J’adore Christophe Siébert que j’ai découvert dans le magazine Freak Wave, poète déviant et artiste, Christophe Siébert à un univers déluré bien à lui qui me plait beaucoup. C’est pourquoi je me suis très rapidement procurée son dernier ouvrage qui promettait d’être fou. Au sens littéral.
Christophe Siébert, Images de la fin du Monde, chroniques de Mertvecgorod, Au diable Vauvert, 2020, 367 pages.

Images de la fin du Monde pourrait porter le très joli et doux nom de « roman chorale » c’est à dire plusieurs points de vues se succèdent pour parler de la même histoire.
Ici, c’est l’histoire de Mertvecgorod qu’on découvre. Une ville poubelle imaginaire de l’ancienne URSS qui est une ville et à la fois le pays dont elle est capitale et unique ville, avec plus de 2 000 habitants au mètre carré, cette dernière se déploie dans le ciel. Au-dessus des trottoirs principalement composés de détritus.
Qu’est ce qu’on découvre dans cette uchronie ? En effet, nous sommes plus sur de l’uchronie que de la dystopie car les points de vues, comme des journaux intimes ou des lettres de suicides, se mélangent, nous baladant de 2025 à 2018 en passant par 2022 ou bien par notre propre année. Ainsi, nous parlons de trafique d’organes, de snuff-movies (un vrai Serbian Film ce bouquin !), de secte, de pauvreté, de pollution, de surveillance à outrance, de prostitution. Bref, on est bien contents de ne pas vivre à Mertvecgorod.
Le livre tourne autour d’un attentat qui a lieu dans les premières pages. Après ce premier témoignage journalistique, tourne justement, toutes les autres histoires comme autant de genèses au désastre. Pour retracer, ou semer des pistes, qui permettraient de comprendre ce monde étrange et qui ressemble pourtant au nôtre et qui a amené à cet attentat. C’est donc un livre trash, gore, avec des gens qui survivent plus qu’ils ne vivent, une décharge vivante de l’Europe, où tous les maux semblent macérer. Ainsi, les drames qui se multiplient sans cesse, amènent fatalement à la terrible situation qui ouvre le roman, mais, puisqu’il s’agit ici d’un tome 1, les mystères ne sont pas tous révélés, au contraire, on est plutôt sur un plantage de décor, pour notre plus grande frustration.
Particulièrement intéressant, l’auteur se nourri de diverses spiritualités, religions, croyances de l’Est et de l’Orient pour créer le mysticisme de son roman. Ce dernier mêle, exactement comme j’aime, la spiritualité presque chamanique, ancestrale, avec la science-fiction, la robotisation, la réalité virtuelle.
Il réussi à mélanger tout ça à l’ambiance sale et glauque pour créer un univers bien à lui. C’est à dire qu’on découvre une réelle genèse avec une patte particulière qui donne envie de découvrir le fin mots de toutes ces ficelles politiques et sociales. On s’intrigue sur ce pays, cette ville-pays, renfermée sur elle-même et décrite avec beaucoup de brio en passant d’un témoignage à un autre.
Trash, science-fictif, totalement halluciné, ce premier tome donne fiévreusement envie de découvrir la suite !
A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
Je ne connaissais pas cet écrivain. Tu me conseilles de le découvrir avec quel titre ?
Pour l’instant je n’ai lu que ce livre de cet auteur (à part des textes dans Freak Wave ou sur le net.) mais métaphysique de la viande m’intriguait et me tentait beaucoup !
Quelle couverture, quelle chronique! Il va finir chez moi celui-ci bien que l’allusion à The Serbian Film ne sois pas faite pour me rassurer😭. Cela dit, je suis en pleine phase de roman qui me retournent! Un peu plus, un peu moins…
La couverture est top ! Le Diable Vauvert ose toujours et tombe souvent juste. Il y a certains passages trashs en effet mais ce n’est pas omniprésent comme dans le livre 😊
Le film ! Je me mélange les pinceaux. Ce n’est pas omniprésent comme dans le film.
Sans doute un peu trop trash à mon goût mais j’ai lu avec plaisir cette intéressante chronique. D’autant que cet écrivain ne m’est pas inconnu, j’ai déjà discuté avec lui sur des forums de poésie.
Merci pour ce message. Oui c’est assez trash, je ne le cache pas. Oh quelle chance ! Cela a l’air d’être quelqu’un de très gentil. Quels étaient ces forums ?
C’était le forum de poésie « delivre.net ». Il y a eu une période où il le fréquentait beaucoup puis il a arrêté. C’est quelqu’un de sympathique, en effet, et qui est de bon conseil !
Ca fait plaisir de savoir qu’un auteur est accessible 🙂 merci pour le forum je ne connaissais pas, je vais y jeter un oeil !
J’ai publié un extrait de ce livre (des passages pas trash) avant parution dans ma revue L’INTRANQUILLE (n°18, dossier « villes fantômes 2 » et je l’avais déjà remarqué sur son blog et trouvé génial d’emblée.
C’est vrai que c’est un auteur très plaisant