Mary Jane – Le Gall & Cuvillier

Cet article sera sans doute assez court, j’ai été un peu déçue de cet ouvrage malgré ses qualités bien présentes.

Frank Le Gall et Damien Cuvillier, Mary Jane, Futuropolis, 2020, 88 pages.

L’histoire du Roman Graphique Mary Jane est traitée de manière très étrange. Cette jeune fille perd son mari dans une mine. Très jeune alors, elle doit subvenir seule à ses besoins, le cœur en miette, sauf que dans l’Angleterre puritaine, on ne laisse pas une jeune veuve comme ça. Le couvent et autres maisons de jeunes filles lui tendent les bras.
Elle s’enfuit donc vers la grande ville ! Sur le chemin, elle a tout le loisir de constater la répression policière envers les réfugiés. En arrivant à Londres elle est perdue, affamée face à l’industrialisation qui n’était pas arriver à ce point dans sa campagne.
De là, commence la chute, la déchéance, de Mary Jane.

Le dessin est très beau, plutôt « classique », le genre de dessin, de traits qu’on s’attend à trouver dans une BD. L’ambiance se pose bien, tout comme le cadre historique – vu ci-dessus. Mais cela aurait pu gagné en profondeur si elle avait été plus développée. Mais le développement était peu de mise, le roman graphique est très court, 88 pages, il faut dire.
L’ambiance des bas-fond de Londres, qui sentent bon le gin, le stupre et l’opium, est tout à fait réussie. De même, que très forts pour planter le décor, les auteurs rendent bien compte de la disparité de classe, des tirages de cheveux si on refuse de paraître comme sa classe l’impose.

Enfin, je ne dis rien de vraiment négatif mais j’ai mentionné être déçue, oui, car c’est bien, c’est sûr, les dessinateurs et scénaristes connaissent leur métier, mais sans plus. Il n’y a pas cette petite chose qui fait qu’on tourne fébrilement les pages, qu’on se délecte du trait graphique, qu’on suit avidement. Non, ça coule, trop peut-être.

Comme je le disais, l’histoire est traitée étrangement, car à la fin, de drôles de témoignages contradictoires s’entremêlent et c’est bien voulu et plutôt bien fait. Mais la coupure est trop nette trop abrupte : changement de ton, de type d’illustration, etc. Ces divers points de vue s’enchaînent pour montrer toute cette déchéance, de la petite fille à la pute, illustrant le tragique destin qui attendait Mary Jane comme tant d’autres au détour d’une rue.
Je ne comprends pas que ce thème, finalement central et principal du livre, ne soit traité qu’à la fin comme une chute incroyable. C’est pour ça que je parle à demi-mot au cas où, la fin du roman graphique, aussi plate soit-elle contiennent la grande révélation finale, illuminant toute l’oeuvre. Mais dont je serai totalement passé à côté me contentant d’un « ouais, bof », pas surprise pour un sous.

3 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Goran dit :

    Et bien bof alors !

    1. Au moins, pas spécialement déçue par la fin ! hihi

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