Quatorze Juillet – Vivès & Quenehen

D’habitude, je suis toujours déçue de la fin. Mais ce livre prend tout à fait le contre pied de cette habitude : la lecture fut mitigée et la fin me fit bien penser que c’est un très beau livre, bien plus fort qu’il n’y parait.

Bastien Vivès et Martin Quenehen, Quatorze Juillet, Casterman, 2020, 258 pages.

Ce livre est une peinture de la société française non urbaine, oui oui, elle existe bien qu’on ne la voit et ne l’entende jamais, sauf lorsque les citadins vont en vacances.
Ainsi,voici une BD au sujet de la grande fracture entre les ruraux et les urbains. Certains ont des kilomètres de métros d’autres des hectares de champs. Les auteurs jouent avec ces différences et les incompréhensions qui en découlent par des très rapides allusions qui sont tout autant crédibles que grotesque. L’histoire prend place dans un bled perdu où les parisiens bobo débarquent l’été dans le but de voir du vert en vrai.
Cependant, le roman graphique a un goût étrange. D’abord dans le trait aux tons gris et sépias, bien qu’il soit élégant. Comme si le dessinateur cherchait à cacher les visages, les mouvements, ce n’est pas dérangeant mais il y a une sensation surprenante car lointaine, brumeuse.

Le personnage principal est un flic de campagne, on suit ses journées de services, les problématiques paysannes : comme des loups qui rôdent trop près des habitations mais qui sont protégés par la loi, ou des plans de cannabis sauvages…
On sent la fracture entre des lois qui viennent de loin et la réalité des habitants, mais les auteurs ne cachent pas non plus le profond racisme ambiant, parfois même au sein de la police.

C’est un roman très actuel avec la question des migrations de populations à cause des guerres, c’est en partie au moment d’évoquer cela que le sujet du racisme fait surface. Le livre parle aussi des attentats, comme un bourdonnement de fond sonore, un peu dérangeant, un peu inquiétant, toujours là mais jamais visible.
Terrorisme à la bombe ou au camion fou roulant sur la foule un 14 juillet, canicule, inondations, tempête, la nature et les hommes se déchaînent en fond historique et social du Roman Graphique.

3 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Goran dit :

    Voir du vert en vrai pour ensuite porter plainte, car le coq fait trop de bruit et les réveilles… 🙂

    1. Ça parle exactement de ce genre de faits divers !

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