Bien évidemment, j’étais curieuse et ravie tout à la fois de découvrir ce prix Nobel dont le nom a tant retenti.
Pourquoi avoir attendu si longtemps alors ? Parce que je n’avais trouvé aucun livre dont la quatrième de couverture m’inspire. Cette lecture commune concernant un titre au choix de l’écrivaine polonaise Olga Tokarczuk dans le cadre la 6ème édition du Mois de l’Europe de l’Est a donc été l’occasion de me lancer !
Olga Tokarczuk, Maison de jour, maison de nuit, Editions noir sur blanc, 2021, Première édition : Robert Laffont, 2001, 304 pages.
Comme souvent, je commence cet article en râlant : je trouve dommage que les maisons d’édition en ai profité pour ne plus vendre que des grands formats – certes jolis mais très chers – et non plus les poches qui existaient avant que l’autrice ne devienne Prix Nobel et qui désormais sont presque introuvables…
Bref, me voilà enfin confronté à l’univers de Olga Tokarczuk. On est en Pologne, dans un village paumé, il y fait froid, il y a du vert à perte de vue, on cuisine et on va faire les courses en voiture, on discute à la table de la cuisine… Bon sang ! Je m’ennuie ! J’ai l’impression d’être à nouveau coincé dans le Lot chez mes arrières grands parents et ça me fout des angoisses.
L’écriture est lointaine, je n’arrivais pas à m’attacher aux personnages. J’apprécie les quelques chapitres métaphoriques sur la narratrice qui s’imagine réincarner en champignon par exemple… J’essayais de me raccrocher à des souvenirs de la vie sous le communisme, à des traces de vie comme des anecdotes qui, parce qu’on choisit de les raconter en particulier, forment l’essentiel et qui ici ponctuent le roman. Mais le côté onirique, la forme poétique du texte m’ont laissé de marbre et ne me plaisaient pas du tout, c’était surfait et inesthétique, rendant les personnages lointains et antipathiques, ils ne m’ont pas marqués.
Bref une lecture pénible et sans substance… Un faux roman, plein de fausses péripéties, de contes ratés, de bouts de nouvelles allant de recettes de cuisine, en passant par des romantisations de rêves, à des pseudo contes médiévaux digne du Domaine des Murmures (que j’ai détesté et qui y ressemblent vraiment.)
Je vais éviter d’écrire six pages uniquement pour vous dire que je n’ai pas aimé et que je ne suis pas un seul instant entrer dedans. Ce qu’on lit, c’est en fait l’histoire d’un village, dont son passé et son présent se superposent, ouvert vers l’avenir car la plupart des personnages sont des sortes de devins… Un livre où tout est décrit de loin, de petites nouvelles et récits inachevés, et sans la présence concrète des personnages par autres choses que leurs manies ou lubies, comme s’ils évoluaient dans une sorte d’aquarium qu’on observe à la loupe et n’agissant pas comme des personnages évoluant dans le monde.
J’avais fini par l’apprécier ce roman, mais uniquement, je pense parce que je suis complétement fan de l’autrice ! Franchement, tente Dans les ossements des morts, bien plus passionnant, et là, tu ne peux pas faire autrement que te t’attacher aux personnages !
Merci pour le conseil ! Je pense que je ne vais pas réitérer tout de suite l’expérience cependant !
Je vais m’épargner cette lecture mais j’ai aimé lire tes mots sur cette rencontre ratée…
« rencontre ratée » c’est très bien dit ! Je suis certaine que c’est une autrice pleine de qualité (un Nobel quand même…) mais je suis passée à côté. Je n’ai pas trouvé la clé.
Tu auras tenté !
Oui exactement ! Ca aurait été dommage de ne pas voir ce qu’était ce prix Nobel !
Certains de ses titres sont récemment sortis en poche et disponibles en librairie (Les pérégrins, Récits ultimes, Sous les ossements des morts, Les livres de Jakob..). Mais je ne sais pas si tu aurais davantage accroché à l’un d’eux, n’ayant pas lu celui-là… J’ai personnellement aimé tout ce que j’ai lu de l’auteure :).
Il paraît que c’est son style qui veut ça, soit ça passe soit ça casse… Avec moi apparemment ce n’est pas mon truc ! Ce qui m’a énervé c’est que la version poche de ce livre existait avant et là non plus en neuf.
Heureusement ta chronique m’intrigue quand même avec ce que tu dis du style, de la métaphore etc. Le côté village paumé me rappelle que j’avais beaucoup aimé Dieu, le temps, les hommes et les anges, qui se passe peut-être chez tes arrière-arrière-arrière-grands-parents (mais ça ne te le rendra peut-être pas plus sympathique).
Ma propre histoire en ce qui concerne Tokarczuk et les éditions poche est que, le jour où j’ai voulu aller m’acheter mes propres Tokarczuk à la librairie, on m’a dit que tous ses livres (que la libraire n’avait qu’en poche) avaient été rappelés et qu’elle attendait qu’on les lui renvoie avec la nouvelle couverture estampillée Nobel. Du coup mes exemplaires sont en poche, et Nobelisés.
Merci pour ta contribution à cette LC Tokarczuk.
Vraiment, cette histoire de grand format ça m’a faché, en effet l’exemplaire poche auquel je pensais n’étais en tout cas plus en vente.
Oui, je ne suis pas sûre de me lancer de sitôt à la redécouverte de cette autrice, surtout si les thématiques se prêtent aux souvenirs de cette lecture-ci !
Merci tout d’abord de t’être jointe à cette lecture commune co-organisée avec Passage à l’Est ! J’ai également saisi cette occasion pour découvrir cette autrice dont l’univers m’a séduit. Je retrouve certains aspects communs à nos deux lectures (lieu, ambiance, côté fantastique) mais je crains que cette lecture n’en appelle pas d’autres de ton côté. Difficile peut-être après avoir lu le livre de Golovkhina ?
Oui, c’est vrai que cela n’a clairement rien à voir ! Disons qu’en effet, si tu y reconnais des ambiances ou thématiques… qui m’ont laissé froides, je ne pense pas poursuivre ma découverte de cette autrice !
Pour ma part, j’ai découvert l’autrice à travers de son roman intitulé « Sur les ossements des morts » qui, semble-t-il, est l’un des plus abordables. De plus, il est disponible en format de poche chez Libretto;
Oui, j’aimais le titre mais la 4e de couverture ne me tentait pas… J’aurais peut-être dû, tant pis !