Pour clore ce Mois de l’Europe de l’Est 2022, je vous propose un ouvrage intéressant, bouleversant, autobiographique. Un texte tenu par un jeune adolescent qui découvre l’exil, qui commence à comprendre le monde qui l’entoure, douloureusement, cassure nette avec l’enfance.
Alexandre Alymoff, Adieu, ma Russie, Noir sur Blanc, 2000, 144 pages.

Document très intéressant mais malheureusement incomplet.
Un jeune garçon de quinze ans raconte la grande exode alors que la Russie vit de sombres heures, que les guerres civiles se propagent de villes en villes.
Son père est un militaire haut gradé à la retraite, les bolcheviques risquent de les prendre comme cibles ; alors, comme beaucoup de compatriotes, le jeune écrivain et sa famille embarquent pour des convois qui traversent le pays.
Il se blinde face à ces drames, regarde d’un œil critique et malheureux ce que le pays où il a été élevé subi. Il y a quelque chose de la résignation.
On aime la franchise, l’adolescence loin de l’insouciance de l’enfance. On aime l’archive qu’est ce livre, ponctué de belles aquarelles. Ce garçon possédait un véritable talent littéraire, certes, mais aussi artistique.
Cependant, comme beaucoup de mémoire, c’est épars. Il manque les détails qui font les romans : les grands sentiments, les exagérations… Cela peut nous laisser sur notre faim, mais cela nous questionne surtout sur notre avidité, notre curiosité envers l’horreur. Ici, les inquiétudes du garçon sont présentes, mais sa détresse est suffisamment limpide pour ne pas décrire plus les morts, la violence… Ainsi ce qui peut paraître dérangeant aux habitués de romans, n’est qu’en fait la griffe de la sincérité.
Ainsi, un témoignage un peu succinct, mais dont la réalité emporte le lecteur.
Je lis peu de témoignage, mais je le note d’autant qu’il a l’air rapide à lire…
Il est bien mais a un petit goût d’inachevé (ce qui fait qu’il est très court) mais oui, pour s’initier aux témoignages cela peut être un bon biais.
Je comprends l’esprit du livre et peut-être ses limites, merci car ce titre m’était complétement inconnu.
Oui, c’est très brut et pas d’un littérateur, au contraire, ça fait toute sa force et les problèmes inhérents. Mais oui je pense que c’est assez confidentiel.
Je ne sais pas si c’est un roman que j’aimerais mais en tout cas j’aime beaucoup ton article et ta plume.
C’est un très beau compliment, mille mercis !