Livre intéressant qui donne d’ailleurs les clés de lectures de plusieurs œuvres actuellement accrochées dans l’exposition des collections permanente du Centre Pompidou. Mais je préfère vous laisser découvrir tout cela !
Jean-Luc Chalumeau, Narration figurative, Cercle d’art, 2005, 72 pages.
Dès 1962, la peinture abstraite a fâché le monde, dominante et hermétique. Ce sont d’abord Hervé Télémaque et Bernard Rancillac qui décidèrent les premiers de s’élever contre les contours du monde de l’art.
Ces deux artistes, et d’autres, s’unirent et se lancèrent dans la création de tableaux narratifs. Mais qu’est-ce que c’est ?
Pourtant loin de la BD, ces œuvres représentent des scènes, racontent des histoires, portent un sens… Autrement dit, c’est un art plus littéral (et littéraire) que l’art abstrait. Généralement, ces histoires sont des critiques de la société, et plus précisément du capitalisme qui dénigre le statut d’artiste. En critiquant de la sorte ils divisent le monde de l’art, en créant par exemple des œuvres visant expressément Marcel Duchamp, alors en vie et grand pape de l’art abstrait.
Le livre dont je vous parle et qui raconte très bien et succinctement ce moment de l’Histoire de l’art est un beau livre, de belle facture, dont l’introduction développe de manière rapide les éléments énoncés ci-dessus. Ensuite, le livre propose une très belle galerie d’artistes appartenant au courant de la narration figurative en peinture. L’auteur a sélectionné une œuvre pour chaque artiste et présente la biographie et la pratique en un paragraphe efficace. C’est un livre qui se déguste, comme une poignée de fruits rouges, on contemple des œuvres variées et surtout on découvre un sacré nombre d’artistes ! La troisième partie creuse en détail la pratique des précurseurs de ce mouvement : plusieurs œuvres, de plus longs paragraphes fouillés permettent de mieux comprendre les enjeux autour de la figuration narrative et de ce qu’elle représentait, une histoire de l’art à rebours pas déplaisante.