Une fois n’est pas coutume, je suis d’accord avec la hype autour d’un ouvrage. Ce n’est pas le coup de coeur absolu mais il est vrai que j’ai adoré. Article un peu spécial, deux en un, car sans le savoir j’avais dans ma pile à lire deux livres de l’autrice. Intéressant !
Chimamanda Ngozi Adichie, Americanah & Nous sommes tous des féministes, Gallimard, 2014 & 2015, 528 & 96 pages.
Americanah est un très beau livre qui oscille entre le sensible et l’identité. L’identité dans sa recherche, sa revendication. C’est un roman du déracinement, au sujet de la culture, des cultures dans lesquelles on grandit, dans lesquelles on évolue et celles aussi qu’on se crée. Un roman qui oscille entre un foisonnement de choses. Dans un phrasé acerbe, coupant, efficace. Dans une poétique de la description qui tient en une phrase : l’autrice a le don du détail qui veut tout dire, le regard de biais railleur qui sonne juste. L’écriture envoie dans le mille.
On se laisse porté par les aventures d’Ifemelu, à travers le monde, cette battante tente de trouver sa place, elle quitte l’Afrique pour les Etats-Unis et a l’occasion de réfléchir à ce qu’elle voit, journaliste elle est sociologue dans l’âme. On tombe amoureux de cette femme indépendante comme on tombe amoureux de tous ses amants. Americanah c’est l’histoire d’une vie, une vie a l’internationale, d’une vie aux identités multiples, et pourtant la vie d’une personne profondément honnête et intègre. On respire l’odeur et on se pâme dans les couleurs des villes et des pays qu’elle côtoie. Les descriptions sont si géniales ! On suit les mésaventures de ses amies et notre cœur palpite dans ces histoires romantiques. C’est un roman universel, un roman critique sur l’acceptation.
L’histoire d’Ifemelu, c’est l’histoire d’une femme noire qui se bat pour ses convictions.
Nous sommes tous féministes regroupe deux courts essais de l’autrice, des papiers de conférences. J’ai beaucoup aimé le titre de ce livre, éponyme du premier texte, qui parle du féminisme, de la condition des femmes en générale. J’ai lu qu’il était souvent donné en lecture cursive au lycée pour éveiller les ados au féminisme. Mais il est vraiment très simpliste, dans le sens où ce sont des choses que quelqu’un d’un peu au courant connait. En revanche, le deuxième article s’intéresse tout particulièrement au féminisme noir. Et là, c’est des choses qu’on entend moins souvent (en tout cas, moi) et c’est justement très intéressant, et très vrai ! La race existe quand on est dans un pays blanc.
Je n’ai jamais pris le temps de les lire, mais les deux m’intéressent, d’autant que la plume de l’autrice semble criante de justesse et d’une grande acuité !
Quant au féminisme noir, j’avoue ne rien connaître sur le sujet…
Eh bien l’essai est très court et une excellente introduction. Idem le livre est criant sur ce sujet. J’espère que tu trouveras le temps de les lire ça vaut le détour