Aie, aie, aie, aie… Qu’est ce que je vais pouvoir dire ? Face à un mastodonte de la littérature, une maestra de la science-fiction, dont ce livre pourtant si pertinent en matière de réflexion autour du genre, m’est tout simplement tombé des mains.
Ursula K. Le Guin, La main gauche de la nuit, Le Livre de Poche, 2006, 350 pages.
Pourtant, je vous ai présenté il y a quelques temps déjà, quelques œuvres de science-fiction : l’excellent Le temps de Palanquine de Thierry Di Rollo, le superbe manga Planètes, l’univers fou de Mertvecgorod (tomes 1 et 2.) J’étais également tombée sous le charme de la plume d’Ursula K. Le Guin avec Terremer, je l’avais suivi sur la trace des dragons, j’avais trouvé une histoire très prenante, j’avais adoré et cela m’avait même singulièrement inspiré !
Et là… Et là… Je m’y suis déjà reprise, ces dernières années (car oui, cela faisait au moins trois ans que je l’avais en ma possession) à 3 ou 4 fois pour le commencer. Et je restais hermétique, pas du tout embarquée par le style de l’autrice.
Le style de l’autrice ? Il est particulièrement encensé ! Mais alors, aurais-je une mauvaise traduction ? Car là, tout bonnement, cela m’a paru indigeste. De longues descriptions à n’en plus finir, très plat. Pas une seule variation de ton alors que le roman mélange divers types de récits ou de langage : il n’y a pas toujours le même point de vue (le narrateur change), par ailleurs certains chapitre sont des légendes, d’autres des rapports.
Il n’y a tellement pas de variation que je me suis rendue compte au chapitre suivant que le narrateur avait changé ! (pour vous dire, si on arrive à suivre l’histoire tant c’est flou, et pourtant bêtement ennuyeux, mais j’y reviendrai.) Je veux simplement vraiment appuyer sur le style, qui est tout bonnement inexistant. Et ça en est choquant, ça rend le récit indigeste.
Pour l’incroyable imagination de l’autrice : je savais où je m’embarquais, un terrien arrivait sur une planète où il fait toujours froid, là, une autre espèce (qui ressemble bien aux humains pourtant) ne sont assignés ni hommes, ni femmes. Comme nos escargots terriens adorés, totalement hermaphrodites, ils prennent un sexe aléatoirement (leur corps décide, pas eux) lors de la « saison des amours », comme on dit chez nous. Mais bien sûr, tout ce que je vous explique là à ses propres termes et est mieux démontré dans le roman, si ce n’est qu’on a l’impression de lire une liste de courses, bref.
Ils trouvent profondément choquant et pervers le fait qu’on puisse avoir des attributs sexuels tous les jours de toute l’année.
Et ça, c’est ce que je connaissais du bouquin, et ça à l’air chouette.
Que nenni, on se perd en considérations politiques qui n’en finissent pas. Et vla que je suis en prison, et vla que je m’enfuis, et vla que je parcours pauvrement le pays alors que je suis un imminent envoyé… Ce livre ne décrit (et oui, c’est ça le problème, il décrit plus qu’il ne raconte ! Tout à fait à l’inverse du « show don’t tell » qui est pourtant un des meilleurs conseils qu’on peu donner à un auteur.) Donc, je reprends ma phrase, pardon, ce livre ne décrit que des bêtises de guerres et de territoires peu passionnantes pour moi.
Enfin, je ne vous ennui pas plus, je pense ne pas en avoir trop dit, et je suis certaine que les grands amateurs de SF pourront grandement critiquer cet humble article.
Je finirai simplement en disant qu’il est vrai que j’ai beaucoup de mal avec la littérature classique de science-fiction, où justement il manque ce fameux show don’t tell selon moi, que ce qui m’intéresse finalement est assez peu abordé. Bref, je pense que ces patriarches et matriarches de la SF ont quelque chose de difficile pour moi, car K. Dick, jamais n’a été présenté sur ce blog, pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé plusieurs fois, avec plusieurs livres, mais toujours, de mes mains ils tombent.
Ce n’est pas toujours facile d’entrer dans la SF plus ancienne. même moi qui aime ça, j’ai parfois du mal. Donc je ne te jetterai pas la pierre. Vu le grand nombre de livres qui existent, à quoi bon se forcer à lire ce qui ne nous correspond pas. Il faut essayer de sortir de ses goûts habituels de temps en temps, et ainsi, parfois, faire de belles découvertes, mais la lecture est un plaisir. C’est pourquoi, je te comprends parfaitement et trouve ton billet très intéressant, car il explique bien le pourquoi du comment.
Merci beaucoup ! Ce n’est pas facile d’expliquer ce qu’on n’aime pas dans un classique ! Mais oui, il faut tenter de s’ouvrir même si justement le but est de se faire plaisir avec ses lectures doudous !
Oh ben non, moi c’est un de mes livre de chevet !
Comme quoi nous sommes bien toutes différentes, voilà ! 😉
ce serait triste sinon !
Oui, c’est vrai, c’est notre diversité notre force !
Exactement 😀 Même si c’est toujours dommage de passer à côté d’un classique !
Il y a tellement d’autre texte à découvrir et à aimer !
Exactement et c’est ça qui est super !