Voici un excellent livre de vulgarisation, et ce n’est pas moi qui le dit la première ! La collection « imaginaire : mode d’emploi » des éditions du Cercle d’art, a été créée pour « sensibiliser le plus large public possible au fait que l’art contemporain est un moyen très efficace de saisir le monde. »
Lionel Richard, Art et énergies, Cercle d’art, 2008, 127 pages.
Alors, il est vrai que c’est un ouvrage court, succinct, simple même. Si comme moi vous avez un bagage en histoire de l’art et que vous êtes habitués du monde de l’art contemporain, vous apprendrez très peu de choses. En revanche, on ne peut que saluer l’initiative, ici très réussie !
C’est vrai qu’en le lisant, je me disais qu’il serait parfait pour des lycéens ! En expliquant clairement et de manière exhaustive – et pourtant simplement – le contexte historique, en le mettant en parallèle avec la mythologie sur laquelle la société s’est fondée il y a très longtemps, en peu de pages et avec brio, l’ouvrage pose un bagage historique solide et compréhensible. Il remet les choses à leur place de manière très claire, permettant d’appréhender ainsi ce que les artistes de cette société avait à dire sur le sujet de l’énergie, pourquoi et comment ? C’est très intéressant, pas ouvertement engagés (donc ça ne devrait pas poser de problèmes dans les lycées.)
Tous les grands mouvements artistiques concernés par le sujet sont expliqués, sur une ou deux pages, tous les grands nom y sont – pour la plupart, seulement cités pour ne pas perdre le lecteur. Vraiment, c’est rapide et agréable à lire. Je pense que c’est vraiment le type d’ouvrage qui donne envie de s’y attarder car très complet et pas effrayant à la fois.
Je n’en ai pas parlé : mais malgré son apparence humble et le peu de nombre de pages, le papier est d’excellente qualité comme les reproductions d’œuvres d’art et les vues d’expositions.
Le point noir, car il y en a un et non des moindres, et Lionel Richard n’y est pour rien. C’est qu’il a vieilli ce bouquin ! 2008 ! Les productions et proposition artistiques, l’évolution de la société de ces dernières années font que le livre n’est plus du tout à jour ! Pour la partie historique (que ce soit histoire de l’art ou histoire des sociétés) cela n’est pas dérangeant… Cela pose seulement problème pour les deux dernières parties du livre ! L’avant-dernière, consacrée aux artistes septiques, au lanceurs d’alertes, pourrait aujourd’hui être étoffée. Mais le plus embêtant concerne la dernière partie, la conclusion, où sont développées les initiatives d’artistes en faveur d’énergies respectueuses de l’environnement. Il y a un rapide bilan de diverses constructions en faveur de l’environnement, également menées dans une volonté sociale. C’est passionnant mais il y a aujourd’hui tellement plus… Que si ce modeste billet arrive sous les yeux de quelqu’un de concerné : cela vaudrait vraiment le coup de faire une mise à jour, une réédition complétée, de ces précieux petits mode d’emploi !