Cuerpos conectados – Baigorri & Ortuno

Deux chercheurs en arts numériques nous propose cette étude poussée dans le cadre du projet de recherche Cuerpos Conectados : Arte y cartografías identitarias en la sociedad transmedia (2018-2021) de l’Université de Barcelone, promu par le ministère de l’Économie, de l’Industrie et de la Compétitivité.

Cet objet est hybride, tout comme le numérique : à la fois compte-rendu de l’exposition NEW (EGO) du Centre d’art et de technologie de Zaragoza (mars – juin 2021) et journal de plusieurs journées d’études et conférences données dans le même cadre : la question du corps au numérique.


La première chose qu’on remarque est « l’auto-exposition », le selfie est mille fois plus instantané et aisé qu’un autoportrait à l’époque, le numérique offre une mise en scène constante de soi-même. Les artistes se trouvent à alors aller plus loin, grâce à Internet qui permet d’être partout à la fois, ils se mettent en scène eux-mêmes, dans l’intimité de leur atelier, en plus de mettre en scène leurs œuvres.
Leur présence numérique se manifeste par le partage de vidéo de savoir-faire par exemple, comme on en voit des centaines sur la toile. L’atelier qui était lieu de travail, de concentration, réservé aux collectionneur, est désormais ouvert au monde sur les réseaux.

Le compte-rendu de l’exposition est très intéressant, nécessitant internet sous la main pour voir les œuvres ! C’est assez dommage… Mais bien expliqué tout de même (ah, d’ailleurs, c’est une lecture en VO, le livre est intéressant mais il n’est pas encore traduit en français.) Ainsi, l’exposition brasse largement l’art numérique, en évoquant les question du corps, du prono, de l’archive, etc.

Le livre se compose dans de divers articles, certains particulièrement intéressants qui permettent de découvrir des œuvres inhabituelles, parfois tactiles, qui questionnent la société au numérique.
Le livre évoque une banque de donnée qui référence des centaines d’œuvres utilisant les nouvelles technologies, cela permet de voir l’évolution de l’art au fil des décennies, de voir également que le numérique et les nouvelles technologues sont vastes et comportent de nombreux mouvements divers et variés. Le nom de cette banque de donnée est ARCHID pour Archivo de Identidad digital.

Il y a un article absolument fabuleux au sujet du fait que nous ayons une caméra greffée à nous (dans nos ordinateurs, sur nos téléphones en permanence dans nos mains) qui parlent de l’autoreprésentation, de ce qu’on en fait, de son omniprésence inconsciente, en prenant pour exemple Sophie Calle et Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos. C’est Frente a la camara : creation y renegociacion de significados, identidades y politicas de autorrepresentation de Blanca Montalvo. Un autre article tout aussi intéressant parle de l’art cyberféminsite, qui, je pense, dans très peu de temps fera grand bruit et qui m’interpelle depuis plusieurs années.

Les derniers articles, dans l’air du temps, réfléchissent à la notion d’enfermement et de numériques. La réflexion, les discussions sont poussées, vraiment limpides et éclairantes.

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