Le portrait du Diable – Arasse

Ce court livre réuni des études à titre posthume : Daniel Arasse plonge dans l’iconographie du Diable. Interrogeant l’histoire de l’art au sujet de l’évolution symbolique et iconographique du Diable et nous prenons un malin plaisir à naviguer dans l’Histoire, dans le culte, aux enfers, accompagnés de belles reproductions en milieu d’ouvrage.

Daniel Arasse, Le portrait du Diable, Arkhe éditions, 2010, 128 pages.

L’auteur déroule l’Histoire de l’art, en nous présentant la fonction figurative de la figure du Diable à son origine, rappelant les monstres. D’ailleurs, tout l’intérêt de cette étude et de comprendre comment nous avons glissé vers une figure humaine du diable. C’est un sujet qui peut nous intéresser d’autant plus aujourd’hui et nous livrer les clés de notre iconographie, de notre symbolique contemporaine. Puisque beaucoup de films ou de séries américaines proposent le Diable en figure humaine. On peut penser à des séries à grand succès de ces dernières décennies ou années comme Charmed, Supernatural, ou encore plus parlant, Lucifer.
Le livre questionne alors comment d’une figure religieuse monstrueuses nous sommes arrivés à un beau gosse de série télévisée. Daniel Arasse nous l’explique par le prisme de l’histoire de l’art bien qu’il ne s’aventure pas juste comme médium télévisuel.

De belles reproductions accompagnent l’explication, bien écrite et érudite, tout à fait compréhensible dans une langue claire. Elle débute par les craintes des croyants face aux monstres, puis à leur identification en tant qu »’enfants de Dieu » qui leur permet ainsi de posséder une part de Dieu et donc également une part du Diable. C’est alors que débute la chasse aux sorcières, de plus, pour l’époque, l’imagerie monstrueuse du diable ressemble bien trop à l’imagerie païenne qu’il est alors urgent d’éradiquer. C’est finalement au XIXeme siècle que le diable prend une apparence réellement humaine, suite aux considérations darwiniennes, et à physiognomonie – l’étude des traits de visage – qui a pour but de trouver dans le physique le caractère des personnes. La beauté devient alors signe de bonté et la laideur devient signe de malice, de méchanceté. Ainsi, le Diable devient monstre social.

Ce qui est désagréable dans cette édition, c’est qu’il y a presque autant de notes de bas de page et de notice bibliographique que de texte.

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