Primates et philosophes – de Waal

Je m’intéresse beaucoup à la « psychologie » des animaux. Je suis très intriguée par leur capacité à nous comprendre, à rêver, etc. Frans de Waal est un spécialiste de la question, de la « psychè » des animaux, mais pour rencontrer cet auteur (qui me parait fascinant) je pense ne pas avoir pioché le bon livre.

Frans de Waal, Primates et philosophes, édition le Pommier, 2020, 277 pages.

Un peu déçue peut-être, car moins de se questionner sur les rouages ou le fonctionnement de leur probable forme de pensée… c’est un débat à sens unique mené par des personnes, et par personne j’entends chercheurs, biologistes ou philosophes, qui étudient des animaux. Mais, au lieu de partir de leur accord et d’essayer de trouver des mécanismes possibles de la pensée ou de l’instinct, ils préparent un argumentaire possible à leurs détracteurs.

Alors, au lieu d’expliquer les résultats de leurs recherches, ils proposent des exemples, ils les survolent, ils s’adressent moins au lecteurs qu’à d’autres chercheurs, qu’ils citent, et qui sont en désaccord. Bon. Ils peuvent s’envoyer des mails et proposer aux lecteurs une étude approfondie plutôt qu’une explication de pourquoi ce qu’ils disent peut être pertinent. Alors, au lieu de réellement se plonger dans le vif du sujet on a un débat sur la pensée qui n’en finit pas. C’est une longue traversée du désert qui blâment les chercheurs dérangés par la proximité entre les animaux et les hommes. Mais on va assez peu plus loin que ça.

Même si l’auteur interroge ses propres idées en faisant participer des auteurs qui commentent ses théories, là aussi ils ne vont pas plus détailler leurs observations juste argumentation dans le domaine de la recherche.

C’est plutôt une discussion sur la nature de la morale, sur ce qu’est la morale, plutôt qu’une étude sur l’animal en lui-même et ses capacités.

Je choisirai mieux ma prochaine lecture de ce chercheur !

« Cela traduit mon désir de lutter contre l’idée que la morale humaine contredirait notre passé animal, voire la nature en général, idée dont je suis bien conscient qu’elle remporte les suffrages de la majorité.« 

4 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Flo dit :

    N’ayant pas lu ce livre j’ai du mal à être sûre de ce que tu en attendais et je ne sais pas si te recommander « Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l’intelligence des animaux ? » est pertinent (il est plus classique dans les thèmes explorés). J’ai adoré cet essai et l’approche de de Waal mais, en tant que vegan, je suis biaisée. L’essai est très fourni et tu lui reprocherais peut-être de partir dans tous les sens bien qu’il fasse sens dans sa globalité. De même, de Waal évoque aussi les critiques de détracteurs mais cela me semble incontournable tant le sujet est sensible. Considérer que les animaux non-humains puissent être intelligents, penser, rêver, etc. semble être une telle violence pour certains que les chercheurs doivent se justifier abondamment et finalement prouver encore et encore que leur expériences sont valables. Encore une fois, je me trompe peut-être puisque je n’ai pas lu ce livre-ci mais c’est ce qui ressort de celui que j’ai lu et de mon expérience quotidienne depuis plusieurs décennies : il est difficile d’aborder certains sujets sereinement, même si on le souhaite, d’où une certaine tendance à être sur la défensive.

    1. Je pense, en effet, pas avoir commencé par le bon livre. Mais peut-être que cette forme d’argumentation est, comme tu le dis, obligatoire ?
      Personnellement, le combat philosophique d’idées ne m’intéresse pas (de Waal prêche une convaincue aussi dans mon cas.) Mais justement j’ai regretté que ce livre ait très peu d’expériences ! C’est cela qui me fascinerait : pouvoir observer et déduire des choses du comportement des animaux non humains (par le regard/ l’analyse de l’expert)

      Je pense être tombé sur le mauvais livre mais c’est certain que je réessaierai de lire De Waal et que je choisirai mieux.

      1. Flo dit :

        Dans « Sommes-nous trop bêtes.. », il présente quantité d’expériences et relève certains biais qui ne peuvent que mettre en échec les animaux, mais aussi celles qui ont permis de faire avancer la recherche, de lancer des pistes, sans pour autant occulter les impasses, les domaines qui nous échappent encore. Il s’attarde aussi sur différentes espèces et cette diversité d’approche m’avait passionnée. Donc, oui, je pense aussi que tu n’as pas pioché le bon bouquin et ne peux que t’encourager à tenter celui dont je parle.

      2. Ah oui ! Ca ressemble bien plus à ce que je cherchais ! Merci !

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