Poèmes – Sapphô

En ouvrant ce livre, j’ai laissé tomber les 70 pages de préface pour me laisser portée directement par la poésie. Je ne l’ai pas regretté et je le conseille même ! Même si cela ne fait pas de mal de retourner à la préface, mais seulement suite à la première lecture naïve !

Sapphô, Poèmes, Payot et Rivages, 2020 pour cette édition, 240 pages.

D’abord, les vers sont très beaux, de ceux arrivés jusqu’à nous, de ceux qui sont déchiffrables et que les traducteurs et chercheurs ont réussi à traduire.
Il est plus difficile d’entrer dans les fragments épars qui sont présentés, ce ne sont que quelques mots sans connecteurs, mais il est intéressant de voir le rythme, en miroir avec la manière dont les vers ont été écrits, car ils sont retranscrits près de la traduction.

Pour vous donner une idée de la forme sous laquelle cela se présente :
« Bien facile de le faire comprendre à chacun ; voyez ; celle qui de loin dépassait en beauté les humains, Hélène, abandonna le mari le plus valeureux et fit force de voiles vers Trois, et de ne se souvint absolument plus de sa fille ni de ses chers parents, … <Cypris> la détourna, l’Inflexible, … facilement … maintenant elle (Cypris) m’a fait souvenir d’Anactoria l’absente,
dont je voudrais voir l’enjambée désirable, et l’éclat radieux du visage, plutôt que les chars de Lydie et les fantassins en armes.
« 

Mon passage préféré pour vous montrer la beauté qui m’a beaucoup touchée et qu’on trouve dans ce livre:
« Il me parait, celui là-bas, égal aux dieux, qui face à toi est assis, et tout près écoute ta voix suave et ton rire charmeur qui a frappé mon cœur d’effroi, dans ma poitrine.« 

En revanche, il me manquait plein de choses pour comprendre Sapphô, il n’y a qu’à voir le flot de référence dans les exemples ci-dessus. Alors je me suis décidé à lire la préface.

D’abord, il faut savoir qu’on ne sait rien d’elle, ou presque. Son homosexualité a été cachée un temps et maintenant de nouveau dite. On se demande s’il y a eu plusieurs Sapphô ou si elle était une prêtresse d’Aphrodite, si elle était une éducatrice… Mais c’est elle qui inventa cette stylistique là et cela est certain. C’était donc une grande poétesse, une grande penseuse une figure forte qui la première écrivit et chanta le mal d’amour.

Mais la préface, si elle dit en substance ceci, sert surtout au traducteur qui, dans un verbiage universitaire, règle ses comptes avec d’autres chercheurs avec qui il est en désaccord. Vraiment c’est plutôt chiant, brouillon (étonnamment) et si on ne vient pas de lire Sapphô on risque encore moins de ne rien y comprendre. Certaines choses sont cependant intéressantes, comme des traductions ou analyses anciennes qu’il dépoussière… Mais très succinctement. Il compare les textes de Sapphô à ceux de ses contemporains mais cea n’éclaire pas vraiment la lecture. Il y a finalement beaucoup de « je », de « moi, je » de règlement de comptes entre universitaires, de publicité envers sa propre pensée.. qui déconcertent et finalement laissent un peu le lecteur non connaisseur sur la touche.
Peut-être avait il trop en dire en trop peu de pages et que c’est pourquoi le lecteur non connaisseur se perd dans les démonstrations nombreuses et expédiées (et bizarrement pas toujours centrées sur Sapphô même s’il fini par raccroché les wagons) mais qui ne lui permettent pas de se construire quelques bases pour mieux comprendre le contenu de l’œuvre qui suit cette préface. Que je vous conseille donc en postface. Ou de trouver, tout simplement, une autre édition dans le but de découvrir Sapphô .

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8 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Madame lit dit :

    Intéressant. J’ai entendu le nom de Sapphô mais je ne connais rien de son histoire. Alors, j’aurais probablement lu la postface en premier mais bon… Merci pour cette présentation.

    1. Avec grand plaisir ! J’adore Sappho, première figure écrivaine connue ! Et puis, son nom est dérivé pour qualifier des mouvements Queer/LGBT et ça c’est la classe !

      1. Madame lit dit :

        Oui! Je suis bien d’accord!

      2. C’est un bel exemple des vases communiquant entre passé et présent, ce qui était et ce qui reste, les transformations… 🙂

  2. Bonsoir Marie. J’avais lu une édition de Sapho sans lire la préface ou la postface, d’ailleurs il n’y en avait peut-être même pas. Je me souviens qu’il reste peu de choses, des fragments surtout, mais très jolis…

    1. Oui, en effet ce sont majoritairement des fragments qui nous sont parvenus : mais si beaux ! Pas de préface : une chance ! ahah

  3. allylit dit :

    Donc si je résume : poèmes à découvrir mais avec une autre préface 🤣

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