Deuxième lecture qui vous emmène en Estonie dans le cadre du Challenge des littératures de l’Europe de l’Est d’Eva, Patrice et Goran. Et c’est justement une lecture commune avec ce dernier que voici ! Je tiens à ouvrir cet article en vous disant que c’est la première fois qu’on tombe d’accord sur un ouvrage lu en commun ! C’est donc une valeur sûre… ou pas.
Sofi Oksanen, Purge, Livre de Poche, 2012, 429 pages.

Ce livre, de 400 pauvres petites pages m’est tombé des mains durant deux semaines. Rien à faire il ne cessait de glisser, il m’a provoqué une panne de lecture pendant un long moment !
Bref, je me suis bien fâchée avec cette Purge…
Si vous avez déjà lu l’article de Goran, vous connaissez le problème, sinon, je vais me faire un plaisir de vous l’expliquer :
C’est illisible. L’écriture est ennuyeuse au possible. Les mots se succèdent, maladroits, parfois dans un ordre carrément étrange, si bien qu’on se demande si l’autrice ne sait pas écrire ou si la traductrice ne parlait pas tant français que ça… Bref, c’est une lecture sincèrement pénible, trente pages c’était l’Evrest, les mots étaient vides, chaque phrase sonnait creuse. L’endormissement à chaque ponctuation, et lorsque le courage venait de reprendre le livre, il m’était impossible de savoir où j’en étais tant j’étais peu captivée.
Le problème de l’écriture n’était pas dans le « c’est trop simple », non, c’est plus vicieux. C’est une écriture qu’on ne parvient pas à saisir car elle cherche à mettre de la poudre aux yeux. Elle enchaîne les punchlines, qui des fois sont inutiles et d’autres fois n’ont aucune portée, avec des phrases carrément poétiques. Une poésie alambiquée pour parler d’une mie de pain par exemple… Finalement, ce mélange n’a rien de clair et donne un imbrolgio à peine lisible.
Et vous savez pourquoi c’est dommage ? Mais bon sang, quand on regarde la substance de l’histoire, quand on arrive à tendre l’oreille au sujet de ce que le livre raconte, quand on arrive à percer ce halo infernal de mots mal utilisés, mais bon sang ! Ca aurait pu être vraiment super !
Finalement, j’ai été tellement fatiguée par la lecture que j’ai seulement envie de mettre le livre en Boîte à Lire sans vous parler de son contenu, de sa substance… Que j’ai eu bien du mal à abordé, bien caché derrière l’écriture.
Deux destins se croisent, deux générations. Grâce à ces deux femmes, on va découvrir l’histoire de l’Estonie dans laquelle se dessine les évolutions, les changements. On y lit une grande différence entre Talliin, la Capitale, et la vie en milieu rural. On découvre également un pays à l’histoire mouvementée, un de ces petits pays à l’Est de l’Europe qu’on semble un peu oublier. Pourtant, ce sont dans ces petits pays frontaliers qu’on fait les histoires les plus riches : grâce à des rêves d’évasions, les changements incessants de camps… C’est un pays qui a été malmené, une peu à l’image d’une boule de flipper, entre l’Allemagne nazie et l’URSS communiste.
Si cela avait été bien fait, on aurait pu y lire l’édifiante transformation d’un pays au court d’un siècle, les incidences des divers bouleversements, la peur des habitants, leur manière – pas toujours honnête ou réussie – de s’en sortir. Vraiment, il y avait de l’idée, et surtout, il devrait y avoir de la matière.
Mais. Je vais vous étonner mais ici ce n’est pas le « mais » renvoyant au sujet stylistique. Mais cela n’a pas été bien fait. Pourquoi ? Mais les personnages bon sang de bon soir de quoi ? C’est quoi ça ? Honnêtement, on a beau avoir envie de vous discourir et de vous expliquer que vous allez découvrir le monde à travers les yeux et les oreilles de deux générations… Mais qu’est ce qu’elle nous a encore fait l’autrice ? Les personnages sont hors-sol, pareil, elles sont inatteignables, insaisissables, pas moyen de s’y attacher. Tellement fuyantes qu’on leur mettrait des baffes, sans jugeotte aucune, on ne comprend même pas ce qu’elles font dans le roman. Elles ne sont pas crédibles. Les personnages ne sont pas crédibles – à l’aide ! (imaginez ça pimenté avec l’écriture, merci les 400 pages les plus longues que j’ai jamais lu.) Non vraiment, les personnages sont claqués au sol, ils n’ont d’intérêt que de vouloir montrer une facette de l’Histoire de l’Estonie, car franchement, on y croit pas, on s’y attache pas.
Eh, 400 pages, c’est long. Quant aux prix que le roman a raflé, je vous invite à aller lire l’article de mon compère, il dit très bien ce que j’en pense également.
J’avais prévu le 19 mars snif snif
Ah mince c’est moi qui ait fait n’importe quoi ?
C’est pas grave j’ai publié maintenant…
Merci et désolée ! 😁
hihihi
He zut 😁
Comme je le disais à Goran, je l’ai lu il y a des années et je me souviens avoir aimé ( par contre je ne me souvenais plus trop de l’histoire)
Je me demande si je le relisais aujourd’hui si je serais du même avis ou si je vous rejoindrai.
Il faut dire que nous n’avons pas été tendre… Mais j’ai été extrêmement déçue de cette lecture ! Puis il est drôle que nous soyons pour la première fois d’accord sur une lecture commune, surtout de cette manière !
A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
Mais non, nous avons déjà été d’accord dans notre déception😛😛😛😛 souviens toi de « M/T et l’histoire des merveilles de la forêt, de Kenzaburo Oé » 😀😀😀
C’est vrai ! Je suis mauvaise langue !
Je me méfiais de Goran parce qu’il a la dent dure quand il n’aime pas un livre, mais, là, je trouve qu’il était plutôt modéré par rapport à ton billet ! Donc, c ‘est décidé, je vous fais confiance à tous les deux, je ne le lirai pas ! C’est dommage car l’Estonie est un pays que je connais peu mais je n’ai pas envie de m’ennuyer !
Ah eh bien je vais proposer d’autres livres estoniens tout ce mois-ci ! N’hésite pas à jeter un coup d’œil à la fin du mois !
En plus, nous sommes rarement d’accord sur les livres qu’on n’aime pas (il y en a toujours un pour aimer le livre en question) alors là… hihi
Mazette, ton billet m’interpelle ! Je me souviens des éloges à la parution de ce roman. J’ai fini par céder à l’appel, il m’attend depuis sur une étagère. J’avoue que la motivation tournait plutôt autour de l’histoire de l’Estonie. Cela explique peut-être son sujet. Bref, tes critiques le rappelle à mon souvenir et me rendent encore plus curieuse. Ceci dit, comme tu vas proposer d’autres titres, il ne sera pas prioritaire…
Je te souhaite tout de même une meilleure lecture de Purge que celle que j’ai lu ..! Ahah !
J’espère te faire découvrir de meilleurs titres ce mois ci 😊
Tu me rassures : ce livre m’est tombé des mains, impossible d’avancer, d’accrocher, d’y trouver un quelconque intérêt. Il a filé en boîte à livres sans le moindre regret et ta chronique me dit que mon instinct était bon, que mon ennui était juste et que j’ai bien fait de ne pas m’acharner. Bravo pour être allée au bout et merci pour cette chronique !
Je t’avoue être allée au bout par respect pour mon co-lecteur ahah ! Mais oui ! Quelle suée ! Je suis contente que tu partages notre avis ! Je ne comprends pas son succès !
Moi non plus ! Je me souvenais qu’il avait eu de bons retours, donc je m’attendais à un bon roman, mais quelle désillusion !
Exactement ! Il m’est tout à fait passé au dessus !
Quand je pense que ça avait été un coup de cœur pour moi en 2010… Il m’avait captivée !!!
Mais donne nous ton secret !!!
Je l’avais emprunté à la bibliothèque mais je m’étais arrêtée après quelques pages. Je me souviens avoir essayé deux ou trois fois de poursuivre la lecture mais sans y parvenir. Au final avec ton article, je me dis que je n’ai pas raté grand chose, malheureusement x)
Ahah ! Oui tu as évité quelque chose ! Mais je comprends ta difficulté à lire, moi je me suis forcée à continuer ma lecture pour la lecture commune !
Au moins toi et Goran nous avez fait rire. Au nom de la blogosphère, merci!
Avec grand plaisir ! on a déjà gagné à faire rire c’est beaucoup !
Je crois que l’on n’est pas prêt de revoir « Purge » sur des PAL pendant quelques années :-). En tout cas, bravo pour cet avis négatif très bien justifié – ça fait du bien de lire aussi de tels avis. Suis curieux de voir ce qui nous attend de ta part encore pour l’Estonie !
Je suis contente et touchée même de ton compliment. C’est vrai que… Bon… J’ai pas été extrêmement sympa (mais j’ai pas été la seule ahah) mais si au moins j’ai pu expliquer clairement et argumenter c’est déjà beaucoup ! Les autres romans estoniens m’ont plus séduit ! Heureusement !
J’avais beaucoup aimé. Et pour avoir lu d’autres romans de l’auteure ensuite, je n’ai jamais retrouvé cette sensation. J’aimerais beaucoup lire son dernier roman Le parc aux chiens qui vient de paraître
Je suis allée voir ton article ! En effet, je n’ai vraiment pas trouvé dans ce livre ce que je pensais y déceler.