Préparer l’Enfer – Di Rollo

On arrive dans une sorte de Paris, peut-être, reconnait-on l’Avenue de la République et le Boulevard Sébastopol, seulement, on se retrouve en pleine période d’élections. Ce n’est pas de la présidence, mais ça y ressemble. Et par contre, ce qui ne ressemble pas à la réalité : les favoris – ou les deux seuls candidats ? – semblent avoir de réels programmes ? L’ambiance est lourde et latente, on sent qu’il y a un problème. Pourtant, la manière dont se déroulent les choses et les argumentaires ressemblent à une utopie. Dans les premières pages, en tout cas.

Serait-ce un livre à lire tous les 5 ans ? A n’en pas douter sinon il en perdrait tout son intérêt.

Thierry Di Rollo, Préparer l’Enfer, Gallimard, 2011, 160 pages.

Moi qui adore Thierry Di Rollo, qui avait été totalement enchantée par Le temps de Palanquine il n’y a pas si longtemps, me voilà déçue. En relisant l’article, je me rend compte que je garde finalement un bon souvenir du roman pour sa portée sociale et politique extrêmement réussie.
L’histoire tient à un cheveu à « un heureux hasard », à une « bonne rencontre », qui déjà claudique. Il met en scène un petit raté, né en bordure d’autoroute, élevé par des parents extrêmement pauvre et malheureux, entouré de gamins tout autant paumés. Tout ce début de vie, dans la misère et la violence, lui a offert un don : la capacité de tuer de sang-froid. Des sentiments, il en a eut, pour une nana qui s’est barrée de ce trou à rat avant lui, qui le détestait cordialement et trainait avec lui car il n’y avait que lui. Malheureuse comme les pierres, elle s’en est allée, le laissant pourrir avec son amour inassouvi, et quand ce fut son tour à lui de monter à Paris, il s’est fait recruter comme tueur à gage.

Bon. Voilà le gros de l’histoire, et le roman revient sur ce passé malheureux, son petit parcours… Le tout sous fond politique puisque cela se passe pendant les « présidentielles ».


Ce qui est fou c’est que ce livre a dix ans ! Déjà dix ans ! Et c’est là où Thierry Di Rollo fait très fort : son côté visionnaire revient ! Dans ce polar, il dénonce la dictature de la terreur des politiques. Des politiques qui ne parlent que de stigmatisation, de violence, de peur, qui terrorisent pour être élus. Thierry Di Rollo parle d’une machination ainsi ficelée depuis des années, des décennies ?

Il y a tout de même quelque chose de glaçant à se dire que, même si je n’ai pas aimé le bouquin, il a sans doute vu juste. Et ça, c’est le genre de chose qu’on préfèrerait laisser à la fiction.

5 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Il a l’air super sombre ce roman, surtout si, d’une certaine manière, il se révèle visionnaire !

    1. Tout à fait ! Pour les amateurs de polar !

  2. Je note ! Il a l’air top

    1. J’ai bien accroché en effet !

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