Lecture commune en l’honneur de notre ami Goran, avec qui nous partagions un grand amour pour la littérature. Mais il faut bien dire, tous les deux, nous ne tombions pas toujours d’accord.
En voici une nouvelle preuve ! Dans son article (lu grâce à Google traduction) je me suis rendue compte que c’est un livre qu’il couvait d’un regard adolescent, du regard du grand gamin qu’il était quand il l’a découvert. Et je pense, en effet, vu ses argument que c’est un livre qui ne faut pas lire trop tard… Comme c’est le cas pour moi et mon actuel trop grand âge pour cette lecture ahah !
Paul Auster, Moon Palace, Acte Sud, 1993, 480 pages.
C’est un livre agréable à lire. On s’éprend très vite des affres de ce personnage insaisissable, étrange, auquel on ne peut s’identifier tant il est bête et incapable de faire des choix censés. Mais enfin, l’écriture est virevoltante, les personnages secondaires donnent corps et réalité au récit.
C’est l’histoire de Marco, tôt orphelin traumatisé, il a été habitué à se bercer d’illusions et à se réfugier dans les rêves, l’intangible, la littérature, les histoires… Et les histoires il s’en raconte, incapable qu’il est de faire face à la réalité, de gérer son argent, de poursuivre ses études ou de trouver un travail… Il a du mal à ne pas se trouver dans un temps et un espace parallèle au monde.
Mais cela lui offre bon nombre de péripéties bien écrites qui nous embarquent.
Puis on arrive au milieu du livre : il a trouvé comme travail de s’occuper d’un invalide, une sorte de double plus âgé, qui vit lui aussi dans son monde bien personnel, loin de la réalité. Et le problème c’est que ce passage aurait pu être bien plus court, car on se lasse. Oui il est grognon, oui il est imbu de sa personne, oui il en raconte des choses… Tous ces lacets pour arriver d’un point A à un point B c’est usant. Mais le pire ce sont sans doute les 100 dernières pages et leur tentative de révélation pitoyable. Comme si l’auteur nous avait ménagé pour nous surprendre de quelque chose qu’on devine aisément 200 pages plus tôt… En fait finalement, rien ne se passe si ce n’est qu’on passe son temps à lire exactement ce qu’on pense qu’il va arriver. Après tout, comme le vieux dans son fauteuil, c’est peut-être ça que l’auteur a voulu faire : nous donner le don de double vue, de savoir ce qui arrive, et de ne rien pouvoir faire pour accélérer les choses et s’énerver de contempler impatiemment l’histoire de ces vies qui s’entrecroisent.
Merci à La Bouche à Oreilles pour l’organisation de cette Lecture commune en l’honneur de notre ami disparu.
On se rejoint complètement sur ce titre ! J’avais apprécié le début, et j’ai été déçue par la dernière partie, qui ennuie… par contre, mon avis sur celui que j’ai lu pour cet hommage rejoint plutôt celui de Goran (qui ne l’avait d’ailleurs même pas chroniqué…).
Oui, Moon Palace avait mes faveur aux début, mais très vite on s’y perd et se désintéresse c’est vrai. Tu as retenté Paul Auster, c’est vrai que je n’aurais pas osé !
Merci pour m’avoir donné envie de lire la chronique de Goran ! Je comprends ton point de vue. Les semaines entre ma lecture et la rédaction de la chronique m’ont amené à voir au delà de l’histoire indigeste par moment. J’ai voulu retenir une histoire de l’Amérique derrière ces errances individuelles. Je participe peu à ces lectures communes mais constate l’intérêt à confronter nos points de vue. Alain « Biblofeel »
Oui, c’est vrai que c’est bien agréable les lectures communes, au moins tout le monde a la lecture en tête !
Malgré le temps passé depuis ma lecture, j’en retiens de l’ennui… Je suis passée à côté de l’histoire de l’Amérique je n’ai conservé que les errances dans mon esprit ahah !
Dommage que tu n’aies pas apprécié cette lecture. Il est vrai que le héros est un peu lunaire et inadapté mais je ne l’ai pas trouvé bête pour autant. Merci pour ta participation en hommage à Goran. J’ai bien noté ton article pour le récapitulatif que je publierai ces prochains jours.
Ah oui ! On était étrangement rarement d’accord avec Goran, alors je ne suis pas surprise hihi !
On s’entendait surtout dans nos détestations communes !
Merci !
Ah oui je comprends 😀 Goran avait de très grosses détestations littéraires et j’ai vu que toi aussi 😀 Bonne journée !
On s’entendait bien dans nos excès ahah !
Ca fait partie des beaux souvenirs 😀
tout à fait !
Je partage ton opinion sur ce livre. Je n’ai pas été emballée par cette histoire car je l’ai trouvée trop invraisemblable…
Oui, j’ai vu ton article, j’étais contente de ne pas être seule !!!
Ah dommage qu’il ne t’ai pas plus plu que cela…
Une prochaine fois …
Oui, je suis passée à côté !