Afterlives, Recovering the Lost Stories of Looted Art

Ceci est un merveilleux catalogue d’exposition, exposition au Jewish Museum de New York, livre coédité par Yale University. Bien sûr, je n’ai pas vu l’exposition, mais le catalogue se suffit plus qu’amplement à lui-même, voici mon retour sur ce livre que j’ai dévoré.

Tout d’abord, je préviens que je ne sais pas si ce livre a une traduction française, mais si la thématique vous intéresse, je pourrais vous fournir plus d’informations en commentaire si vous le souhaitez.

Darsie Alexander and Sam Sackeroff, Afterlives, Recovering the Lost Stories of Looted Art, Jewish Museum & Yale University Press, catalogue de l’exposition 2021, 280 pages.

D’abord, ne l’a-t-on pas encore ouvert, qu’il est magnifique, recouvert d’une calque épais et rigide.

Alors que le livre s’ouvre, nous voilà face à une double page : c’est le Musée du Jeu de Paume, à Paris. Le nazisme, et particulièrement le Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR) qui était l’équipe en charge du vol des œuvres d’art – ou officiellement : de leurs tri et conservation… -, avait entreposé toutes les œuvres confisquées, dédiées à la destructions (pour les œuvres avant-gardistes) ou à la future collection qui s’établirait dans la ville de naissance d’Hitler. Elle avait pour projet d’être la plus grande et merveilleuse collection au monde.

Par ailleurs, durant cet article, gardez en tête que le papier glacé sur lequel sont imprimés les textes et les nombreuses et excellentes reproductions est d’une très grande qualité.

Ainsi, en introduction au livre, les auteurs s’intéressent aux photos de la vue générale de ce grand entrepôt qu’était devenu le Jeu de Paume. Ils procèdent, œuvres par œuvres, à faire des « zoom » sur celles qui ont été retrouvées, en donnant justement les clés de compréhension : appartenance d’origine, date de vol, de retour etc.
Ensuite, la moitié du livre est consacré à l’Histoire du vol d’œuvre d’art par le régime nazi lors de la Seconde Guerre Mondiale : comment les familles juives cachaient ou se trouvaient forcées à vendre leurs biens, comment la France s’organisait pour dissimuler les pièces de ses collections (comme la Joconde que les Nazis ne trouvèrent jamais !), comment Hitler décida de ne finalement pas raser Paris intégralement et de conserver les lieux d’art…

Bref, l’Histoire, racontée simplement, allant droit au but, mais de manière complète, retrace cette fascinante période du point de vue des œuvres. Elle met à l’honneur également, la libération, les caches retrouvées au fil du temps (et même cela arrive encore qu’on en découvre aujourd’hui !). Le travail titanesque d’Annah Arendt est également merveilleusement illustré, elle qui fut en charge de découvrir ce qui était advenu de tous ces trésors.
Trésors… Retrouvés mais non identifiés, perdus à tout jamais… Il est rare de voir un dénouement heureux. Mais la part belle est faite aux chercheurs de l’impossible qui ont permis des retours d’œuvres.

Enfin, le dernier tiers du livre se consacre à des mises en lumières de certaines œuvres. Réellement comme dans une exposition, présenté sur une double page : on a une très belle image de l’œuvre à droite, et à son côté son « cartel », son histoire, sur la page de gauche. D’où elle venait, quand a-t-elle été enlevée, les chemins qu’elle a connu, où est-elle aujourd’hui, dans quel état…


Bref, un livre vraiment fascinant, où les reproductions de photos historiques font concurrence aux vues des œuvres sublimes et parfois tragiques.

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