Le temps de Palanquine – Di Rollo

Thierry Di Rollo, c’est ma rencontre avec la science-fiction, ça a aussi été un coup de cœur. Depuis, il m’arrive de revenir à son œuvre que j’aime beaucoup. C’est comme ça que j’ai eu l’envie de découvrir, après Cendres, Le temps de Palanquine.

Thierry Di Rollo, Le temps de Palanquine, Le Bélial, 2017, 280 pages.

J’ai aimé retrouver rapidement des clins d’oeil à d’autres écrits de Thierry Di Rollo, la ville post-apocalyptique, Délicité, rappelle Lucité des Trois reliques d’Orville Fisher, une chanson déjà centrale dans une des nouvelles du recueil Cendres est réutilisée… Je plonge ainsi encore mieux dans cet univers connu, cette ambiance que j’aime. Avec brio, il prend le temps de dépeindre dépeindre les ambiances et sa plume donne bien l’inquiétude glauque et tranquille qui lui est caractéristique.

Lire cela juste après Verdana Shiva… Voilà très bien des lectures étrangement complémentaire… Sans faire exprès ! Verdana Shiva qui nous met en garde, et Thierry Di Rollo, l’état de ce qu’il reste après le désastre.

Dans ce terrible monde, la pollution est préférée en guise de protection à un danger dont on ne sait rien encore, mais qui est certainement plus grand.

Le danger, c’est Palanquine, une immense planète rouge qui va entrer en collision avec la terre. Il n’est même plus question de sauver le monde dans cette apocalypse, il est trop tard, il faut se sauver soi-même ! Il est prêté à Palanquine des pouvoirs divins. Car, en parrallèle de sa progression, la technologie, depuis des années, recul. Les pacemakers cessent de fonctionner, les voitures volantes s’écrasent… Petit à petit les avancées disparaissent et emportent l’humanité dans leur passage.

L’histoire d’amour vendue en quatrième de couverture est si douce et si bien tricotée, les personnages si « simples » et leur sentiments semblent si réel qu’on a aucun mal à s’y identifier. Cristallisés dans ces moments où on dévore l’être aimé des yeux et du corps, où on observe le regard dans le vague et qu’on souhaite savoir ce qu’il se passe derrière ses yeux…

C’est un joli livre mais c’est surtout un livre très creusé. Comme beaucoup, il est question de retour dans le temps. Mais en peu de mots, de phrases, en dialogues incroyablement bien amenés, des concepts scientifiques nous sont distillés. Assez finement pour que le lecteur fasse un effort de compréhension et avec des notions plutôt complexe qui méritent lecture attentive. Cela rajoute du sel au livre et offre une certaine impulsion plausible pour mieux s’y projeter.

La menace plane. Mais finalement, elle se complexifie : quelle est réellement cette menace ? Qui est elle ?
Les personnages n’ont aucun recul – et c’est bien normal – c’est ce qui fait que le livre est réussi. Bien que la narration soit à la première personne du singulier, le lecteur possède un certain recul et ainsi lui prête à sourire de quelques réflexions ou de détails interprétés différemment par les personnages.

Avec ce livre, Thierry Di Rollo fait des clins d’œil à l’Histoire ainsi qu’à l’Histoire de la Science-Fiction de manière très intelligence. C’est un livre qui, puisque le genre s’y prête bien, est très visuel et, j’en suis sûre, aurait un vrai succès cinématographique.
Il réutilise intelligemment des idées de Science-Fiction et en joue entre tradition et modernité du genre.

9 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Quand j’ai vu la couverture, j’ai eu le réflexe primaire de me dire que ce n’était pas pour moi, puis j’ai lu ton avis, n’aimant pas rester sur des aprioris et j’avoue que tu m’a donné super envie.J’aime beaucoup cette idée d’une planète qui se veut menaçante en parallèle d’une technologie qui recule. Quant à l’aspect scientifique, qui me rebute dans les livres de SF, il a l’air d’être ici tournée en atout. Bref, je note !

    1. Je te comprends tout à fait ! J’ai du mal à lire les descriptions ampoulées de la SF plus classique. Mais j’aime beaucoup Thierry Di Rollo qui décrit plus l’humain que le monde et qui s’en sort toujours sans trop de description et en tablant sur la méchanceté de l’humain ahah !
      Vraiment un récit surprenant et bien mené !

  2. Je plussoie fortement. Thierry Di Rollo est un auteur cher à mon cœur et le fait qu’il ne rencontre pas un plus grand succès et, par conséquent, laisse l’écriture de côté me désole. Mais je crois qu’un de ses textes va paraître, encore au Bélial’, l’année prochaine.
    Merci pour cette chronique.

    1. Je ne savais pas qu’il délaissait l’écriture ! Quel dommage ! J’aime énormément ses textes moi aussi

      1. Oui, il y a plusieurs mois, il avait dit arrêter d’écrire car ses livres ne trouvaient pas assez de lecteurs. J’espère qu’il a changé d’avis.

      2. Comme c’est triste !

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