Lady Sapiens – Collectif

Tout d’abord, bravo aux rédacteurs de ce livre qui ont fait en sorte qu’il se lise très bien et de manière agréable, c’est écrit de façon plaisante, hyper vulgarisée, ce qui peut cependant déplaire.

Thomas Cirotteau, Jennifer Kerner, Éric Pincas, LADY SAPIENS, Enquête sur la femme au temps de la préhistoire, Les Arènes, 2021, 256 pages.

Le livre soulève des questions méthodologiques intéressantes, pour ceux qui ne s’y connaissent pas ils détaillent de manière tout de même abordable les moyens dont ils disposent pour la recherche : ADN, étude des os… C’est simplifié mais très agréablement expliqué, et justement, ça permet aussi de voir un aspect de la recherche que le grand public ne connait pas, habitué à ne voir que le résultat.

Une chronologie jolie mais simple et très claire et ouvre le livre, permettant de mettre à la portée de tous les différentes ère de la préhistoire. Le livre s’ouvre d’ailleurs sur la découverte d’une Vénus de pierre et de l’incroyable site d’Amiens qui force à penser qu’elle était issue d’un atelier d’artiste. Un lieu de création. Réellement très bien conservé et qui dévoile autant qu’il questionne. Passionnant. Essai à la portée de tous on regrette un peu la plume « Télérama » lettreuse.

On est loin de l’homme hirsute et sauvage que l’imaginaire du XIXe siècle nous a transmis. On découvre des sociétés toutes à fait construites, on découvre des penseurs, non seulement par l’art rupestre mais parce qu’on comprend que loin de porter des peau de bêtes ils se confectionnaient de précieux ornements comme des perles qu’ils créaient de leurs mains minutieuses. On en cherche la symbolique exacte, mais quoi qu’il en soit, dans les enterrements, les peintures, le travail de la terre, on était loin de la simple chasse, de la simple cueillette : tout le monde se devait d’être mobilisable à tous moments. Se spécialiser n’aurait pas aidé à la survie. Le mythe de l’homme chasseur et de la femme à protéger est en réalité une belle idiotie car il n’était alors pas viable de fonctionner de la sorte. Comme quoi, le système patriarcal installe bien des œillères, car si tout le monde n’était pas égaux et capable de se défendre, de chasser, de se mouvoir, de se battre, de créer… nous ne serions pas là.

Comme son équivalent télévisuel, le documentaire Lady Sapiens, le livre s’articule et nous fait avancer dans la Préhistoire, grâce à des questions. « Pourquoi ? » « Comment ? » « Qui était-ce ? » beaucoup demeurent sans réponse, mais permettent tout de même de procéder par élimination et de se détourner des faux chemins de pensée.

Publicité