Le vieil homme et la mer – Hemingway

Un classique auquel je n’avais pas encore osé me frotter !

Ernest Hemingway, Le vieil homme et la mer, Gallimard, 1978, 148 pages.


On est saisi dès les premières pages : l’écriture, sans emphase, est poignante dès le début, elle vous happe par sa tristesse digne.
Ce livre triste, doux, est étonnement apaisant. Il fait l’effet d’une balancelle, dans cette vie qui passe comme du sable entre les doigts. Tout est doux, frais, comme le sable le matin, comme l’eau dans l’aube. C’est étonnamment agréable à lire, emporté, comme la barque sur l’eau. C’est très réussi, en rapport avec le thème.
Cette sérénité de la mer, le sel de l’âge, de silence de l’océan, l’horizon à perte de vue… Pour qui aime le décor de la mer, ce livre est profondément immersif et beau. Il donne une furieuse envie de se retrouver sur la plage, la nuit. Face au monde et à soi-même.

C’est un court roman au sujet de la mélancolie et de la décrépitude de l’être, de la perdition de soi, quand on se noie dans ses souvenirs, qu’on ne démêle plus tellement le présent, du passé, de l’instant…

C’est un livre de la contemplation, bien que les parties de pèches pussent paraitre haletante, ici, le livre s’adresse aux amoureux des paysages de mer, aux descriptions de l’eau miroitante, à la danse des poissons.

C’est aussi une histoire d’amitié poignante entre deux générations. Un petit, qui se rend bien compte que le vieux divague, va mal, s’occupe de plus en plus mal de lui-même. Les rôles se sont échangés et l’enfant s’assure que le vieux n’ait ni faim, ni froid. Le vieux, lui, perdu au milieu de l’océan, à la dérive moins à cause de la mer que de ses pensée embrumée, de ses réflexes abimés, pense au jeune. Ce gamin a qui il va raconter son aventure avec le poisson, ce gamin avec qui il va parler de sport.
Et c’est déchirant, parce que, quelque part, pendant la lecture, on se dit que le vieux ne reviendra pas, qu’il n’y parviendra pas. Et c’est déchirant car c’est une amitié loyale fondée uniquement sur des souvenirs, son temps, le temps de sa création de sa solidification n’est plus, il ne reste que les vestiges de la mémoire.

Malgré mon engouement, et parce qu’il est court et que j’ai voulu le lire d’une traite, on s’ennuie un peu. C’est volontairement rébarbatif et contemplatif, ce qui fait la beauté du roman mais aussi ce qui a pu ennuyer des générations d’ados en cours ! Ahah !

C’est aussi un ode à la nature, pas seulement dans la contemplation, mais ce vieil homme « avec » la mer et non pas « contre » elle. Qui se laisse avoir par le temps, qui lutte en prise en avec les habitants de l’eau, comme immuables. Lui-même, a toujours fréquenté la mer, son quotidien, jeune comme vieux.

7 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Je n’ai toujours pas lu ce classique contemplatif, mais il me tente, d’autant que j’apprécie les histoires d’amitié entre deux générations…

    1. Oui, pour moi c’est le vrai sujet du livre. Ca a été une bonne surprise !

  2. allylit dit :

    Toujours pas lu de mon côté…

  3. Je n’ai encore jamais rien lu d’Hemingway et ça pourrait me tenter un jour ou l’autre. Surtout si le roman est court.

    1. Oui très court ! j’avoue que c’est ce qui m’a motivé aussi ! ahah !

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