Roussalki – Page

A l’occasion d’un Entretien avec un Auteur, je vous avais présenté Alexandre Page avec le magnifique et incroyable Partir, c’est mourir un peu. Pour ce nouveau roman, direction également la Russie ! Au XIXème siècle cette fois, mais j’ai été beaucoup moins emballée.

Alexandre Page, Roussalki, autoédition, 2021, 416 pages.

Ce roman propose une atmosphère inquiétante dans la campagne russe du XIXème siècle : dans ce triste village, les gens disparaissent au bord du lac : suicide ou malédiction ? Un jeune homme bien sous tout rapport est venu démêler ce secret… Emportant tous les siens avec lui.

J’avais préféré son récit sur le ton factuel et historique auquel le style de l’auteur se prête mieux. Dans le cadre d’un roman plus , avec péripéties, son style colle difficilement à l’action, à la description vivante. Cela aurait mérité des relectures et des regards extérieurs pour pointer du doigts les passages où les changements de rythmes étaient nécessaire.
De plus, toujours concernant le style – et ce n’est pas la première fois que je remarque ce biais dans les romans contemporains qui se passent au XIXème siècle – ils en imite le style et cela sonne faux.
De plus, l’auteur sort de la narration avec des considérations trop factuelles (mais qui collaient si bien à Partir, c’est mourir un peu !) On sent qu’il essaie de faire comprendre l’ambiance par des détails, des considérations qui sortent totalement du récit :
« Sur le perron de bois, il prit une grande bouffée d’air qui le tira de la torpeur dans laquelle l’extrême chaleur des maisons russes finit toujours par plonger leurs hôtes […]« 

Volontairement, le roman met longtemps à démarrer. Mais alors, ayant du mal avec le style, le peu d’action, je me suis ennuyée jusqu’à la moitié. Le début du roman propose une galerie de personnages très nombreux et surtout trop hauts en couleurs. On se croirait un peu dans un Cluedo : on attend le drame et on va se demander quel huluberlue aura tué !

C’est en effet vers le milieu du roman que le roman prend vie ! Les personnages gagnent – enfin – en relief et en profondeur. L’ambiance de nuit, de folie, l’ambiance sombre et macabre qui trempe les pages s’épaissit. On quitte le gentiment inquiétant, assez juvénile, pour un doux glissement dans l’horreur. Il était temps !
Les pierres des murs sont de plus en plus froids, les personnages plus inquiétants, la mort rode réellement, non plus seulement évoquée, elle plane, rendue palpable.
L’ambiance nous prend, inquiétante, entre multiples fantômes littéraux ou imaginaires, morts vivants ou vivants déjà morts…

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