Ecrit par une femme américaine qui a grandit en Chine, le livre est donc très bien documenté, et c’est ce qui m’a beaucoup plu d’ailleurs.
Pearl Buck, Le Pavillon de femmes, Livre de Poche, 1973, 448 pages.

Le personnage principale est une femme qui vient d’avoir 40 ans, en Chine, vers le début du XXème siècle, elle devient ainsi officiellement une dame âgée.
Il est assez difficile d’entrer dans le roman, de premier abord, tant c’est un personnage lointain et antipathique qui souffre de son calme et de l’amour qu’on lui porte. Justement, toute la trame de l’histoire tient dans cette tension. C’est difficile à expliquer mais cette froideur est volontaire et mise en scène de manière brillante.
Puis, au fil des pages, on commence à comprendre ce besoin d’indépendance douloureux, le mur de pierre érigé entre elle et le monde. Mais ses besoins, ses envies, ont un siècle de retard et s’expriment d’une manière bien différente. Elle qui a été élevée dans les traditions ne voit pas le monde qui change. On va alors suivre son évolution, une évolution même à un grand âge, on va aussi suivre celle de sa famille et des générations qui se succèdent dans le flot de naissances et de morts.
Tout est cristallisé dans ce monde qui change par delà les murs de la maison et dans l’histoire très différente de cette matrone qui gère sa maisonnée d’une main de fer dans un gant de velours.
Le livre comporte quelques longueurs, mais il est extrêmement bien écrit. L’autrice a reçu le prix Nobel en 1938, elle est la première à avoir reçu le prix Pullizer et elle nous fait découvrir la société chinoise des années 30. On découvre les coutumes, les mœurs et ce moment charnière d’évolution. Avec une galerie de personnages tous en relief, l’histoire est vraiment très bien menée. Nous sommes loin d’un récit à l’eau de rose, pourtant on y parle d’amour à tous les âges, de mariages arrangés, de passion et de devoirs.
Un beau livre.
Je crois que c’est la première fois que je vois Pearl Buck présentée sur un blog – c’est une bonne surprise! Il y a longtemps, j’avais été fascinée par sa trilogie qui commence avec « La terre chinoise » – il faudrait que je m’y replonge, ou peut-être avec celui-ci?
Ah j’aime beaucoup ce titre « la terre chinoise », vraiment je ne connaissais pas du tout et ça a été une sacrée découverte ce livre !
Pearl Buck est une écrivaine très célèbre mais je n’ai rien lu d’elle. Ce livre-ci sur la Chine parle-t-il de la montée du communisme ?
Non, plutôt de l’étiolement des traditions et du changement du statut de la femme dans la Chine traditionnelle.
C’est très intéressant aussi 🙂
Oui ! Mais pas tout à fait ce que tu recherches 🙂