J’ai était tout de suite attirée par ce titre sur les étals de la librairie. Il est vrai que lorsque je pense poésie, je ne pense pas Syrie. Il est vrai aussi que ma vision de la Syrie, avec les drames qu’elle traverse, ne m’évoque pas non plus la poésie.
Intriguée je me suis saisie de ce livre bilingue.
Saleh Diab, Poésie syrienne contemporaine, Le Castor astral, 2018, 352 pages.

C’est foisonnant, c’est réellement foisonnant et c’est très beau. L’édition est bilingue bien qu’à part le plaisir de la calligraphie je n’ai pas plus eu d’utilisation de la partie en langue originale.
Ce qui m’a beaucoup plu, en plus des poèmes bien sûr, ce sont ces petites biographies, tout de même très complètes, qui ouvrent chaque recueil. Car oui, on peut considéré qu’il y a un recueil par auteur, permettant de donner une idée de son talent par un panel de textes choisis.
Commençant plus ou moins à l’époque moderne et présentant un large éventail d’auteurs de manière plus ou moins chronologique, on se rend compte de la richesse de cette poésie. Du nombre de magazines qui étaient publiés, du nombre de possibles qui naissaient dans ce pays et ses voisins. On rêverait de revoir une société des possibles et plutôt libéré, certains des auteurs sont partis librement étudier aux Etats-Unis, par exemple.
Ca vous fait bizarre à vous aussi ?
Le livre présente des auteurs parfois nés à Damas dans les années 50, de Damas, je n’ai que des images de ruines, mais à l’époque… C’était tout autre chose. Au fil des pages, c’est l’Histoire d’un pays qui se raconte, et pas seulement l’Histoire de ses guerres. Bien qu’on remarque que la vie de tous ces poètes ont été bousculées par les crises du pays, la poésie n’en demeure pas moins un passe frontière. Une ode à la beauté, à la vie et à la liberté.
Muhammad Al-Maghut, par exemple, livre de très beaux poèmes sur l’errance, qui forcément raisonnent en nous de par la triste actualité. C’est très sensible, et je vous invite à vous renseigner sur ses poèmes.
La poésie comme une onde qui résonne, avec en exemple Saniyah Salih (1935 – 1985), la seule autrice de ce recueil :
« […] Les feux de l’amour approfondissent ta clairvoyance devant les ruines / les ricières ne coulent pas sur ma langue / et les océans ne prennent pas le large dans mon crâne.«
Au fil des présentations, on remarque aussi que les auteurs présentés sont souvent inspirés de littéraires français et slaves.
On trouve également de la poésie en prose, avec l’exemple de Adonis (1930) :
« Je porte mon abîme et je marche. J’abolis les chemins qui s’éloignent ; j’ouvre les chemins longs comme l’air et la terre – je créé de mes pas des ennemis à moi, des ennemis à ma mesure. L’abîme est mon oreiller et les ruines sont mes intercesseurs. / Je suis la mort, à vrai dire.«
Sur ce, je vous laisse filer en librairie pour découvrir ce trésor de poésies.
Je file alors… 😉
C’est vraiment intéressant, personnellement je ne connaissais pas du tout
C’est pour ça que je filais à la librairie…
Tu as bien raison !je me demandais s’il y avait de l’ironie dans ton commentaire 😛
Il m’arrive aussi d’être sérieux 🙂
Ah bon ? 😉
haha 🙂
Oui, forcément on a envie d’aller à la rencontre…
Très intéressant
Et bien je suis convaincu, je dois justement aller à la librairie toute à l’heure, je vais essayer de le trouver ! Merci pour la découverte !
J’espère que tu le trouveras ! C’est vraiment intéressant.
Avec plaisir pour la découverte !😉
Je connais un peu la poésie d’Adonis mais sinon les autres poètes syriens me sont inconnus, ce livre doit être très bien et me tenterait beaucoup, si je n’avais pas déjà une pile à lire gigantesque. Merci en tout cas de cette présentation !
Ah il est exceptionnel ce recueil ! Je ne connaissais aucun des auteurs et des autrices. Mais vraiment j’ai beaucoup appris, en poésie !
Je vais sûrement l’acheter ! Merci beaucoup 🙂
Ravie d’avoir pu t’aider !