Le printemps a été remuant, éprouvant au niveau professionnel mais enrichissant. J’ai dû prendre la lourde décision d’arrêter des projets qui me tenaient à cœur car, malheureusement, je ne peux pas tout faire. Cela explique d’ailleurs le retard de quelques jours de cet article !
Malgré tout, j’ai le plaisir de vous emmener visiter des adresses et expos, parisiennes certes, mais toulousaines aussi !
CHALLENGES
Ω CHALLENGE : Lisons en bulles !
Métal Hurlant : Vacances sur Mars, Été 2022, 288 pages.
Bon sang ! Encore une claque ! Je n’ai aucune critique négative à faire sur ce numéro, qui réussi à s’insérer dans la vie de tous les jours (publié l’été, associé aux vacances) tout en s’ancrant dans la réalité globale : des idiots de milliardaires qui polluent plus que de raison pour s’amuser dans l’espace. Les BDs sont intelligentes, parfois drôles, souvent tragiques. Chaque pâte graphique nous emporte, chaque univers est un plaisir à découvrir, chaque vision de « Mars » est intéressante. La diversité, le foisonnement, donne un vrai plaisir à tourner les pages. Ces BDs sont ponctuées par des articles, humoristiques, désespérés ou biographiques/historiques au sujet des projets concernant Mars, le voyage sur les autres planètes… Documentaires ou fictions ? A vous de le découvrir au tournant de chaque page. Bref, ce tome achève de me convaincre, on retrouve bien la volonté illustrée dans le premier tome, de faire revivre un Métal Hurlant multiple, pluriel, contemporain, qui n’a rien oublié de ses racines et qui sait les faire jouer avec la réalité du présent. Bravo !
Pénélope Bagieu, Les Culotées 1 & 2, 2016 et 2017.
Si je n’ai pas lu Les Culottées plus tôt c’est uniquement dû à mon caractère de cochon qui n’apprécie pas la hype (alors que j’en avais très envie.) C’est d’ailleurs au-delà de toutes mes espérances.
Ces livres présentent des destins de femmes fichtrement méconnus, pas du tout les noms qui nous reviennent souvent. Cela montre comment une inconnue, une personne tombée dans l’oubli, change le monde et les mentalité. Ces Culottées, c’est un peu grâce à elles qu’on est où nous en sommes !
Les histoires sont très courtes, 5 ou 6 planches max ! Alors expliquez moi comment une vie racontée de manière aussi limpide réussie aussi à être passée au crible, explicitée, avec des dessins agréables et qui, disons-le, nous laisse carrément émus dans les conclusions ? Franchement, je m’attendais à aimer, mais je m’attendais à beaucoup de redite.
Pas du tout ! En plus c’est beau, en plus c’est émouvant.
Les biographies se terminent toujours sur une double page digne d’une œuvre, d’un poster, réellement sublime. En plus il y a de l’humour, par des clins d’œil et moqueries clairement anachroniques, mais s bien menées, discrètes et rapides, que ça en est foncièrement drôle, et parfois on a bien besoin de dédramatiser ces destins souvent tragiques !
L’obs hors-série numéro 111, Penser l’écologie, Juin 2022.
C’est quand même d’une tristesse abyssale qu’on ait encore besoin de ce type de magazine, qui présente les grands noms vus, revus, les concepts et les avancées depuis le XVIIIe siècles qui font des mises en garde et des progrès au sujet de l’écologie. C’est quand même aberrant voir ça encore aujourd’hui, expliqué au plus simple, rapide et bête pour que tout le monde comprenne. Cela me brise le cœur, vraiment, et me donne envie de me taper la tête contre les murs. Pas à cause de ce que publie le magazine et pas non plus pour la (très claire) manière dont ils ont publié ces informations, mais c’est parce que c’est encore un besoin, parce que les gens s’en foutent et se complaisent en ignorants au sujet de l’écologie. Ils ne bougent pas, et c’est ce que montre, symbolise, l’existence de ce hors série.
Les biographies se terminent toujours sur une double page digne d’une œuvre, d’un poster, réellement sublime. En plus il y a de l’humour, par des clins d’œil et moqueries clairement anachroniques, mais s bien menées, discrètes et rapides, que ça en est foncièrement drôle, et parfois on a bien besoin de dédramatiser ces destins souvent tragiques !
EXPOSITIONS
Ω MERVEILLEUSES REVERIES. Michael Cailloux, Musée Jean-Jacques Rousseau (Montmorency), jusqu’au 29 octobre 2022.
Un ode à la nature onirique, une exposition qui amène à une balade dans les jardins du Musée ainsi que dans ses murs, du XVIIIe siècle au XXIe siècle. Une célébration du beau, de la gravure, de l’esthétisme.
Ω HEROINES ROMANTIQUES, Musée de la vie romantique (Paris). Jusqu’au 4 septembre 2022.
Musée toujours aussi agréable, des pièces intéressantes, un parcours solide, mais assez basique très vulgarisateur. En gros, c’est vraiment une bonne et belle exposition, mais assez basique dans sa recherche sur les héroïnes romantiques, beaucoup de grands noms.
Ω ARTISTES DANS LE PARIS DES ANNÉES FOLLES. Musée du Luxembourg (Paris). Jusqu’au 11 juillet 2022.
Exposition fournie, intéressante, érudite, et par dessus tout sublime. Vraiment, intelligente, d’un regard fouillé mais global, historique et esthétique. A voir absolument pour mieux comprendre le monde, le féminisme, la libération du lesbianisme et la guerre.
Ω QUOI DE NEUF AU MOYEN-AGE ? Couvent des Jacobins (Toulouse). Jusqu’au 18 septembre 2022.
Un exposition ludique au milieu d’un joyau de l’architecture. Le couvent des Jacobins est sublime, on peut visiter gratuitement la nef, avec de belles explications numériques et historiques avec aussi une installation de Sarkis.
L’exposition est payante ainsi que l’accès au cloitre. Le cloitre est absolument magnifique et vaut le coup d’œil, tout comme l’exposition qui est loin d’être esthétique mais très intéressante, apprend des choses autant qu’elle rappelle et surtout déploie des trésors de ludisme : des jeux dans tous les sens !
Ω ECLAIRER LES OMBRES. Galerie 31 (Toulouse). Jusqu’au 27 août 2022.
Francisco Bajen et Martine Vega sont deux artistes qui ont chacun une patte incroyable, de la ville et de la vie ils savent tirer la beauté, la complexité et le désespoir, en quelques regards fuyants ou rues sinueuses. Refugiés pendant la guerre d’Espagne, leur histoire est bouleversante comme l’Histoire.
ECRANS
Ω MAID, mini-série, 2021.
Maid, c’est un coup de point, une esthétique de la banalité du quotidien, créé par le studio de production de Margot Robbie (Loup de Wall-Street, Harley Quinn) qui se centre sur les destins de femmes et l’équipe qui a fait Shameless. On retrouve donc l’histoire d’une white-trashs, battue, elle décide de s’enfuir. On suit ses galères et ses peurs, ses erreurs aussi et l’espoir que lui donne sa fille. C’est une série douce, mélancolique, réaliste, sans apitoiement.
Ω LIVING LIVE YOURSELF, 1 saison, suite en en production, 2019.
Living with yourself, c’est un humour grinçant, ça part en cacahuète avec drôlerie, certes, mais une grande réflexion sur le bien-être, toutes ces incitations aux bonheurs et au transhumanisme. C’est très réussi, ça détend autant que cela pose des question d’une grande actualité
SPECTACLES
Ω LES PRODUCTEURS, au Théâtre de Paris.
Si on aime la mise en scène old-school qui nous traine dans les années 50, les thématiques et vannes auraient eu sérieusement besoin d’être refaites. Ouvertement raciste et homophobe, ce spectacle oublie de parler des enjeux d’aujourd’hui. Un Hitler efféminé et drôle, qui avait une bonne raison de l’être à époque pour rire de l’horreur dont le monde sortait à peine alors perd aujourd’hui son sens et lui donne l’image sympathique qui est dangereuse aujourd’hui : j’en veux pour preuve les tueries et autres attentats récents au nom du nazisme.
Ω MADAME ARTHUR, vient de fêter ses 75 ans.
Cabaret dans son merveilleux jus, venez rire et pleurer au sein des années folles parisiennes. Voyage dans le temps, ambiance endiablées, performances incroyables. Digne de Pigalle, les voix sont sensationnelles, émouvantes, les shows provoquants et amusants. La pianiste a une technique incroyable au piano, c’est vraiment un moment exceptionnel.

LIEUX
Ω PARIS (19). GUSTU.
Un brunch où il ne faut pas réserver tard. Ce n’est pas tant les plats, très corrects, et le service, sympathique, qui font la préciosité de l’endroit, mais son cadre incroyable. Un peu cher.
Ω PARIS (10). LA FERME DE CHARLES.
Encore un brunch à volonté, dans un cadre travaillé et une ambiance bonne enfant. Cependant il y a énormément de monde. Festif mais peu reposant. C’est plutôt entre amis que pour un date, avec un rapport qualité-prix correct.
Ω PARIS (10). MACHE.
Semi-gastro aux prix corrects, cuisine très recherchée mais ludique et surprenante.
Ω PARIS (18). COLCHIDE.
Voyage en Géorgie, plats et vins délicieux, mais plutôt l’hiver, c’est copieux et le lieu est sombre. Un excellent moment avec un service très très agréable.
Ω PARIS (10). IBU.
Bar Fancy, spécialiste de la dégustation de bières, des planches bonnes, une ambiance vraiment sympa. C’est un endroit pour passer un excellent moment.
Ω PARIS (10). DA GIUSEPPE.
Restaurant petit mais au concept de carte électronique agréable et au service impeccable.
Ω PARIS (02). VIGNE EN VILLE.
Un excellent bar à verre, de très bons tapas mais un peu légers. Service au tonneau vraiment sympa.
Ω PARIS (02). SALATIM.
Restaurant tapas israélien, exceptionnel. C’est très bon, tout comme la limonade maison et les alcools.
A bientôt ! N’hésitez pas à partager vos bons plans expos et nourritures en commentaire ! 😀
Joli bilan culturel !
Je n’ai lu que le premier tome mais je partage ton avis sur Les Culotées 🙂
Ahah merci !
Je l’ai écris totalement à l’arrache !
Il mérite une mise à jour, car j’ai été prise par le temps et je n’ai pas eu le temps de tout y inscrire ! Ca attendra mes vacances tant pis ! 😀
J’ai été très agréablement surprise par les Culotées oui !
Très chouette, ton bureau (et son hôte…) !
Avec, toujours, un petit côté bazardesque ! 😉
J’aime beaucoup Irina!!! Chanelle la salue du Québec!!! J’ai lu Les Culottées et je trouve que cette BD permet, entre autres, de connaître des femmes exceptionnelles afin qu’elles ne soient pas oubliées. Bon bilan!
J’espère avoir l’immense honneur de voir une photo de Chanelle !!!
Oui, les Culottées est une BD très réussie, elle mérite vraiment son succès !
Merci !