Aujourd’hui, et jusqu’à Noël, une sélection de beaux livres, mais aussi de BDs à (vous) offrir et à éventuellement retrouver sous le sapin ! Bon, dans le cas présent… « ou pas », comme on dirait…
J’ai adoré la série déjantée, à l’humour noir, cassant, qui se passe dans un univers identique au notre où les super-héros existent pour deux vrais. Cette série, inspirée des Comics dont je vais vous parler, critique la débilité du concept de super-héros (vous saviez que je n’aimais pas les super-héros ?) et le capitalisme. Les supers sont traités comme des joueurs de foot, font des films et valent des milliards. C’est gore, c’est violent, c’est vulgaire et c’est aussi très drôle car c’est bien fait. J’avais entendu dire que dans le comics tout était multiplié par rapport à la série déjà pas tendre. C’est vrai. Mais…
Garthe Ennis & Derick Robertson, The Boys, intégrale (5 tomes + épilogue).

Pour les deux premiers tomes je dirais que c’est vrai, c’est à dire que, comme l’on m’avait prévenu : lorsque dans la série on voit un viol, c’est un viol collectif dans le livre, lorsqu’il y a un meurtre à l’écran, c’est des dizaines dans les bulles… Mais sinon ? C’est pareil ? Non, mais un peu quand même. Je m’explique.
On suit bien l’équipe de Butcher, les 5 personnages violents et haut en couleurs bien décidés à dézinguer du super-héros. Chacun plus ou moins motivé par son histoire personnelle. Ils ne rejoignent pas l’équipe dans le même ordre selon si on lit l’original ou l’adaptation, ils n’ont pas vraiment le même background, mais l’essence est gardée ainsi que la dynamique des personnages. Et ça c’est chouette, tant que c’est conservé bien sûr, car l’évolution dans le Comics, est franchement chiante.
Pareil pour le déroulement de l’histoire : les moments forts y sont (accident d’avion, voyage en Russie, herorgasme, etc…) Mais ça ne se déroule absolument pas de la même manière, pas forcément avec les mêmes personnages impliqués et encore moins dans le même ordre.
Ce que j’ai surtout découvert c’est que la série télé (sur Prime) est en fait très réussie, elle garde l’essence de l’œuvre sont elle s’inspire mais l’édulcore pour qu’elle soit visionnable à l’écran et surtout l’adapte pour qu’elle parle de notre monde contemporain : fou des réseaux sociaux, eux qui se prêtent si bien à la critique que fait The Boys de la société.

Mais alors ces comics ? Eeeeeeh bien je suis DÉÇUE.
Déçue parce que sur les 6 tomes de cet intégral, l’un d’eux m’a fait sué d’ennui, mais aussi parce que quitte à bien faire j’ai acheté l’épilogue. Quelle erreur ! J’ai donc terminé cette brillante aventure sur un épilogue barbant, ABSOLUMENT ET INDUBITABLEMENT inutile. Non vraiment. C’est niais à en mourir. Et surtout ça ne raconte rien, mais rien du tout, qu’on ne sache pas déjà ou qui ne nous ait pas déjà été montré. C’est nul. C’est niais. Bref, je me répète c’est à perdre mes mots.
En gros, nous avons les tomes 1, 2, 3 et 5 : on suit une intrigue à mille à l’heure, ça bouge dans tous les sens, l’humour gicle aussi bien que le sang. C’est The Boys quoi. Le tome 4, lui, c’est une catastrophe en plein milieu. Le personnage principal Hughie, jeune paumé, recruté par Butcher pour sa bande, fait une crise existentielle et va dans sa campagne écossaise natale. Oh que c’est nul ! Oh qu’on s’ennuie ! D’une part parce qu’il ne se passe absolument rien et qu’il y a zéro travail graphique possible parce qu’il est assit les 3/4 du temps à ressassé qu’il est triste (car il s’est séparé de sa meuf, et que durant les 3 tomes précédents il a vu de vrais carnages et boucheries). Donc il est triste et assit et pendant un tome c’est vraiment chi*nt à lire. Et il n’est pas content car il croyait qu’on retrouvant ses origines ça irait mieux, mais en fait non il est quand même morose, alors ça le torture. Eh bah nous aussi il nous emmerde.

Mais si ce n’était que ce tome ! Mais non ! C’est le personnage principal et il est infect. Il ne comprend rien à rien, il prend forcément la mauvaise décision, il dit n’importe quoi, et en plus il est susceptible ! Non vraiment, être coincé avec lui pendant tout ces tomes c’est une horreur ! Sur Prime, ils l’ont au moins rendu drôle, plus décidé, et ils ont gardé son côté fragile utile à l’histoire. Mais franchement, on passe notre temps à se demander ce qu’il fout là, soit disant Butcher voit en lui son frère perdu. Sérieusement, je serai à la tête d’une organisation criminelle : nul comme Hughie est, je m’en serai débarrassé et plus vite que ça !
Pareil pour son histoire d’amour, on comprend absolument pas ce que la nana lui trouve, et heureusement on est pas les seuls, aucun des autres personnages non plus. Enfin bon, l’existence et la personnalité de Hughie dans cet univers tient encore moins debout que la probabilité que les super-héros existent réellement.
Mais la saga en plus général ? Ca on en parle en commentaire ou en privé car je pense que c’est sans doute personnel comme avis et que pour vous l’expliquer eh bien… Il faut que je révèle la fin !
Non puis n’ayant jamais lu de comics je ne m’attendais pas à autant de sentimentalisme. Je sais que les blockbusters le sont, mais je pensais que c’était propre à Hollywood, et il est vrai que la série critique justement cette bête eau de rose qu’ils nous font bouffer en intraveineuse. Eh ben contre toute attente, moi qui m’attendait à plus de sang, plus de violence, plus de foutre (et OK c’est le cas) bah j’ai eu une montagne de bon sentiments et d’histoires d’amours vaseuses et c’est peut-être ça qui m’a fait vomir. Mon dieu, quand je pense comment ces 6 tomes aurait pu se terminer sur un Climax et qu’en fait ça tombe à plat : c’est une catastrophe.