Le Papillon – Kivirähk

Pour inaugurer le Mois de l’Europe de l’Est annuel, initié par Eva et Patrice – et notre regretté Goran -, je vous emmène en Estonie (pays auquel j’avais consacré mon mois de mars l’an dernier) avec mon auteur coup de cœur !

Andrus Kivirähk, Le Papillon, Le Tripode, 2014, 240 pages.

Dans le premier roman de l’auteur, on sent bien les germes de son univers si particulier, qui m’a tant charmé : cette folie sombre, ce folklore presque réel, les croyances anciennes qui se mélangent avec la société se reformant au diapason des avancées technologiques, de l’industrialisation. Dans ces temps charnières, ce sont des personnages idéalistes dont la vie est bousculé.

Ici, c’est une troupe de théâtre qui se trouve bouleversée par l’Histoire, celle de l’Estonie malmenée, et leurs propres histoires, d’amoures, de drames et de morts. Ce sont des histoires de vies qui nous parviennent de l’au-delà, avec un narrateur hésitant qui, depuis la tombe, nous raconte son histoire. On trouve, parsemé dans ce roman et pas du tout centraux, des allusions à des groseilles, à une langue rare, antédiluvienne, oubliée mais comprise… Qui ne sont pas sans rappeler les ouvrages magistraux de l’auteur qui m’ont fait tombé sous le charme de sa plume : L’homme qui savait la langue des serpents et Les groseilles de novembre.

Ce qui est amusant, c’est la note de l’éditeur en début d’ouvrage : il explique que l’auteur, à la base, ne comptait pas du tout écrire un roman mais faisait des recherches sur le théâtre estonien du début du XXème siècle. Il faut croire qu’il a été emporté par ses recherches, par son imagination, et cela, pour notre plus grand plaisir quand on voit la belle carrière littéraire qui s’est ouverte à lui !
Ainsi, on sent bien que l’auteur commence à être hanté par son personnage, par son univers. Ce premier livre, c’est un peu comme le seuil : on est face à une banale porte en bois, on sent bien qu’il y a des efforts au niveau du style mais ce n’est pas encore ça, c’est une histoire, somme toute, pleine de rebondissement mais qui coulent sur le lecteur sans trop qu’il s’y attache. C’est un premier roman, quoi, et ce n’est pas dit que si j’avais commencé par celui-là je me serais procuré les deux autres… Je me suis plutôt ennuyée, mais il faut dire que je tenais la barre bien haute.

Enfin, pour découvrir cet auteur, je vous conseille donc ses deux autres romans, disponibles chez le même éditeur.

12 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Patrice dit :

    Merci pour ta participation ! Je me souviens de ton enthousiaste sur ces précédents ouvrages. La bonne nouvelle, c’est finalement les changements qui sont intervenus entre ce premier roman et les autres. C’est de bon augure pour la suite de sa carrière !

    1. Oui ! S’il va toujours en s’améliorant de la sorte, pas de doute, il marquera l’histoire de la littérature !

  2. Madame lit dit :

    Merci pour tes conseils! Je ne sais pas encore ce que je vais lire pour le mois de L’Europe de l’Est mais je vais puiser dans ma bibliothèque. Bonne lecture!

    1. Bonnes lectures ! 😁

  3. Marilyne dit :

    Merci ! Je me souviens de tes articles de l’année dernière, tu m’avais convaincue de découvrir enfin cet auteur. J’allais vers ce titre, puisque c’est le premier. Je vais revoir mon choix.

    1. Ah ! ça me fait plaisir que mes articles t’aient donné envie de lire Andrus Kivirakh !
      Mais oui, je ne saurais te conseiller entre Les groseilles de novembre et L’homme qui parlait la langue des serpents… Mais pour Le Papillon j’ai bien trouvé les germes de ce que j’aime mais vraiment si bien moins « abouti » que les suivants.
      J’espère que cela te plaira ! Il me tarde de lire ton avis sur le livre que tu auras choisis !

      1. Marilyne dit :

        Ce sera pour l’an prochain, là, déjà, ça déborde !

      2. Je te comprends !!! Mais je lirai avec plaisir quand tu publieras ton article !

  4. lilly dit :

    Je l’ai acheté sans trop réfléchir après avoir adoré « L’homme qui savait la langue des serpents », mais depuis je vois surtout des avis très tièdes…

    1. Oui, mieux valait plutôt enchainer avec les Groseilles de Novembre, qui est la manière dont j’ai découvert son univers dont je suis tombée folle amoureuse.
      Le Papillon est encore… En germe pour moi.

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