donc
Ahah j’ai souhaité défendre la maison d’édition pour une fois qu’il y a une jolie initiative, mais malheureusement pas pérenne !
En tout cas, votre commentaire, en écho à ce texte, est très pertinent.
Mon commentaire est issu de faits rapportés par des historiens et scientifiques…
Le cinéma et les sociétés de productions ont fait pareil avec des films proposés en ligne outr des durées limitées….
Même des spectacles ont été mis en ligne, il y a eu un bel investissement de la part des acteurs culturels c’est super !
C’est pas vraiment le sujet, quoi que, mais vivre l’Europe des banquiers et passe d’être sauvé… 🙂
C’est pas nous qui serons sauvés j’en ai bien peur ! 😀
Je trouve l’idée intéressante, j’aime beaucoup ce genre d’essais mais je note tes réserves…
Ce n’est pas le meilleur sur l’écologie qui j’ai lu (comme je lis beaucoup d’essai écoféministes il y a toujours cette part écologiste / anti capital) mais le livre de Mam a le don de voir ça sous un angle un peu différent, une volonté de redéfinition intéressante.